Contexte et Différences Fondamentales
Le doctorat est considéré comme le premier jalon académique, sanctionnant un travail de recherche original et contribuant à l'avancement du savoir dans une discipline donnée. Cependant, bien que moins connue du grand public, l'HDR est devenue une étape tout aussi significative. Elle permet aux chercheurs de démontrer leur aptitude à mener des recherches de façon autonome et à encadrer de jeunes chercheurs.
Plus précisément, le doctorat, nommé PhD dans les pays anglophones, est l'aboutissement d'un premier travail de recherche d'envergure (revue de littérature, problématique, méthodologie, traitement et analyse des données, analyse des résultats et discussions), qui donne lieu à l'organisation d'une soutenance devant un jury académique, composé d'un président, de deux rapporteurs et de suffragants. Il correspond donc au standard internationalement reconnu du PhD (1).
Plus précisément, le doctorat, nommé PhD dans les pays anglophones, est l'aboutissement d'un premier travail de recherche d'envergure (revue de littérature, problématique, méthodologie, traitement et analyse des données, analyse des résultats et discussions), qui donne lieu à l'organisation d'une soutenance devant un jury académique, composé d'un président, de deux rapporteurs et de suffragants. Il correspond donc au standard internationalement reconnu du PhD (1).
Après la thèse et plusieurs années d'approfondissement (publications et développement de projets de recherche), le nouveau docteur peut être tenté de préparer une habilitation à diriger des recherches. En France, selon le Décret no 84-431 du 6 juin 1984, l'habilitation à diriger des recherches (HDR) est un diplôme qui « sanctionne la reconnaissance du haut niveau scientifique du candidat, du caractère original de sa démarche dans un domaine de la science, de son aptitude à maîtriser une stratégie de recherche dans un domaine scientifique ou technologique suffisamment large et de sa capacité à encadrer de jeunes chercheurs ». La distinction fondamentale entre ces deux titres repose sur la nature de leur finalité et de leurs exigences.
Alors que le doctorat vise à évaluer la capacité du candidat à mener une recherche originale sous la supervision d'un directeur de thèse (aptitude à la recherche), l'HDR évalue la capacité du candidat à piloter des recherches (management d'une équipe de recherche), à encadrer des doctorants et à contribuer de manière substantielle à son domaine (2).
Concernant l'HDR, une durée de 5 à 7 ans (avis de la SFM) est généralement requise, afin de bien distinguer le travail d'HDR de la thèse initiale, en mettant en avant les fonctions d’encadrement scientifique (co-encadrement de thèse), les expériences d’animation scientifique et d’ingénierie de recherche (contrats de recherche, réponses à des appels d’offres...) et les productions de recherche significatives menées depuis la thèse.
Concernant l'HDR, une durée de 5 à 7 ans (avis de la SFM) est généralement requise, afin de bien distinguer le travail d'HDR de la thèse initiale, en mettant en avant les fonctions d’encadrement scientifique (co-encadrement de thèse), les expériences d’animation scientifique et d’ingénierie de recherche (contrats de recherche, réponses à des appels d’offres...) et les productions de recherche significatives menées depuis la thèse.
Enjeux
L'obtention de l'HDR a des implications majeures pour la carrière universitaire. Elle ouvre la voie à des positions académiques plus élevées, à la direction de thèses et à des rôles de leadership dans des projets de recherche. D'ailleurs, la perspective d’un recrutement par la voie du 46.1 (poste de professeur à l'université), d’une promotion interne dans une Grande Ecole de management (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon...) ou d'ingénieurs (Polytechnique, CentraleSupelec, Mines Paris - PSL...) ou d’un concours d’agrégation (première épreuve sur les travaux de recherche du candidat) constituent un facteur de motivation déterminant pour candidater à la HDR.
Elle est aussi souvent perçue comme une reconnaissance de la maturité scientifique du chercheur (maturation et progression des connaissances produites dans le rapport à la discipline concernée et aux enjeux qui la traversent). Elle permet au chercheur d'élargir ses connaissances et de s'ouvrir à d'autres domaines grâce à sa capacité d'animation et d'encadrement de jeunes chercheurs (approfondissement, perfectionnement, nouveaux champs d'investigation).
Par ailleurs, l'HDR joue un rôle clé dans l'évaluation de la production scientifique. Les titulaires de l'HDR sont souvent sollicités pour des comités de révision par les pairs, les comités de sélection, renforçant ainsi la rigueur et la qualité de la recherche dans leur domaine.
Elle est aussi souvent perçue comme une reconnaissance de la maturité scientifique du chercheur (maturation et progression des connaissances produites dans le rapport à la discipline concernée et aux enjeux qui la traversent). Elle permet au chercheur d'élargir ses connaissances et de s'ouvrir à d'autres domaines grâce à sa capacité d'animation et d'encadrement de jeunes chercheurs (approfondissement, perfectionnement, nouveaux champs d'investigation).
Par ailleurs, l'HDR joue un rôle clé dans l'évaluation de la production scientifique. Les titulaires de l'HDR sont souvent sollicités pour des comités de révision par les pairs, les comités de sélection, renforçant ainsi la rigueur et la qualité de la recherche dans leur domaine.
Démarche et Conséquences
La démarche pour obtenir l'HDR est plus complexe et exigeante que pour un doctorat. Elle nécessite la présentation d'un dossier de recherche substantiel, comprenant généralement plusieurs travaux publiés, ainsi qu'une soutenance devant un jury d'experts. Les conséquences de l'obtention de l'HDR vont au-delà de la carrière individuelle. Elle contribue à renforcer la qualité de la recherche universitaire, à travers le mentorat de doctorants et la direction de projets de recherche. De plus, elle accentue l'impact de la production scientifique en augmentant la visibilité et la reconnaissance du travail du chercheur.
Conclusion
En conclusion, l'HDR représente une étape essentielle dans la carrière d'un chercheur, marquant une transition vers une autonomie accrue et des responsabilités de leadership. Elle diffère du doctorat par son contexte, ses enjeux, sa démarche et ses conséquences, et joue un rôle vital dans l'évaluation et la valorisation de la production scientifique. Il est donc crucial de reconnaître et de promouvoir l'importance de l'HDR au sein des institutions d'enseignement supérieur et de recherche.
Pour aller plus loin
(1) Le Doctorat académique (PhD) ne doit pas ici être confondu avec le Doctorate in Business Administration (DBA). En effet, les titulaires d'un PhD visent souvent des carrières dans le milieu universitaire, comme des postes de professeur à l'université ou de chercheur. A l'inverse, le DBA n'est pas un diplôme national du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche mais d'établissement souvent prestigieux (Paris Dauphine, CNAM, Business Science Institute...). Il est réservé aux professionnels français et étrangers, ayant (en général) dix ans d'expérience et qui sont déjà en responsabilité. Ce diplôme professionnel s'adresse donc aux personnes qui souhaitent enraciner leurs pratiques dans la théorie, afin d'améliorer leurs compétences et leurs connaissances au service de l'action.
(2) L'auteur, Olivier Meier, est Professeur des Universités, classe execeptionnelle, titulaire d'une HDR et d'un doctorat en sciences de gestion, et supervise depuis plusieurs années, des travaux de thèse et d'HDR. Il est aujourd'hui partie prenante du Graduate Program du LIPHA AEI (co-direction) pour l'accompagnement des meilleurs chercheurs de l'université Paris Est dans le domaine des sciences économiques et de gestion. Il est également fréquemment sollicité pour des présidences de jurys de thèses et HDR et des fonctions d'expertise (évaluation) pour les disciplines de la gestion mais également dans le domaine des sciences juridiques (droit), des sciences sociales et des Sciences de l'information et de la communication. Il vient de coordonner un ouvrage sur "l'Enseignement supérieur en transition", en collaboration avec jph. Denis et A. Deville, respectivement Président du jury de l'agrégation en sciences de gestion et Présidente du CNU - section 06.
Nous invitons les lecteurs intéressés par cette problématique à se reporter aux chroniques et interviews réalisées au sein de la revue audioviduelle Xerfi Canal et aux différents rapports menés par le CNU et la SFM sur cette question.
Nous tenons également à remercier nos collègues amis du CNU, de l'HCERES, du LIPHA-AEI et de l'Observatoire ASAP pour leurs réponses à nos différentes questions. Nos fonctions de direction au sein de l'Observatoire et notre position d'élu et d'expert dans ces différentes instances ont largement contribué à l'accès aux données.
Voir également:
https://www.carnetsdubusiness.com/Le-metier-de-Professeur-des-Universites_a2377.html
(2) L'auteur, Olivier Meier, est Professeur des Universités, classe execeptionnelle, titulaire d'une HDR et d'un doctorat en sciences de gestion, et supervise depuis plusieurs années, des travaux de thèse et d'HDR. Il est aujourd'hui partie prenante du Graduate Program du LIPHA AEI (co-direction) pour l'accompagnement des meilleurs chercheurs de l'université Paris Est dans le domaine des sciences économiques et de gestion. Il est également fréquemment sollicité pour des présidences de jurys de thèses et HDR et des fonctions d'expertise (évaluation) pour les disciplines de la gestion mais également dans le domaine des sciences juridiques (droit), des sciences sociales et des Sciences de l'information et de la communication. Il vient de coordonner un ouvrage sur "l'Enseignement supérieur en transition", en collaboration avec jph. Denis et A. Deville, respectivement Président du jury de l'agrégation en sciences de gestion et Présidente du CNU - section 06.
Nous invitons les lecteurs intéressés par cette problématique à se reporter aux chroniques et interviews réalisées au sein de la revue audioviduelle Xerfi Canal et aux différents rapports menés par le CNU et la SFM sur cette question.
Nous tenons également à remercier nos collègues amis du CNU, de l'HCERES, du LIPHA-AEI et de l'Observatoire ASAP pour leurs réponses à nos différentes questions. Nos fonctions de direction au sein de l'Observatoire et notre position d'élu et d'expert dans ces différentes instances ont largement contribué à l'accès aux données.
Voir également:
Pour aller plus loin
Coordination du numéro spécial du Libellio, vol.18, n°4 - AEGIS - Ecole Polytechnique: "Les carrières des enseignants-chercheurs en sciences de gestion :spécificités, attractivité et perspectives", par Olivier MEIER et Aude DEVILLE.
Coordination actuellement d'un ouvrage sur "l'Enseignement supérieur en transition" aux éditions EMS, en collaboration avec jph. Denis et A. Deville, avec la contribution exceptionnelle d'A. Supiot, professeur au Collège de France.