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Logistique : DSV s’offre Schenker et fait naître un mastodonte




Vendredi 13 Septembre 2024


Le 13 septembre 2024, DSV, géant danois de la logistique et du transport, a officialisé l’acquisition de Schenker, la filiale logistique de la société ferroviaire allemande Deutsche Bahn (DB). Cette transaction d’envergure, évaluée à 14,3 milliards d’euros, redéfinit les équilibres dans l’industrie du transport international. Elle permet à DSV, déjà leader dans ce secteur, de renforcer considérablement sa présence mondiale.



DSV et Schenker : Un rachat stratégique pour la domination du marché logistique mondial

Avec cette opération, DSV s’offre l’intégralité des activités de Schenker, filiale historique de DB et acteur majeur de la logistique mondiale. Schenker, qui opère dans plus de 90 pays, générait jusqu'à présent un chiffre d'affaires de près de 27 milliards d'euros pour Deutsche Bahn, soit une part significative de l'activité du groupe allemand. Ensemble, DSV et Schenker réunissent près de 40 milliards d'euros de chiffre d’affaires et emploient quelque 147 000 salariés à travers le monde, consolidant ainsi leur place parmi les leaders du secteur logistique.

Le PDG de DSV, Jens Lund, a exprimé son enthousiasme : « En unissant deux entreprises puissantes et complémentaires, nous créons un leader mondial dans le domaine du transport et de la logistique, prêt à affronter les défis d’un marché de plus en plus compétitif. » Cette acquisition permet à DSV de renforcer son offre dans le transport maritime, routier, ferroviaire et aérien.

Une acquisition à 14,3 milliards d'euros

Le rachat de Schenker représente un investissement massif de 14,3 milliards d’euros, une somme qui reflète l’importance stratégique de l’entreprise pour le secteur. Schenker, fondée en 1872, est l'un des plus grands prestataires logistiques au monde et avait longtemps été considérée comme la pépite de Deutsche Bahn. Pourtant, la dette colossale de DB, estimée à 32 milliards d’euros, a poussé le groupe ferroviaire à se séparer de cette filiale rentable dans le but de réduire ses déficits et de financer la modernisation de ses infrastructures ferroviaires.

L’accord conclu prévoit que DSV prenne le contrôle de 100% des parts de Schenker. Initialement, d'autres candidats, comme le fonds d'investissement CVC, étaient en lice. CVC avait proposé un modèle de rachat partiel, offrant à DB la possibilité de conserver une part minoritaire de 24,9 % dans l’entreprise, permettant ainsi à l’État allemand de réaliser des bénéfices ultérieurs lors d’une éventuelle entrée en bourse. Toutefois, Deutsche Bahn a rejeté cette option, préférant la vente totale à DSV.

Si l’acquisition semble prometteuse d’un point de vue financier et stratégique pour DSV, elle est loin de faire l’unanimité, notamment en Allemagne. Les syndicats, à commencer par Verdi, ont exprimé de vives inquiétudes concernant l’avenir des salariés de Schenker. Selon les estimations de Verdi, la fusion entre DSV et Schenker pourrait entraîner la suppression de 5 300 emplois. DSV a cependant tenté de rassurer en affirmant que, sur le long terme, la société danoise pourrait créer plus d’emplois que son concurrent CVC n’aurait pu le faire.

Paolo Garoscio




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