Télétravail bon ou mauvais pour la productivité selon les profils

A chercher la réponse à une mauvaise question, on risque de perdre son temps. Alors que les études se multiplient sur la productivité des télétravailleurs par rapport au bureau, aucune tendance nette ne se dégage. « Deux études conduisent en effet à des résultats diamétralement différents. Une première, qui date de 2015, porte sur une agence de voyages chinoise, comptant 16 000 salariés. A l’issue d’une préparation au sein de l’entreprise et d’une formation spécifique, les salariés de cette agence ont pu travailler, sur la base du volontariat, de leur domicile. Leur productivité a alors bondi de 20 %. La seconde, plus récente, examine la situation dans un centre de recherche japonais. En raison du Covid-19, les salariés sont passés au télétravail, sans préparation ou formation cette fois. Interrogés, ils estiment que leur productivité est tombée à 63 % seulement de son niveau antérieur » raconte Le Monde .

Outre le fait que le Covid-19 et les confinements ne peuvent pas être représentatifs d’un télétravail planifié et habituel, ces résultats sont significatifs de l’approche souvent caricaturale du monde universitaire concernant le travail. Car la réalité du télétravail est, comme toute gestion humaine de l’entreprise, une question de cas par cas. Un chef d’entreprise ou manager connait ses collaborateurs. Et en fonction des conditions de vies personnelles, des capacités à s’isoler dans leur domicile, de la garde des enfants ou même du caractère, le recours au télétravail n’aura pas le même résultat.

Pour ceux qui font de longs trajets, travailler dans une entreprise qui estime que des tâches peuvent être accomplies de loin et laisse possibilité de télétravailler, ce sera une motivation. Mais pour ceux qui vivent dans un petit appartement seul, le systématiser peut entrainer une confusion entre vie personnelle et vie professionnelle dommageable à long terme. Le management c’est de la gestion humaine, et le télétravail ne fait pas exception. Mais hormis les sociologues et universitaires, toutes les professions concernées le savent et le vivent depuis au moins le premier confinement.