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Taxe sur les voitures chinoises : l'UE prend des mesures pour protéger son industrie




Vendredi 14 Juin 2024


La proposition de l'Union Européenne visant à imposer une taxe sur les voitures chinoises a suscité de vives réactions. Cette initiative fait partie d'une stratégie plus large pour protéger l'industrie automobile européenne.



Pourquoi l'UE souhaite taxer les voitures chinoises

L'industrie automobile européenne est un pilier économique majeur, employant des millions de personnes et contribuant significativement au PIB de nombreux pays. Face à la montée en puissance des constructeurs chinois, qui proposent des véhicules à des prix très compétitifs, l'UE propose une nouvelle taxe comme une mesure nécessaire pour protéger ses entreprises nationales. En effet, les voitures chinoises, souvent subventionnées par le gouvernement, arrivent sur le marché européen à des prix qui défient toute concurrence. Cette situation met en danger la survie des fabricants européens, incapables de rivaliser sur le plan des coûts.

L'UE accuse également la Chine de pratiques commerciales déloyales, notamment de dumping, c'est-à-dire la vente de produits à des prix inférieurs à leur coût de production pour gagner des parts de marché. Margrethe Vestager, Commissaire européenne à la concurrence, a déclaré : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que nos entreprises et nos travailleurs sont menacés par des pratiques injustes qui faussent le marché. » Cette taxe viserait donc à rétablir une concurrence équitable en augmentant le prix des voitures chinoises pour refléter plus justement leurs coûts de production réels.

Les étapes de la mise en œuvre de la taxe

Avant que la taxe ne soit appliquée, la proposition doit passer par plusieurs étapes législatives. Tout d'abord, elle doit être approuvée par la Commission européenne, puis examinée par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne. Chaque instance aura l'occasion de débattre et de proposer des amendements. Cette procédure peut prendre plusieurs mois, voire années, en fonction des négociations et des objections potentielles. Parallèlement, l'UE devra consulter les parties prenantes, notamment les associations de consommateurs, les constructeurs automobiles et les représentants des gouvernements nationaux. Ces consultations sont cruciales pour évaluer l'impact potentiel de la taxe et ajuster la proposition afin de minimiser les effets négatifs tout en maximisant les bénéfices pour l'industrie européenne.

Pour les constructeurs chinois, cette taxe représente un obstacle majeur à leur expansion sur le marché européen. Elle pourrait entraîner une augmentation significative des prix de vente de leurs véhicules, réduisant ainsi leur compétitivité. Des entreprises comme Geely et BYD, qui ont investi massivement pour pénétrer le marché européen, pourraient voir leurs efforts ralentis. En conséquence, certains pourraient décider de déplacer une partie de leur production en Europe pour éviter la taxe. Les constructeurs européens, quant à eux, pourraient bénéficier d'un répit temporaire. La taxe permettrait de réduire la pression concurrentielle, leur donnant ainsi le temps de s'adapter et d'améliorer leur compétitivité. Cependant, cette mesure pourrait également entraîner des tensions commerciales avec la Chine, principal fournisseur de nombreux composants électroniques essentiels à la production automobile.

Adélaïde Motte




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