la menace imminente de défaut de paiement s’est évanouie, mais la crise est toujours présente dans la zone euro, selon les prévisions trimestrielles d'Ernst & Young sur la zone euro (Ernst & Young’s quarterly Eurozone Forecast, EEF). L’EEF a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour la région, à 0,8 % pour 2010 (contre 1% dans le précédent rapport) et 1,3 % (contre 1,6%) pour 2011. De plus, si la zone euro ne s’attelle pas sérieusement aux réformes structurelles fondamentales pour relever les énormes défis auxquels elle est confrontée, elle risque fort de traverser une « décennie économique perdue », en particulier l’Europe du Sud, comparable à la décennie 1990 au Japon.
Selon Marie Diron, conseillère économique senior de l’Ernst & Young Eurozone Forecast, « Les répercussions de la crise de la dette souveraine impliqueront que la croissance économique de la zone euro sera inférieure de 1 à 2,5 % à celle des États-Unis au cours des cinq prochaines années. L’impact sur l’emploi sera tout aussi marqué. Les États-Unis vont créer plus de 10 millions de nouveaux emplois de 2010 à 2014, tandis que le niveau d’emploi sera pratiquement inchangé dans la zone euro. »
Jean-Pierre Letartre, Area Managing Partner pour la France et le Luxembourg d’Ernst & Young, explique : « La crise de la dette souveraine a durement frappé l’économie de la zone euro, déjà fragilisée. Les entreprises de toute l’Europe vont attendre de leurs gouvernements et des institutions européennes qu'ils fassent preuve d'une grande volonté de réforme et d’une coordination des politiques. Une action confuse et non coordonnée empêchera l’Europe de maintenir son rang sur la scène économique mondiale. »
Selon Marie Diron, conseillère économique senior de l’Ernst & Young Eurozone Forecast, « Les répercussions de la crise de la dette souveraine impliqueront que la croissance économique de la zone euro sera inférieure de 1 à 2,5 % à celle des États-Unis au cours des cinq prochaines années. L’impact sur l’emploi sera tout aussi marqué. Les États-Unis vont créer plus de 10 millions de nouveaux emplois de 2010 à 2014, tandis que le niveau d’emploi sera pratiquement inchangé dans la zone euro. »
Jean-Pierre Letartre, Area Managing Partner pour la France et le Luxembourg d’Ernst & Young, explique : « La crise de la dette souveraine a durement frappé l’économie de la zone euro, déjà fragilisée. Les entreprises de toute l’Europe vont attendre de leurs gouvernements et des institutions européennes qu'ils fassent preuve d'une grande volonté de réforme et d’une coordination des politiques. Une action confuse et non coordonnée empêchera l’Europe de maintenir son rang sur la scène économique mondiale. »
Une Europe divisée : le nord à l’arrêt, le sud à la baisse
Avec les plans plus rigoureux de réduction du déficit de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal annoncés en mai, l’Europe à deux vitesses annoncée par l’EEF dans son rapport d’avril devrait être encore plus contrastée. En effet, tandis que la croissance du PIB des principales économies du Nord de la zone euro (Allemagne, France, Pays-Bas et Belgique) devrait être en moyenne de 1,7 % par an en 2010-12, l’EEF prévoit une croissance négative de -0,1 % par an sur la même période en Europe du Sud.
Le PIB par habitant de la Grèce tomberait ainsi de 89 % de la moyenne de la zone euro en 2007 à 83 % en 2012. En Espagne, il chuterait de 93 % à 88 %, retrouvant son niveau relatif de 1998.
Selon Marie Diron, « le Sud ne va pas simplement traverser une ou deux mauvaises années, mais plusieurs années de croissance très faible, voire négative. Alors que l’Irlande, souvent associée aux pays méditerranéens, pourraient rebondir dès 2011, la Grèce, l’Espagne et le Portugal devront attendre a minima 2014 pour retrouver leur niveau d’activité d’avant la crise. »
Les prévisions suggèrent des perspectives relativement optimistes pour l'Europe du Nord pour deux raisons principales. Premièrement, des pays tels que l’Allemagne et les Pays-Bas jouissent de bons niveaux de compétitivité, après plusieurs années de solide amélioration de la productivité et de modération des salaires, et sont bien placés pour récolter les fruits d’une solide reprise mondiale.
Deuxièmement, l’ajustement budgétaire nécessaire dans le Nord est important mais gérable et les gouvernements peuvent faire avancer leurs réductions de déficit sans impact majeur sur la croissance.
Le PIB par habitant de la Grèce tomberait ainsi de 89 % de la moyenne de la zone euro en 2007 à 83 % en 2012. En Espagne, il chuterait de 93 % à 88 %, retrouvant son niveau relatif de 1998.
Selon Marie Diron, « le Sud ne va pas simplement traverser une ou deux mauvaises années, mais plusieurs années de croissance très faible, voire négative. Alors que l’Irlande, souvent associée aux pays méditerranéens, pourraient rebondir dès 2011, la Grèce, l’Espagne et le Portugal devront attendre a minima 2014 pour retrouver leur niveau d’activité d’avant la crise. »
Les prévisions suggèrent des perspectives relativement optimistes pour l'Europe du Nord pour deux raisons principales. Premièrement, des pays tels que l’Allemagne et les Pays-Bas jouissent de bons niveaux de compétitivité, après plusieurs années de solide amélioration de la productivité et de modération des salaires, et sont bien placés pour récolter les fruits d’une solide reprise mondiale.
Deuxièmement, l’ajustement budgétaire nécessaire dans le Nord est important mais gérable et les gouvernements peuvent faire avancer leurs réductions de déficit sans impact majeur sur la croissance.
L’euro s'affaiblira jusqu’à un niveau de 1,05 USD et les taux d’intérêts seront stables d’ici la fin de l’année 2011
Selon Alexis Karklins-Marchay, Associé Ernst & Young, « les préoccupations constantes quant à la solidité budgétaire de certains pays de la zone euro et leur difficulté à affronter les problèmes sous-jacents pèsent lourdement sur l’euro. Il s’échange aujourd’hui à moins d'1,20 USD, soit son plus bas niveau depuis début 2006 et près de 20 % de moins que sa valeur de début 2010. »
Compte tenu des perspectives de plus faible croissance et de l’absence de risques d'inflation, l’EEF estime que la BCE ne va pas modifier ses taux d'intérêt d'ici mi 2011.
Compte tenu des perspectives de plus faible croissance et de l’absence de risques d'inflation, l’EEF estime que la BCE ne va pas modifier ses taux d'intérêt d'ici mi 2011.
Pas de reprise rapide des investissements des entreprises
On n’assistera pas non plus à une reprise entraînée par les entreprises. L’EEF prévoit une nouvelle baisse de 2,8 % des investissements des entreprises en 2010 après une chute impressionnante de 14 % l’an dernier. À partir de 2011, le rapport prévoit une croissance modérée des investissements des entreprises mais, même d’ici 2014, ils ne retrouveront pas leur niveau d’avant la crise.
Des perspectives négatives pour le chômage et les dépenses des ménages
Les perspectives économiques vont pousser les sociétés à reporter les embauches. Il n’y aura pas de baisse du taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro d’ici 2012 et, même avec la modeste décrue à 9,4 % prévue d'ici 2014, il restera supérieur de 2 % à son niveau de 2007. Le nombre de chômeurs va continuer d’augmenter pour culminer à environ 16,8 millions au premier semestre 2011, contre 16 millions actuellement.
Associé aux baisses de profits et/ou aux augmentations d’impôts dans de nombreux pays, ce facteur ne permettra qu’une faible croissance du revenu. En conséquence, la consommation des ménages devrait conserver cette année les niveaux déprimés de l'an passé. Même pour 2011, les prévisions de croissance de la consommation ne dépassent pas 1 %, avec, par la suite, une augmentation progressive à 1,8 %.
Associé aux baisses de profits et/ou aux augmentations d’impôts dans de nombreux pays, ce facteur ne permettra qu’une faible croissance du revenu. En conséquence, la consommation des ménages devrait conserver cette année les niveaux déprimés de l'an passé. Même pour 2011, les prévisions de croissance de la consommation ne dépassent pas 1 %, avec, par la suite, une augmentation progressive à 1,8 %.
Et ensuite ?
Selon l’EEF, des réformes colossales seront nécessaires pour répondre aux vastes déséquilibres et faiblesses structurelles, à l’instar de la réforme des retraites en France. De plus, la crise de la dette souveraine a mis à jour les faiblesses fondamentales des institutions de la zone euro qui rendent nécessaire une coordination des politiques pour réaliser une union monétaire plus durable.
« S’il est impératif de réinstaurer des finances publiques durables, la tendance actuelle qui consiste à réduire les déficits de façon expéditive, même dans les pays qui n’ont aucun problème de financement de déficit et de refinancement de dette, risque d’être contre-productive », conclut Alexis Karklins-Marchay. « Plus spécifiquement, les pays qui peuvent se permettre de réduire leur déficit plus progressivement devraient le faire pour soutenir la croissance de la zone euro en général et du Sud en particulier. »
« S’il est impératif de réinstaurer des finances publiques durables, la tendance actuelle qui consiste à réduire les déficits de façon expéditive, même dans les pays qui n’ont aucun problème de financement de déficit et de refinancement de dette, risque d’être contre-productive », conclut Alexis Karklins-Marchay. « Plus spécifiquement, les pays qui peuvent se permettre de réduire leur déficit plus progressivement devraient le faire pour soutenir la croissance de la zone euro en général et du Sud en particulier. »
À propos d’Ernst & Young Eurozone Forecast et d’Ernst & Young:
Les prévisions et analyses présentées dans l'EY Eurozone Forecast sont basées sur le modèle de la Banque Centrale Européenne pour l’économie de la zone euro. Ce modèle intègre une théorie et des techniques économiques de pointe et est utilisé par la BCE pour produire ses prévisions trimestrielles pour la zone euro.
Les prévisions et analyses présentées dans l'EY Eurozone Forecast sont basées sur le modèle de la Banque Centrale Européenne pour l’économie de la zone euro. Ce modèle intègre une théorie et des techniques économiques de pointe et est utilisé par la BCE pour produire ses prévisions trimestrielles pour la zone euro.