Comme quoi, tout peut arriver. Jeudi 3 novembre, la Banque de France a inauguré ‘l’Open Data Room » devant des représentants des institutions qui s’intéressent aux données économiques et financières. « L'Open Data Room donnera accès à 400 millions de données individuelles notamment sur les organismes financiers et les entreprises. Les données financières seront naturellement anonymisées, afin que la confidentialité des informations soit toujours préservée. La richesse des informations granulaires ainsi disponibles est unique en Europe » explique l’institution par communiqué.
« La mise à disposition et le traitement des données s'effectueront gratuitement dans une salle sécurisée située à la Direction générale des statistiques de la Banque de France, 37 rue du Louvre 75002 Paris. Cette salle est équipée de la puissance de calcul et des logiciels statistiques adaptés au traitement de fortes volumétries. Les chercheurs seront accompagnés par des experts afin de leur faciliter l'utilisation des données. Une quinzaine de projets de recherche sont déjà en cours d'examen par le comité ad hoc constitué de personnalités académiques et de représentants de la Banque de France » lit-on plus loin.
Un changement de culture du tout au tout
« La Banque de France cache un trésor convoité partout dans le monde. Il ne s'agit pas de ses stocks d'or mais de ses bases de données. Jusqu'ici cette mine d'informations sur les banques, entreprises, ménages, organismes de placement, etc. n'était que très partiellement mise à disposition du public et des chercheurs. Une situation qui n'a pas manqué de nourrir la critique sur le caractère très secret de l'institution » affirme le quotidien Les Echos , soulignant ainsi encore plus le caractère exceptionnel de cette décision.
Du côté des explications, le journal économique avance que « La démarche de la Banque de France s'inscrit dans un courant plus vaste. Depuis 2015, le FMI met en ligne ses données économiques, tandis qu'aux Etats-Unis, les états financiers des banques sont librement disponibles. La Banque d'Angleterre a fait de l'ouverture de ses données un axe stratégique et l'Allemagne a adopté un programme d'accès sécurisé aux données bancaires. L'Europe commence doucement à s'ouvrir à l'« open data ». »