Carnets du Business


           

Entreprises « morts vivantes », principale interrogation économique et sociale de la période




Lundi 29 Mars 2021


Les aides en milliards d’euros versés à des entreprises ont forcément eu un effet de maintien artificiel en vie. Difficile à évaluer, il y aura de la casse lorsque l’aide publique sera débranchée.



Sans tirer trop loin la comparaison, il y a dans la période économique actuel des similitudes avec un maintien artificiel en vie. Des milliers d’entreprises ont tenu grâce aux aides publiques, et tôt ou tard ce sera l’heure de vérité pour ces dernières : peuvent-elles tenir sans aide ? « Des milliers d’entreprises sont-elles des « morts vivants » ? C’est selon plusieurs études, un risque majeur pour notre économie en 2021. Par entreprises "zombies" il faut entendre des entreprises non viables qui ne survivent qu’à grand renfort d’aides et de prêts bancaires déployés pendant la crise sanitaire. Fonds de solidarité des entreprises, prêts garantis par l’Etat (PGE), reports des dettes fiscales et sociales… l’État a débloqué la bagatelle de 155 milliards d’aides en 2020. L’exécutif a dû agir vite et verser des aides au plus grand nombre et donc peu sélectives. Avec l’étirement de la crise, ce soutien se prolonge fabriquant autant de "zombies" potentiels. Quand ces aides s’arrêteront bon nombre d’entreprises sous respirateur artificiel public risquent la défaillance quasi immédiate » problématise La Dépêche .

Le sujet est sérieux et difficile à évaluer. La Banque des règlements internationaux (BRI) table sur 15% d’entreprises mortes vivantes dans la quinzaine de pays les plus touchés. « Au Canada ce serait le double : 30 % ! La Banque centrale européenne vient aussi de tirer la sonnette d’alarme car, selon elle, 6 % de ces entreprises risquent la faillite dès que le gouvernement stoppera ces aides. Ces passagers clandestins de l’économie sont aujourd’hui invisibles et on ne trouve pas trace d’eux dans les statistiques des défaillances d’entreprises » appuie le quotidien local.
Pour que l’on comprenne un peu la situation, en France les observateurs ont surtout noté la baisse spectaculaire du nombre de faillites d’entreprises. Ce qui laisse présager, pour le moins, un phénomène de rattrapage sans compter les défauts de paiements à cause de la crise et de ses impacts. « Au tribunal de commerce de Toulouse, on a ainsi enregistré une baisse spectaculaire de 40 % des procédures collectives. L’an dernier, les tribunaux de commerce étaient fermés pendant le premier confinement ce qui empêchait matériellement toute procédure. Par ailleurs, les entreprises sont souvent contraintes de déposer le bilan suite à des poursuites de l’Urssaf ou des services fiscaux » commente La Dépêche.

Joseph Martin

Dans cet article : aides, artifice, La Dépêche, zombies



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