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Yahoo! désavoue le télétravail




Lundi 18 Mars 2013


À la tête de Yahoo!, Marissa Mayer a annoncé en février 2013 sa volonté d’annuler les possibilités de travail à domicile pour les employés de la compagnie. La formule qui faisait le bonheur de nombreux employés est désormais contestée par le top management comme une source de dérives. Ce modèle d’organisation montre-t-il déjà ses limites ?



Yahoo! désavoue le télétravail
« Il est essentiel que nous soyons tous présents dans nos bureaux », expliquait Marissa Meyer dans une note interne diffusée le 22 février 2013, « nous avons besoin d’un Yahoo! unifié, et cela commence par le fait de travailler physiquement ensemble ». Dans le même message, la directrice générale de Yahoo! interdisait le télétravail dans l’entreprise. Le quotidien de bon nombre d’employés de la firme allait donc changer pour de bon.
 
Plusieurs centaines de salariés ont été recrutés pour exercer chez Yahoo! en télétravail. Dans cette entreprise, une telle politique a longtemps été justifiée par la nécessité d’offrir aux recrues les plus précieuses une flexibilité attractive. Marissa Meyer a donc mis un terme à cette souplesse à laquelle bon nombre d’employés étaient attachés, mais il y a des raisons à cela.
 
Car sur demande de la dirigeante, les services informatiques de Yahoo! ont réalisé une enquête interne. L’entreprise a ainsi mis en évidence qu’un nombre important de salariés travaillant à distance ne se connectait pas à l’entreprise par le biais d’une connexion VPN sécurisée. Or dans de telles conditions, ces salariés ne peuvent pas accéder aux outils informatiques de l’entreprise pour travailler, ou communiquer en temps réels avec leurs collaborateurs.
 
Soucieuse de ne laisser aucune chance à l’oisiveté, Marissa Meyer a donc choisi de rompre avec une tradition managériale jusqu’alors très fortement implantée dans l’identité de Yahoo!. La décision d’interdire le télétravail n’est donc pas pour satisfaire les salariés de cette entreprise. Mais Marissa Meyer, ex-ingénieur de chez Google, a été engagée pour redresser la barre d’un groupe en difficulté. Dans le cadre de sa mission, la directrice ne saurait donc faire grâce à toute modalité de travail susceptible selon elle de « sacrifier la vitesse et la qualité » du travail.
 
Cette décision s’inscrit toutefois à rebours d’une tendance de fond aux États-Unis. De 2007 à 2012, la part des télétravailleurs réguliers ou occasionnels est passée de 48 à 53 % dans ce pays. Dans de nombreuses entreprises du secteur technologique, le télétravail continue d’être considéré comme une façon d’attirer les talents en offrant des conditions de travail économique et favorable à la productivité. Mais pour Yahoo!, pour qui les difficultés économiques et la panne d’innovation sont aujourd’hui un risque majeur, rassembler ses cerveaux et créer l’émulation nécessaire à sa réinvention est devenu une priorité en 2013. Quant aux adeptes du télétravail de cette entreprise, il leur reste donc à savoir combien de temps cette mesure fera effet.


Dans cet article : management, télétravail, Yahoo!



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