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Consommation : une association de consommateurs dépose une plainte contre les géants de la fast-fashion




Mercredi 27 Novembre 2024


En cette fin de mois de novembre 2024, l'association Amis de la Terre a publié, en partenariat avec l'ADEME, un rapport accablant à l'encontre des géants de la fast-fashion. Cette dernière a déposé plainte contre ceux-ci afin de lever le voile sur leurs pratiques et leurs conséquences sur le marché du textile et de l'emploi français.



Une plainte qui cible les abus de la fast fashion

La plainte déposée par l'association Amis de la Terre vise à dénoncer les pratiques jugées destructrices des grandes enseignes de la fast fashion sur l'environnement, mais aussi le marché français. Pour appuyer sa démarche, l'association a mis en place une plateforme de signalement dédiée, incitant les citoyens et les employés à dénoncer les abus, tels que la destruction d’invendus, le greenwashing et les conditions de travail inhumaines.


La plainte repose sur des faits accablants. Chaque année, l’industrie textile rejette entre 0,2 et 0,5 million de tonnes de microplastiques dans les océans, ce qui contribue à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon les chiffres de l’ADEME. L'association souligne que les vêtements produits, souvent dans des pays asiatiques, voyagent sur des milliers de kilomètres, de qui augmente, de facto, leur empreinte carbone. « Le transport en avion d’un t-shirt produit au Bangladesh génère 14 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que son transport par bateau », comme le rappelle l’ADEME. En parallèle, les Amis de la Terre ne manquent pas de rappeler que les travailleurs de ces pays sont souvent rémunérés à des niveaux dérisoires, certains touchant seulement 0,04 euro par vêtement, avec des journées de travail pouvant atteindre 18 heures.

Des impacts environnementaux et sociaux alarmants

Le modèle de la fast fashion repose sur une surproduction et une surconsommation. En France, chaque habitant achète en moyenne 40 vêtements et 4 paires de chaussures par an selon l'ADEME, ce qui alimente un marché dominé par des produits à bas coût et à durée de vie réduite. Ces articles, fabriqués rapidement avec des matières synthétiques, favorisent : une pollution massive, mais aussi la destruction d’emplois dans l’industrie textile locale. Depuis 1990, 300 000 postes ont disparu en France dans ce secteur, soit près des trois quarts des emplois d’alors, selon Les Amis de la Terre. Les pratiques des grandes enseignes de e-commerce aggravent cette situation.

Les retours gratuits, par exemple, génèrent chaque année 5,6 millions de tonnes de CO2 en Europe, soulignant l’impact écologique de ce modèle. Face à ces constats, l’association appelle à une mobilisation collective. Celle-ci milite pour l’interdiction stricte de la destruction des invendus, la taxation des textiles polluants et exige une transparence totale sur les chaînes d’approvisionnement. L'objectif de la plainte et de la plateforme de signalement des Amis de la Terre ? Que son initiative aboutisse à un projet de loi visant à réguler l'industrie du textile et à limiter les effets négatifs de la fast-fashion.

Axelle Ker




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