Consolider son ancrage industriel aux USA
Le plan d’investissement de 50 milliards de dollars — soit 46,7 milliards d’euros — prévoit la construction ou l’extension d’unités de production et de centres de recherche. Parmi les projets phares figurent une usine de très grande envergure dédiée aux traitements contre l’obésité, ainsi qu’une infrastructure spécialisée dans la fabrication de systèmes de surveillance du glucose. À cela s’ajoute un centre de recherche en intelligence artificielle, axé sur les pathologies métaboliques, cardiovasculaires et rénales. Le groupe pharmaceutique suisse Roche entend par cette initiative consolider son ancrage industriel aux États-Unis et anticiper la menace d’un durcissement tarifaire porté par l’administration Trump
Ce plan ambitionne la création de plus de 12 000 emplois : 1 000 postes directement au sein du groupe, et le reste réparti dans l’écosystème de la fabrication et de la logistique. Roche, qui emploie déjà 25 000 personnes sur le territoire américain, renforcera ainsi sa présence dans huit États, dont la Californie, l’Indiana, le New Jersey, la Pennsylvanie, le Massachusetts, l’Oregon et le Kentucky.
Montrer patte blanche
En s’engageant sur une enveloppe d’une telle ampleur, l’entreprise se positionne comme un acteur coopératif vis-à-vis des priorités industrielles des États-Unis. Le message adressé à Washington est limpide : produire sur place, pour servir localement, tout en sécurisant l’accès à un marché devenu plus protectionniste. Ce mouvement n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une tendance plus large de relocalisation industrielle engagée par plusieurs grands groupes pharmaceutiques internationaux, à l’image de Novartis ou Johnson & Johnson. Roche, en intensifiant sa présence, veut éviter d’être marginalisée dans une redéfinition des équilibres commerciaux en cours.