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La France et l’exploitation pétrolière : l’aventure en Atlantique Ouest




Lundi 17 Juin 2013


Alors qu’au début des années 2000 et au cours de la première décennie du XXIe siècle, l’épuisement des ressources en hydrocarbure semblait proche, l’on assiste à un revirement de la situation qui permet aux groupes industriels pétroliers des prévisions optimistes sur la possibilité d’exploitations. En outre, la diversité de celle-ci favorise cette tendance.



Total : une exploitation au large du Brésil ?

La France et l’exploitation pétrolière : l’aventure en Atlantique Ouest
La firme Total a récemment acquis des blocs d’exploitation pétrolière au large du Brésil lors d’une mise aux enchères de parcelles (au total 10 sur 289 mises aux enchères). Le groupe compte investir 130 millions d’euros pour effectuer des recherches en eaux ultra-profondes. Cette zone se situe non loin de la Guyane où l’on avait fait la découverte de ressources pétrolières en 2011. Pour Total, cet achat signe son retour au large du continent américain, car sa stratégie avait eu pour visée un désengagement progressif de la zone bordant le Brésil, au profit notamment de l’Afrique. Avant la découverte de ressources en 2007 dans le bassin présalifère au large de Rio de Janeiro, la prospection au large des côtes brésiliennes n’avait pas confirmé l’intérêt d’y déployer des équipements d’extraction.
 
Depuis, le groupe est revenu de cette déception sud-américaine et semble vouloir fortifier sa présence dans la région en misant sur la capacité des puits en eaux profondes. Avec la prise de deux permis d’exploration dans le bassin de Campos avec Petrobras et de Santos avec Shell, Total vise un retour stratégique dans une exploitation qui reste toutefois à risque, puisque les explorations se soldent parfois par des revers, comme en témoigne le récent échec de forage, en avril, de la société britannique Tullow Oil, figurant parmi les titulaires du permis d’exploration pétrolière au large de la Guyane. Cette logique de la part de Total, participe d’une volonté de croissance des rendements, en misant sur des exploitations plus risquées et peu connues. La région riche en pétrole semble d’ailleurs très large puisqu’elle s’étend jusqu’en Guyane où, depuis 2011, la France souhaite exploiter les réserves en offshore. Pourtant certaines difficultés semblent émerger.

La France pourra-t-elle exploiter du pétrole au large de la Guyane ?

À la suite d’un deuxième forage en avril dernier, la potentialité de trouver des ressources en hydrocarbure au large de la Guyane semble s’amenuiser. Le département français s’était préparé à des plans ambitieux après la découverte par Tullow Oil de réserves de pétrole au large, en eaux ultra-profondes (à 6 000 mètres). Trois cents millions de barils pourront en être extraits et deux puits sont actuellement en exploration dans la région. Si les débuts paraissaient prometteurs, on constate cependant une relativisation de l’événement. Pour autant, quel serait l’impact sur l’économie, et particulièrement sur celle, française ?
 
Pour Patrick Roméo, PDG de Shell France qui est pour l’instant à la phase d’exploration, chaque champ pétrolier exploité pourrait permettre la création de 800 à 1 000 emplois localement. Ce qui représente un coup de pouce non négligeable pour le marché du travail. En outre, cela permettrait une croissance positive pour le département français tout en impulsant la base d’une redistribution géographique dans le monde pétrolier. En fait, les hydrocarbures présents au large du continent américain pourraient avoir la même origine, la même qualité et se trouver en quantité équivalente à ceux présents dans le golfe de Guinée en Afrique. En effet, avant la dérive des continents, ceux-ci étaient liés, ne faisant qu’un. Les deux fonds marins sont donc originaires des mêmes terres. Il y aurait alors potentiellement des milliards de barils présents au large des États de l’Amérique latine. Néanmoins, et c’est la principale limite à son exploitation, celui-ci est présent en eaux profondes et ultra-profondes, ce qui rend les recherches, mais aussi l’exploration et l’exploitation difficile.
 
Parallèlement, les associations de protection de l’environnement émettent des réserves et des inquiétudes quant à ces exploitations sur l’impact négatif d’un écosystème très riche (près de 400 espèces de poissons, 30 de cétacés, etc.). D’autant plus que l’on garde en mémoire l’accident de Deepwater Horizon. La plateforme pétrolière louée par British Petroleum avait explosé le 20 avril 2010 provoquant un incendie, une marée noire (avec 4,9 millions de barils déversés dans l’Océan) et avait eu pour conséquence une catastrophe écologique d’envergure. L’exploitation offshore en milieu profond n’est donc pas sans présenter de sérieux risques.





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