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Crise à la FIFA : carton rouge !




Jeudi 14 Juillet 2022


2015, sombre année pour le football dont l’image a été salie par certains membres très hauts placés de son instance dirigeante: corruption, manipulations, mensonges… Retour sur un scandale aussi médiatisé que mal géré.



Crise à la FIFA : carton rouge !
La feuille de mach : les origines de la crise

Le 27 mai 2015, dans un hôtel de Zurich, à quelques jours de l’élection du nouveau président de la FIFA, neufs élus et cinq partenaires de la fédération, dont le président en poste Sepp Blatter, sont arrêtés par le FBI dans le cadre d’une enquête pour corruption et fraude. Ces hauts responsables de la FIFA sont soupçonnés d’avoir sollicités et reçus sur les 24 dernières années plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions (ndlr : le versement de commissions plus importantes à des intermédiaires afin de récupérer par la suite la partie superflue de la transaction). L’enquête porte notamment sur l’attribution des Coupes du Monde, des droits marketing et de télévision. Les accusations visent également des faits d’escroquerie, de racket et de blanchiment d’argent.

Cette affaire apparait à la fin du quatrième mandat de Sepp Blatter en tant que président de la fédération, dont la promesse de campagne était de « remettre le bateau de la FIFA sur les eaux claires et transparentes ». Cette élection avait déjà mis en doute l’intégrité de certains membres de la fédération. En effet, le président de la fédération asiatique Mohammed Bin Hamman, alors rival de Blatter pour l’élection à la présidence de 2011 avait été radié à vie de toute activité liée au football pour des faits d’achat de voix et de corruption. S’en était alors suivi un renforcement du comité d’éthique de la FIFA en 2012 par la scission de sa commission d’éthique en deux chambres afin de réaffirmer la probité de la fédération.


Double carton jaune : mauvaises gestion et communication de crise

La première phase de la communication de la FIFA a été de nier la crise. En effet, peu après l’annonce des arrestations, le directeur de la communication, Walter de Gregorio annonce que « c’est un bon jour pour la Fifa ». Il renouvelle sa confiance en ses membres en affirmant que « Joseph Blatter, et son secrétaire général […] ne sont pas impliqués ». Le déni de la crise est si fort qu’il continue d’annoncer « qu'il n’a jamais été question de reporter le congrès ou l’élection ». Aussitôt, ces déclarations totalement déconnectées de la réalité suscitent un flot de critiques, notamment sur les réseaux sociaux.

Peu après, la FIFA change radicalement de discours et se place en victime. Elle tente alors de se dédouaner de toute responsabilité en rejetant la faute sur ses partenaires. Cependant, cette position apparait peu crédible et peine à convaincre car la communication manque de proactivité. En effet, elle n’exprime aucune déception vis-à-vis de ses membres en qui elle avait une grande confiance, ni aucune colère par rapport aux risques de dégradation de l’image du football qu’elle représente. Aussi, elle ne manifeste aucun signe de sa mobilisation contre les éléments déclencheurs de cette crise: aucune action concrète, ni mesure, ni engagement ne sont annoncés.

De plus, dans cette crise, la FIFA échoue dans la gestion de ses membres qui ne font preuve d’aucune cohésion, ce qui lui fait définitivement perdre la main sur sa communication. À travers les déclarations maladroites de prises de paroles successives des dirigeants et porte-paroles, ainsi qu’à travers les différentes postures adoptées par les divers membres de la fédération; cette dernière a donné l’image d’une institution paniquée, désunie et désorganisée.
 
Finalement, la FIFA ne réussit pas à calmer l’opinion publique, ni les médias. Pis encore, elle ne parvient pas à rassurer ses principales parties prenantes comme les sponsors, qui lui poseront alors des ultimatums afin de ne pas entacher leurs propres images.

Fiona C.




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