La solitude du patron n’est pas un mythe, surtout dans les entreprises de taille encore modeste. L’exercice du pouvoir y est encore fort personnel et lorsqu’il s’agit de prendre une décision, de faire un choix ou de trancher un litige engageant l’avenir de la société, le dirigeant se retrouve souvent seul. Toutefois, cela ne signifie pas que le patron de PME ne peut pas faire appel à des experts divers pour nourrir sa réflexion et éclairer ses choix. C’est notamment vrai en matière de stratégie tant il fréquente au quotidien des interlocuteurs qui accepteront volontiers de le conseiller, à condition toutefois de les solliciter, ce qui est trop rarement le cas.
Comptables et avocats :
de l’expertise technique à la vision stratégique
La plupart des entreprises sont ainsi en relation avec des cabinets d’experts-comptables. Or, loin de se limiter à la certification des comptes, les experts-comptables ont acquis, par expérience, une réelle expertise en matière de stratégie. Ils se positionnent d’ailleurs volontiers sur ce créneau, notamment en direction des petites entreprises qui n’ont, par définition, pas les moyens financiers de s’offrir les services des cabinets de conseil en stratégie. A l’occasion du prochain congrès du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables qui se tiendra en octobre prochain à Marseille, Agnès Bricard, présidente du Conseil, écrit : « Le rôle de notre profession est essentiel auprès des TPE et de leurs dirigeants. Il permet de mutualiser les expériences et les bonnes pratiques adaptées à la diversité des besoins et des attentes qu’ils expriment au quotidien. Leur proposer les ressources dont elles ne peuvent disposer seules en interne, analyser les contraintes et les opportunités qui s’offrent à elles, proposer les meilleures solutions pour un accompagnement toujours plus efficace en matière de financement, d’optimisation fiscale et sociale, d’intelligence économique, les aider à se développer à l’export, … sont autant de rendez-vous qui s’inscrivent dans la volonté manifestée par la profession d’apporter toujours davantage de service pour davantage de création de valeur (1). »
On ne saurait mieux illustrer la volonté des experts-comptables d’entrer de plain-pied dans le domaine du conseil. Il en est bien sûr de même des cabinets d’avocats. Rompus aux aspects juridiques et contractuels des décisions stratégiques des fusions, acquisitions ou transmissions d’entreprises, les avocats ont également acquis une vraie connaissance des facteurs de réussite et des causes d’échec de ces opérations délicates. Dès lors, pourquoi ne pas les solliciter et les questionner ?
Agences de communication :
un œil sur les mutations sociales
Les agences de communication sont également un gisement à ne pas négliger. Loin de l’image de superficialité qui s’attache encore à leur métier, elles sont en effet passées maîtres dans l’art de décrypter et anticiper les grandes tendances sociétales et les évolutions de comportement des consommateurs qui peuvent influer sur les choix stratégiques des entreprises.
Selon une enquête réalisée pour l’Association des agences-conseils en communication (AACC), 43 % des annonceurs affirment attendre que la créativité des communicants oriente leur R&D et 37 % qu’elle stimule “l’évolution ou la réinvention de leur business model” ! Logique. En effet, dans une économie de la connaissance, le succès dépend plus qu’auparavant de la capacité à manier les signes, les symboles et à se forger une identité de marque maîtrisée. Si bien qu’il est naturel d’associer les communicants à la réflexion stratégique. Or, les agences de communication sont prêtes à assumer ce nouveau rôle : Leurs dirigeants estiment qu’ils doivent également aider leurs clients à “anticiper les tendances et les évolutions de marché” (85 %), “nourrir l’entreprise pour l’inscrire dans l’époque” (82 %) et même “challenger ses partis-pris stratégiques” (2).
Investisseurs en capital :
des alliés au quotidien
Toutefois, c’est auprès des investisseurs en capital que les PME peuvent probablement trouver les interlocuteurs les plus attentifs et les plus complets. En effet, les plus performantes des sociétés gérant des fonds d’investissement ne se contentent pas d’investir de l’argent dans les entreprises ; elles s’y investissent pleinement, notamment en prodiguant aux managers qui le souhaitent des conseils de toutes natures. « La relation avec le management de nos participations est le pilier fondateur de toute opération réussie », souligne Gilles Gramat, l’un des associés fondateurs de Pragma Capital, un des principaux acteurs français du capital-investissement. Il explique : « Nous apportons notre expertise tout au long de la relation et pas seulement au stade initial, de façon à prendre en compte les innombrables embûches qui peuvent jalonner le quotidien d’une entreprise en pleine phase de développement. »
Fort d’une expérience de plus de vingt-cinq ans dans la profession, Gilles Gramat et ses associés de Pragma Capital ont en effet appris à prendre du recul : « Nous savons que la vie des entreprises n’est pas un long fleuve tranquille, que les business plans donnent des objectifs et proposent une feuille de route, mais que la réalité apporte son lot d’événements inattendus ayant des incidences inévitables sur l’activité. » Toutefois, cette prise de recul n’est pas synonyme de désengagement : « Nous veillons à être toujours disponibles pour conseiller les dirigeants et répondre rapidement à leurs demandes car dans un environnement instable, le principal atout des PME est leur agilité. Nous y parvenons en sollicitant le vaste réseau d’experts que nous avons constitué dans de nombreux domaines », explique pour sa part Christophe Ramoisy, lui aussi associé chez Pragma Capital. Une force de conseil qui peut se révéler déterminante : selon une étude réalisée sous l’égide de la London School of Economics, les entreprises dont le capital est détenu par des fonds de private equity s’avèrent en effet mieux gérées que les autres (3).
L’avantage déterminant est celui du « réseau ». Au fil de leur existence, les experts-comptables, les agences de communication et, à plus forte raison les sociétés de gestion comme Pragma Capital, ont en effet bâti et entretenu des réseaux d’experts dont elles peuvent faire bénéficier leurs clients. Dans un environnement turbulent et instable, pouvoir profiter de l’expertise de tels partenaires n’est pas un mince atout pour les dirigeants de PME finalement pas si isolés qu’ils le croient trop souvent. Même si, en dernier ressort, c’est à eux que reviendra le difficile rôle de faire les choix stratégiques, de les mettre en œuvre et bien sûr de les assumer !
(1) www.experts-comptables.fr
(2) Étude « AACC Créativité Mai 2011 », réalisée par Limelight Consulting pour l’AACC, notamment présentée in Stratégies, 26/05/11.
(3) « Do Private Equity Owned Firms Have Better Management Practices ? », par Nick Bloom, Raffaella Sadun and John Van Reenen, Center for Economic Performance, London Scool of Economics, juillet 2009.
Comptables et avocats :
de l’expertise technique à la vision stratégique
La plupart des entreprises sont ainsi en relation avec des cabinets d’experts-comptables. Or, loin de se limiter à la certification des comptes, les experts-comptables ont acquis, par expérience, une réelle expertise en matière de stratégie. Ils se positionnent d’ailleurs volontiers sur ce créneau, notamment en direction des petites entreprises qui n’ont, par définition, pas les moyens financiers de s’offrir les services des cabinets de conseil en stratégie. A l’occasion du prochain congrès du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables qui se tiendra en octobre prochain à Marseille, Agnès Bricard, présidente du Conseil, écrit : « Le rôle de notre profession est essentiel auprès des TPE et de leurs dirigeants. Il permet de mutualiser les expériences et les bonnes pratiques adaptées à la diversité des besoins et des attentes qu’ils expriment au quotidien. Leur proposer les ressources dont elles ne peuvent disposer seules en interne, analyser les contraintes et les opportunités qui s’offrent à elles, proposer les meilleures solutions pour un accompagnement toujours plus efficace en matière de financement, d’optimisation fiscale et sociale, d’intelligence économique, les aider à se développer à l’export, … sont autant de rendez-vous qui s’inscrivent dans la volonté manifestée par la profession d’apporter toujours davantage de service pour davantage de création de valeur (1). »
On ne saurait mieux illustrer la volonté des experts-comptables d’entrer de plain-pied dans le domaine du conseil. Il en est bien sûr de même des cabinets d’avocats. Rompus aux aspects juridiques et contractuels des décisions stratégiques des fusions, acquisitions ou transmissions d’entreprises, les avocats ont également acquis une vraie connaissance des facteurs de réussite et des causes d’échec de ces opérations délicates. Dès lors, pourquoi ne pas les solliciter et les questionner ?
Agences de communication :
un œil sur les mutations sociales
Les agences de communication sont également un gisement à ne pas négliger. Loin de l’image de superficialité qui s’attache encore à leur métier, elles sont en effet passées maîtres dans l’art de décrypter et anticiper les grandes tendances sociétales et les évolutions de comportement des consommateurs qui peuvent influer sur les choix stratégiques des entreprises.
Selon une enquête réalisée pour l’Association des agences-conseils en communication (AACC), 43 % des annonceurs affirment attendre que la créativité des communicants oriente leur R&D et 37 % qu’elle stimule “l’évolution ou la réinvention de leur business model” ! Logique. En effet, dans une économie de la connaissance, le succès dépend plus qu’auparavant de la capacité à manier les signes, les symboles et à se forger une identité de marque maîtrisée. Si bien qu’il est naturel d’associer les communicants à la réflexion stratégique. Or, les agences de communication sont prêtes à assumer ce nouveau rôle : Leurs dirigeants estiment qu’ils doivent également aider leurs clients à “anticiper les tendances et les évolutions de marché” (85 %), “nourrir l’entreprise pour l’inscrire dans l’époque” (82 %) et même “challenger ses partis-pris stratégiques” (2).
Investisseurs en capital :
des alliés au quotidien
Toutefois, c’est auprès des investisseurs en capital que les PME peuvent probablement trouver les interlocuteurs les plus attentifs et les plus complets. En effet, les plus performantes des sociétés gérant des fonds d’investissement ne se contentent pas d’investir de l’argent dans les entreprises ; elles s’y investissent pleinement, notamment en prodiguant aux managers qui le souhaitent des conseils de toutes natures. « La relation avec le management de nos participations est le pilier fondateur de toute opération réussie », souligne Gilles Gramat, l’un des associés fondateurs de Pragma Capital, un des principaux acteurs français du capital-investissement. Il explique : « Nous apportons notre expertise tout au long de la relation et pas seulement au stade initial, de façon à prendre en compte les innombrables embûches qui peuvent jalonner le quotidien d’une entreprise en pleine phase de développement. »
Fort d’une expérience de plus de vingt-cinq ans dans la profession, Gilles Gramat et ses associés de Pragma Capital ont en effet appris à prendre du recul : « Nous savons que la vie des entreprises n’est pas un long fleuve tranquille, que les business plans donnent des objectifs et proposent une feuille de route, mais que la réalité apporte son lot d’événements inattendus ayant des incidences inévitables sur l’activité. » Toutefois, cette prise de recul n’est pas synonyme de désengagement : « Nous veillons à être toujours disponibles pour conseiller les dirigeants et répondre rapidement à leurs demandes car dans un environnement instable, le principal atout des PME est leur agilité. Nous y parvenons en sollicitant le vaste réseau d’experts que nous avons constitué dans de nombreux domaines », explique pour sa part Christophe Ramoisy, lui aussi associé chez Pragma Capital. Une force de conseil qui peut se révéler déterminante : selon une étude réalisée sous l’égide de la London School of Economics, les entreprises dont le capital est détenu par des fonds de private equity s’avèrent en effet mieux gérées que les autres (3).
L’avantage déterminant est celui du « réseau ». Au fil de leur existence, les experts-comptables, les agences de communication et, à plus forte raison les sociétés de gestion comme Pragma Capital, ont en effet bâti et entretenu des réseaux d’experts dont elles peuvent faire bénéficier leurs clients. Dans un environnement turbulent et instable, pouvoir profiter de l’expertise de tels partenaires n’est pas un mince atout pour les dirigeants de PME finalement pas si isolés qu’ils le croient trop souvent. Même si, en dernier ressort, c’est à eux que reviendra le difficile rôle de faire les choix stratégiques, de les mettre en œuvre et bien sûr de les assumer !
(1) www.experts-comptables.fr
(2) Étude « AACC Créativité Mai 2011 », réalisée par Limelight Consulting pour l’AACC, notamment présentée in Stratégies, 26/05/11.
(3) « Do Private Equity Owned Firms Have Better Management Practices ? », par Nick Bloom, Raffaella Sadun and John Van Reenen, Center for Economic Performance, London Scool of Economics, juillet 2009.