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Industrie musicale : l’ADAMI milite pour une rémunération équitable des artistes




Jeudi 31 Janvier 2013


Internet fait changer l’industrie de la musique. En France aujourd’hui, il semblerait que ni les ventes de CD, ni la distribution de fichier par l’intermédiaire de plateforme de téléchargement légale n’offrent des perspectives commerciales très satisfaisantes pour les artistes. Dans ces conditions, les sources de leur rémunération évoluent : le live et l’autoproduction gagnent ainsi du terrain.



Industrie musicale : l’ADAMI milite pour une rémunération équitable des artistes
Du 26 au 29 janvier s’est tenu le Midem à Cannes. Cet évènement a rassemblé le temps d’un cycle de conférence, de nombreux représentants de l’industrie musicale de France et de l’étranger. Or il semble ressortir de leurs échanges que ce secteur se porte mal dans notre pays. Le syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) a d’ailleurs rapporté à cette occasion que le marché français de la musique avait reculé de 4,4 % de 2011 à 2012. Le secteur a donc enregistré des pertes pour la dixième année consécutive.
 
Du côté des producteurs, on dénonce le primat des acteurs du web qui favorise la gratuité et atomise le marché. Du côté des artistes, on fait le constat d’un partage inéquitable de la valeur des productions. À l’occasion d’une conférence de presse, la société civile d’administration des droits et artistes et musiciens interprètes (ADAMI) énonçait en effet des chiffres illustrant ce phénomène.
 
Présentant des statistiques obtenues à partir de l’étude de 662 contrats phonographiques, l’ADAMI a levé un voile sur la réalité de la rémunération des artistes du milieu musical. La plupart des contrats de rémunération procèdent ainsi d’une logique de palier. Les royalties perçues par les artistes quand un album s’écoule à moins de 50 000 s’élèvent par exemple généralement à 6,4 % du prix d’un album physique et à 5,1 % du prix d’un album en dématérialisé. Les albums qui se vendent le mieux et dépassent les 200 000 copies distribuées ne donnent pour leur part droit aux artistes qu’à 9,7 % du prix du CD physique et 7,7 % du prix d’une copie digitale.
 
Mais l’ADAMI ne s’arrête pas là. L’organisme rappelle en effet qu’à l’occasion de l’achat d’un titre musical individuel sous format mp3, l’artiste ne perçoit d’une plateforme comme iTunes France que 4,7 % du prix de vente. Les offres en streaming telle que Deezer et Spotify ne sont pas plus lucratives pour les artistes puisque l’ADAMI estime qu’ils sont généralement rémunérés moins de 0,002 euro par écoute. À bien y regarder, la multiplication des vecteurs de diffusion de la musique n’a donc pas permis aux artistes de s’enrichir beaucoup plus.
 
Dans ces conditions il n’est pas surprenant que l’ADAMI constate depuis quelques années une recrudescence du nombre d’artistes autoproduits. « Il y a deux ans, je recevais dix albums par semaine, maintenant c’est cent par jour, dont les trois quarts sont autoproduits » confiait déjà en 2008 Annie Benoid, directrice du distributeur indépendant l’Autre Distribution à l’ADAMI. Les termes commerciaux qui régissent les rapports entre acteurs du monde de la musique conduisent ainsi les artistes à chercher leurs revenus ailleurs. L’ADAMI soutient que c’est notamment le travail sur scène qui leur permet de vivre aujourd’hui. Malgré tout, Bruno Boutleux, directeur de l’ADAMI, continue de soutenir l’intérêt pour le secteur d’évoluer vers un modèle de gestion collective des droits d’auteur ; il s’agit de faire ici le choix de l’équité. À écouter les artistes, le débat sur la licence globale est donc encore loin d’être refermé.





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