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Téléphonie mobile : statu quo stratégique pour les opérateurs ?




Vendredi 14 Mars 2014


Après plusieurs jours de spéculation, il semblerait que le feuilleton du rachat de SFR s’apprête à se clôturer. D’après les déclarations du ministre du Redressement productif, l’opérateur téléphonique aurait trouvé son repreneur. Mais la concrétisation de cette annonce pourrait ne pas suffire à garantir la fin de tout rebondissement stratégique.



Téléphonie mobile : statu quo stratégique pour les opérateurs ?
Depuis l’arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile en 2012, la concurrence entre les opérateurs s’est intensifiée comme jamais. Quatre opérateurs pour un marché globalement stable : le résultat de cette équation ne pouvait être que l’érosion de l’un des quatre représentants de cet oligopole.
 
Or, à la surprise de plus d’un, ce n’est pas le challenger qui s’est retrouvé en proie aux incertitudes. Le pari de Free de développer une offre à bas coût s’est avéré payant et lui a en effet permis de se faire une place durable sur le marché. Vivendi, détentrice de SFR, semble en revanche ne plus croire à la capacité de son opérateur à disputer plus longtemps son positionnement traditionnel à ses concurrents historiques.
 
C’est ainsi que Vivendi à fait part de sa volonté de revendre SFR au début de l’année 2014. Très vite, deux prétendants au rachat se sont distingués : Numéricable et Bouygues Télécom de l’autre. La seconde entreprise aurait, d’après les dires, eu la faveur du gouvernement. Mais après plusieurs jours de négociation, c’est finalement Numéricable qui a été retenu par Vivendi.
 
L’information tout d’abord, lâchée par Arnaud Montebourg, a finalement été confirmée dans la presse. L’offre de Altice (société-mère, détentrice de Numéricable) fixe le prix de SFR à 11,75 milliards d’euros. La poursuite des négociations entre Altice et Vivendi doivent maintenant éclaircir les détails de cette transaction. Mais déjà les conséquences stratégiques pour le marché sont à prévoir.
 
Car toute reconfiguration de l’offre sur un marché aussi concentré ne peut qu’attirer l’attention de l’Autorité de la concurrence. On anticipait déjà en effet que la cession de SFR à Bouygues aurait contraint cette dernière entreprise à céder un parti de ses fréquences à Free dans un souci d’équilibre concurrentiel. Le cas échéant, Free aurait réalisé le casse du siècle en faisant l’acquisition de ces actifs précieux à moindre coût.
 
Avec le rachat de Numéricable, le scénario est quelque peu différent puisque l’opérateur dit virtuel ne détient pas ces infrastructures. En se hissant toutefois au rang des opérateurs téléphoniques classiques, la société maintient au nombre de quatre le nombre de grands acteurs du marché français. Il y a fort à parier que l’intensité concurrentielle qui pose tant de difficulté aux opérateurs depuis l’arrivée de Free sur leur marché ne redescende pas. Cette dernière entreprise demeurant la grande gagnante de ce quasi-statu quo stratégique.

Guillaume Mailloux




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