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Télétravail : un acquis non négociable pour plus de la moitié des cadres




Mardi 12 Mars 2024


Le télétravail, autrefois considéré comme un privilège, s'est mué en un droit fondamental pour de nombreux cadres. Cette transformation, accélérée par la pandémie de Covid-19, a profondément modifié les attentes des professionnels vis-à-vis de leur environnement de travail. L'étude de l'Apec, publiée ce mardi 11 mars 2024, révèle une tendance forte : la suppression du télétravail pourrait entraîner une vague sans précédent de démissions parmi les cadres.



Absence de télétravail : un critère rédhibitoire pour les cadres

La crise sanitaire a propulsé le télétravail au cœur des pratiques professionnelles, en particulier chez les cadres. Sur l'ensemble des salariés français, près de 33% disposaient d'au moins un jour de télétravail. Néanmoins, bon nombre d'entreprises souhaiteraient supprimer ce système hybride et demander à leurs employés de revenir au bureau. Une décision qui pourrait être très mal acceptée par une majorité de cadres.

L'étude de l'Apec souligne que cette modalité de travail est devenue un critère déterminant pour plus de la moitié d'entre eux. En effet, 51% des cadres interrogés considèrent désormais l'accès au télétravail non pas comme un avantage, mais comme un prérequis essentiel à leur engagement envers un employeur. Autrement dit, la crise sanitaire a bien entraîné un changement de paradigme dans la relation au travail, où la flexibilité et l'autonomie ont pris le pas sur les modèles traditionnels. Toujours selon l'Apec, près de la moitié des cadres seraient prêts à démissionner si leur entreprise s'avérait à supprimer le télétravail et 82% seraient mécontents si leur jour de télétravail était réduit.

Préserver l'engagement de ses employés

Selon l'étude de l'Apec, 7 cadres sur 10 estiment que le télétravail offre plus d'avantages que d'inconvénients, pour concilier leur vie professionnelle avec leur vie personnelle, mais aussi pour ce qui concerne leur performance et leur engagement pour leur entreprise. Les défenseurs du télétravail mettent en avant la possibilité de gestion et de répartition des tâches entre celles qui nécessitent une approche collective ou individuelle. Pour autant, les cadres reconnaissent la nécessité d'avoir un système hybride qui soit équilibré. Cela se confirme en particulier chez les jeunes cadres qui voient le télétravail comme d'un potentiel frein à leur intégration dans leur équipe, ainsi que dans leur évolution professionnelle.

Si les entreprises semblent de plus en plus enclines à un retour à l'avant-crise sanitaire, demander un retour net au bureau, et sans concertation avec leurs employés, pourrait s'avérer bien néfaste pour ces dernières. L'exemple de l'entreprise allemande SAP en témoigne. Après avoir annoncé qu'elle envisageait de réduire à trois le nombre de jours de télétravail par semaine, plus de 5 000 de ses employés ont exprimé leur désaccord dans une lettre ouverte en menaçant leur employeur de démissionner. Mieux vaut ainsi éviter de prendre une décision tranchée. La meilleure solution pour les chefs d'entreprise est de rester à l'écoute de leurs employés et de trouver un compromis qui puisse satisfaire l'ensemble des parties.

Axelle Ker




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