Pour les institutions bancaires, les chèques et les espèces sont les solutions de paiement les moins rentables. Ce sont là en effet les conclusions d’un rapport commandé par Christine Lagarde en tant que ministre des Finances, et depuis rédigé par Georges Pauget, ancien directeur général du Crédit Agricole, et Emmanuel Constans, président du Comité consultatif du secteur financier. Impression, acheminement, destruction, le paiement par chèque implique des contraintes de gestion et fait donc l’objet de considérations toutes particulières de la part du secteur bancaire.
En mars 2011 déjà, une étude est revenue en détail sur la question du chèque et de son utilisation en France. Ont notamment alors été mis en lumière, « des coûts importants » liés aux chèques « avec une grande partie de coûts fixes » occasionnés pour les banques. En contrepartie, affirme ce document, les chèques ne génèrent que « peu de recettes pour les banques, car il est très difficile [d’en] facturer l’utilisation ». Des conclusions qui alimentent la tendance à la désaffection des banquiers pour ce moyen de paiement.
En mars 2011 déjà, une étude est revenue en détail sur la question du chèque et de son utilisation en France. Ont notamment alors été mis en lumière, « des coûts importants » liés aux chèques « avec une grande partie de coûts fixes » occasionnés pour les banques. En contrepartie, affirme ce document, les chèques ne génèrent que « peu de recettes pour les banques, car il est très difficile [d’en] facturer l’utilisation ». Des conclusions qui alimentent la tendance à la désaffection des banquiers pour ce moyen de paiement.
Le sort du chèque en France est un sujet quelque peu sensible. En témoigne le débat sur le coût unitaire qu’il occasionne pour les banques. Ces dernières, la Cour des comptes ou encore les associations de consommateurs en font des estimations différentes. Et pour cause, leur intérêt n’est pas le même. Si les banquiers sont favorables à sa disparition en faveur de son remplacement notamment par des modes de paiements électroniques gratuits, les associations et les consommateurs français restent particulièrement attachés à leur chéquier.
La persistance du chèque dans les habitudes françaises est un fait indubitablement singulier. La France est le deuxième plus gros utilisateur de chèque au monde après les États-Unis. En Europe où ce mode de paiement n’existe plus dans certains pays, la France représentait, en 2009, 81% des chèques émis dans la zone euro. Cette même année, plus de trois milliards de chèques ont été signés en France, soit une moyenne de 51 chèques par habitant contre une moyenne de 12 pour les pays de la zone euro.
La persistance du chèque dans les habitudes françaises est un fait indubitablement singulier. La France est le deuxième plus gros utilisateur de chèque au monde après les États-Unis. En Europe où ce mode de paiement n’existe plus dans certains pays, la France représentait, en 2009, 81% des chèques émis dans la zone euro. Cette même année, plus de trois milliards de chèques ont été signés en France, soit une moyenne de 51 chèques par habitant contre une moyenne de 12 pour les pays de la zone euro.
En mars 2012, la publication par la direction générale du Trésor d’un nouveau rapport portant sur « l’avenir des moyens de paiement en France » montre que la question du chèque occupe toujours une place centrale dans l’esprit des banquiers et des pouvoirs publics. Le document avance en effet que « la mise à disposition et l’utilisation gratuite des chèques » constitue « une charge important pour le système bancaire » évaluée à 2,4 milliards d’euros.
Georges Pauget et Emmanuel Constans, les auteurs de ce rapport, soutiennent également l’idée qu’une reconfiguration du marché des modes de paiement pousse les banques à renouveler leurs offres. L’arrivée de nouveaux concurrents, tels que PayPal avec l’essor des technologies de la communication, constitue une menace pour la rentabilité des offres des banques traditionnelles à moyen et long termes. Les coûts que représente le chèque ou encore l’entretien des distributeurs d’espèces sont ainsi présentés comme autant de charges qui grèvent l’effort du secteur bancaire pour investir dans des moyens de paiement d’avenir et faire face à une nouvelle concurrence.
Georges Pauget et Emmanuel Constans, les auteurs de ce rapport, soutiennent également l’idée qu’une reconfiguration du marché des modes de paiement pousse les banques à renouveler leurs offres. L’arrivée de nouveaux concurrents, tels que PayPal avec l’essor des technologies de la communication, constitue une menace pour la rentabilité des offres des banques traditionnelles à moyen et long termes. Les coûts que représente le chèque ou encore l’entretien des distributeurs d’espèces sont ainsi présentés comme autant de charges qui grèvent l’effort du secteur bancaire pour investir dans des moyens de paiement d’avenir et faire face à une nouvelle concurrence.
En France, le chèque reste une solution de paiement très populaire. Au sein du milieu bancaire toutefois, une tendance favorable à son abandon se précise depuis plusieurs années. À cet égard, la parution en mars 2012 d’un nouveau rapport sur le thème des moyens de paiement et sur demande du ministère des Finances interpelle également. Ses rédacteurs pointent en effet du doigt la nécessité pour les banques françaises de redéployer leurs offres de paiement pour faire face à des concurrents émergents et intégrer de nouveaux modes de règlement. Georges Pauget et Emmanuel Constans ont d’ailleurs formulé 20 propositions parmi lesquelles la diminution de l’usage des chèques et des espèces occupe une place prépondérante. Les rédacteurs en appellent aux pouvoirs publics pour épauler les banques dans la mise en place de ces propositions et permettre une division par deux des émissions de chèques d’ici 2017. La fin du chèque n’est donc encore pas actée, mais pour les banquiers, elle est bel et bien programmée.