Intelligence Artificielle : 6 emplois sur 10 touchés en France ?

« Il est urgent de saisir les opportunités offertes par l'IA », a insisté Kristalina Georgieva lors d'un entretien accordé à l'AFP, suite au dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI). Les États-Unis, le Canada et Singapour brillent déjà par leur intégration réussie de l'IA. Ces nations pionnières voient l'IA comme un catalyseur de croissance et ne cessent de multiplier les investissements ainsi que les politiques en vue de leur développement. Aux États-Unis, elle révolutionne déjà des secteurs clés, boostant la productivité et l'innovation, notamment par le biais d'OpenAI, créateur de ChatGPT. Microsoft prévoit d'ailleurs d'investir plus de 10 milliards dans l'IA après avoir annoncé le licenciement de 10 000 salariés de l'entreprise. Le Canada, de son côté, mise sur l'éducation et la formation pour préparer sa main-d'œuvre à cette nouvelle ère technologique. Singapour, quant à elle, adopte une politique gouvernementale proactive pour intégrer l'IA dans divers domaines.  

Autrement dit, dans un contexte de ralentissement de l'économie mondiale, les économies avancées misent sur l'intelligence artificielle pour gagner en productivité. Néanmoins, ce chemin n'est pas sans conséquences pour le marché de l'emploi des économies avancées. L'IA, tout en ouvrant de nouveaux horizons, présente des défis de taille. En premier lieu, la disparition de certains emplois et l'augmentation des inégalités salariales : si les emplois les plus qualifiés pourraient voir leurs salaires augmenter, l'effet serait inverse pour les emplois les moins qualifiés, dont une partie serait vouée à disparaître. Selon le dernier rapport du FMI, 60 % des emplois dans les économies avancées, telles que la France, seraient directement impactées par l'arrivée de l'IA. À l'échelle mondiale, cela concernerait 40 % des emplois. 

Face à la disparition de certains emplois et à la création de nouveaux postes, les économies avancées doivent impérativement se préparer activement à intégrer l'IA, tout en limitant, autant que faire se peut, ses effets néfastes sur le marché de l'emploi. Cette préparation passe par une formation ciblée et un développement des compétences. Les gouvernements, les entreprises et les institutions éducatives doivent collaborer étroitement pour assurer une transition équitable et efficace vers cette nouvelle ère technologique. Le rapport souligne également l'importance d'accompagner les pays émergents afin de limiter les inégalités à l'échelle mondiale. « Nous devons porter une attention particulière aux pays à revenus plus faibles, pour les aider à tirer parti des avantages de l'IA », insiste Kristalina Georgieva.  

En somme, l'intégration de l'IA dans l'économie mondiale offre des perspectives de croissance et d'innovation, mais elle exige également une attention soutenue aux défis qu'elle pose. « La vraie question sera de mettre de côté les craintes liées à l'IA pour se concentrer sur comment en tirer le meilleur avantage pour tous », souligne la directrice du Fonds monétaire international. Les économies avancées, pionnières de cette transformation, portent la responsabilité de piloter et d'accompagner les autres économies dans cette transition, non seulement au niveau national, mais aussi pour assurer la stabilité à l'échelle mondiale.