Face à l'émotion et au désarroi qu'il suscite, les jugements à propos du stress invitent souvent à des prises de position tranchées. Ennemi public, le stress doit donc disparaître. Pour atteindre cet objectif, une forme de logique tend à prescrire la disparition de ses causes ("pour éliminer l'effet, éliminons ses causes"). Ce raisonnement fort malheureusement conduit à de dangereuses erreurs. Prenons quelques exemples.
De nombreuses études récentes montrent que l'excès de charge de travail et l'absence d'autonomie sont des agents de stress. Il faudrait donc réduire considérablement la charge et augmenter considérablement la latitude décisionnelle. Si généralement une charge de travail excessive accroît effectivement le niveau de risque (il s'agit d'une considération statistique, il est entendu que chacun(e) réagit différemment), paradoxalement une charge trop faible peut également entraîner des risques.
Bien des accidents, sur les terrains de sport, lors d'activités domestiques, ou au travail surviennent lorsque la charge (physique ou mentale) est insuffisante pour solliciter l'attention et la vigilance de la personne considérée. Sans parler de la perte d'estime qui menace celle ou celui qui se retrouve "au placard". A l'extrême on trouve même les techniques de déprivation sensorielles utilisées naguère comme instrument de torture dans les prisons crasseuses. L'absence de charge nuit donc tout autant que son excès. Il faut donc trouver le bon équilibre, ce dernier pouvant être différent d'une personne à l'autre.
Le cas de l'autonomie est tout aussi révélateur. Depuis Karasek, nous savons que l'absence de latitude décisionnelle peut-être un fort agent de stress. Mais à l'inverse, le travail en totale autonomie conduit parfois à l'isolement, qui est un tout aussi délétère.
S'il faut donc être habile dans la "gestion" des agents de stress, il faut également éviter de se consacrer corps et biens au développement de ses modérateurs. La pratique sportive par exemple, qui est un facteur reconnu de réduction du stress, peut devenir un agent de stress lorsqu'elle a pour seul objectif de repousser les limites de l'athlète qui la pratique.
Tout est donc dans la nuance, dans l'équilibre, dans l'observation de chaque contexte et dans la compréhension des besoins de chacun.
Guillaume Pertinant, Havasu Consulting
Consultez le blog de Guillaume Pertinant: Un ingénieur chez les DRH
Havasu Consulting
De nombreuses études récentes montrent que l'excès de charge de travail et l'absence d'autonomie sont des agents de stress. Il faudrait donc réduire considérablement la charge et augmenter considérablement la latitude décisionnelle. Si généralement une charge de travail excessive accroît effectivement le niveau de risque (il s'agit d'une considération statistique, il est entendu que chacun(e) réagit différemment), paradoxalement une charge trop faible peut également entraîner des risques.
Bien des accidents, sur les terrains de sport, lors d'activités domestiques, ou au travail surviennent lorsque la charge (physique ou mentale) est insuffisante pour solliciter l'attention et la vigilance de la personne considérée. Sans parler de la perte d'estime qui menace celle ou celui qui se retrouve "au placard". A l'extrême on trouve même les techniques de déprivation sensorielles utilisées naguère comme instrument de torture dans les prisons crasseuses. L'absence de charge nuit donc tout autant que son excès. Il faut donc trouver le bon équilibre, ce dernier pouvant être différent d'une personne à l'autre.
Le cas de l'autonomie est tout aussi révélateur. Depuis Karasek, nous savons que l'absence de latitude décisionnelle peut-être un fort agent de stress. Mais à l'inverse, le travail en totale autonomie conduit parfois à l'isolement, qui est un tout aussi délétère.
S'il faut donc être habile dans la "gestion" des agents de stress, il faut également éviter de se consacrer corps et biens au développement de ses modérateurs. La pratique sportive par exemple, qui est un facteur reconnu de réduction du stress, peut devenir un agent de stress lorsqu'elle a pour seul objectif de repousser les limites de l'athlète qui la pratique.
Tout est donc dans la nuance, dans l'équilibre, dans l'observation de chaque contexte et dans la compréhension des besoins de chacun.
Guillaume Pertinant, Havasu Consulting
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