Le 24 septembre 2012, les ministres de la Défense français, anglais et allemand se sont réunis à Chypre pour aborder un sujet délicat. Quelques jours plus tôt en effet, BAE Systems et EADS avaient révélé débattre ensemble d’un rapprochement dont l’objet serait de créer la future entreprise leader du marché mondial de la défense et de l’aéronautique. Du fait de l’étroite implication des États dans ce marché, BAE et EADS s’étaient vues octroyer jusqu’au 10 octobre pour décider de l’adoption ou non de ce projet. La rencontre des ministres européens dissimulait alors mal l’intérêt des différents gouvernements pour cette idée.
Les négociations entre les différents États ont toutefois mis en évidence certaines divergences. Parmi les principaux intéressés, la France a pour sa part souhaité maintenir sa présence dans le capital d’un éventuel consortium européen de la défense. Déjà présent à hauteur de 15 % du capital d’EADS, l’État français entendait conserver ses parts qui, diluées à l’issue du processus de fusion, se seraient maintenues à 7,5 %. La Grande-Bretagne a eu des exigences plus modestes : elle a ainsi souhaité obtenir des engagements de la part de ses partenaires sur l’attribution d’une golden share, formule désignant un ensemble de prérogatives concédées à l’État britannique qui – compte tenu du caractère stratégique du marché considéré – lui aurait permis de conserver un pouvoir de décision au sein du consortium.
Si les intérêts des partenaires franco-britanniques semblaient être conciliables, les prétentions de l’Allemagne se sont toutefois avérées impossibles à satisfaire. En tant que puissance industrielle de premier plan en Europe et hôte des sites de production militaires d’Airbus, l’Allemagne a fait valoir différentes doléances. La plus problématique était d’obtenir l’installation d’un siège social du nouveau consortium sur le territoire allemand. Or c’est là que le bât blesse, car EADS et BAE avaient manifesté leur volonté de conserver leurs bureaux à Toulouse et à Londres respectivement à l’issue de la fusion.
Le projet de fusion entre les deux principaux acteurs de l’aérospatiale européens a été lancé à la faveur d’une opportunité stratégique. Bénéficiant des liens historiques qui lient la Grande-Bretagne aux États-Unis, BAE réalisait en 2012 la moitié de son chiffre d’affaires grâce au marché nord-américain. Malgré cela, les perspectives de développement qui s’offraient à BAE à la fin de l’été de cette même année n’étaient pas des plus réjouissantes. Annoncées début 2012, des coupes franches dans le budget de la défense américaine ont été décidées aux États-Unis avec pour objectif de réaliser quelque 487 milliards d’économies. En septembre 2012, BAE avait depuis longtemps compris que ses perspectives sur le marché américain se rétréciraient à l’avenir. En dépit de son coût politique, un rapprochement avec l’industrie du Vieux Continent aurait donc pu facilement devenir une opportunité industrielle historique pour le Royaume-Uni et l’Europe. Malheureusement pour les projets de défense communautaire, il semblerait que cette fenêtre d’opportunité se soit refermée sans porter les fruits escomptés.
Les négociations entre les différents États ont toutefois mis en évidence certaines divergences. Parmi les principaux intéressés, la France a pour sa part souhaité maintenir sa présence dans le capital d’un éventuel consortium européen de la défense. Déjà présent à hauteur de 15 % du capital d’EADS, l’État français entendait conserver ses parts qui, diluées à l’issue du processus de fusion, se seraient maintenues à 7,5 %. La Grande-Bretagne a eu des exigences plus modestes : elle a ainsi souhaité obtenir des engagements de la part de ses partenaires sur l’attribution d’une golden share, formule désignant un ensemble de prérogatives concédées à l’État britannique qui – compte tenu du caractère stratégique du marché considéré – lui aurait permis de conserver un pouvoir de décision au sein du consortium.
Si les intérêts des partenaires franco-britanniques semblaient être conciliables, les prétentions de l’Allemagne se sont toutefois avérées impossibles à satisfaire. En tant que puissance industrielle de premier plan en Europe et hôte des sites de production militaires d’Airbus, l’Allemagne a fait valoir différentes doléances. La plus problématique était d’obtenir l’installation d’un siège social du nouveau consortium sur le territoire allemand. Or c’est là que le bât blesse, car EADS et BAE avaient manifesté leur volonté de conserver leurs bureaux à Toulouse et à Londres respectivement à l’issue de la fusion.
Le projet de fusion entre les deux principaux acteurs de l’aérospatiale européens a été lancé à la faveur d’une opportunité stratégique. Bénéficiant des liens historiques qui lient la Grande-Bretagne aux États-Unis, BAE réalisait en 2012 la moitié de son chiffre d’affaires grâce au marché nord-américain. Malgré cela, les perspectives de développement qui s’offraient à BAE à la fin de l’été de cette même année n’étaient pas des plus réjouissantes. Annoncées début 2012, des coupes franches dans le budget de la défense américaine ont été décidées aux États-Unis avec pour objectif de réaliser quelque 487 milliards d’économies. En septembre 2012, BAE avait depuis longtemps compris que ses perspectives sur le marché américain se rétréciraient à l’avenir. En dépit de son coût politique, un rapprochement avec l’industrie du Vieux Continent aurait donc pu facilement devenir une opportunité industrielle historique pour le Royaume-Uni et l’Europe. Malheureusement pour les projets de défense communautaire, il semblerait que cette fenêtre d’opportunité se soit refermée sans porter les fruits escomptés.