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La Caisse d’épargne va faire appel à des travailleurs indépendants




Mercredi 19 Février 2020


A rebours de la tradition du secteur bancaire, la Caisse d’épargne vient d’annoncer qu’elle ferait désormais appel à des travailleurs indépendants. Une décision qui a été largement critiquée par les syndicats qui ont peur de déviances à cause de rémunérations en fonction des produits vendus.



Creative Commons - Pixabay
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« C’est un tsunami dans le monde bancaire » assure le président du syndicat SNB-CFE-CGC, cité par Le Monde. De fait, pour la première fois, un établissement bancaire annonce qu’il va faire appel à des travailleurs indépendants. La Caisse d’épargne vient de l’annoncer, « elle s’apprête à lancer un nouveau modèle de distribution en remplaçant, dans certaines agences rurales, ses salariés par des travailleurs indépendants, avec le statut de conseiller indépendant local (CIL). Le premier établissement à expérimenter la formule est la Caisse d’épargne Bretagne-Pays de Loire, qui commencera le test en juin dans trois points de vente. L’institution a obtenu le feu vert de son organe central, BPCE (Banque populaire-Caisse d’épargne), et transmettra prochainement une demande d’autorisation à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, le gendarme bancaire » rapporte le quotidien français.

Le Monde  a consulté le document interne qui explique la démarche et les raisons stratégiques de ce virage : « la Caisse d’épargne Bretagne-Pays de Loire insiste sur « l’environnement contraignant » auquel font actuellement face les banques : la concurrence des autres enseignes et des néobanques, les taux bas, la pression réglementaire. La baisse des revenus rend « une présence granulaire en milieu rural de plus en plus coûteuse pour des portefeuilles de clients fidèles, mais vieillissants », souligne l’établissement, en ajoutant que « les budgets de la Caisse ne suffisent pas pour rénover toutes les agences » et qu’elle rencontre « des difficultés pour fidéliser [ses] collaborateurs et attirer de nouveaux talents » ».

Les syndicalistes et des opposants à cette décision fustigent « l’ubérisation » du secteur. Ils estiment par ailleurs que l’utilisation d’indépendants qui seront payés en fonction de leurs résultats va pousser à la vente. Un argument recevable mais qui prête à sourire alors que c’est déjà le cas en interne. Or, si la perte de rentabilité dans les secteurs ruraux est une réalité comptable, sans l’utilisation d’indépendant, l’alternative ne pourrait être que la fermeture définitive des agences dans les zones non rentables.

Joseph Martin




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