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Solaire : la France s’organise pour relever le défi énergétique




Mardi 19 Novembre 2024


La filière photovoltaïque française, affaiblie depuis plusieurs années par une concurrence mondiale féroce, semble amorcer un tournant décisif. Des projets ambitieux se multiplient, portés par des investissements significatifs et une volonté européenne de relocaliser la production de panneaux solaires.



Un marché mondial dominé par la Chine

Actuellement, la Chine produit 90 % des panneaux solaires mondiaux, avec des exportations atteignant 45 milliards d'euros en 2023. Les subventions massives accordées par Pékin permettent à ses entreprises de proposer des prix compétitifs, rendant difficile la survie des acteurs européens.

En France, cette concurrence a mené à une quasi-disparition de la filière : seule l’entreprise Voltec Solar, basée en Alsace, reste en activité. Cette situation s’explique également par des choix stratégiques passés favorisant les produits importés à moindre coût, au détriment d'une production locale.

Face à cette dépendance, l’Union européenne a voté une loi imposant qu’à partir de 2030, 40 % des panneaux solaires installés en Europe soient fabriqués localement.


De nouveaux projets industriels pour relancer la filière

Afin de répondre à ces nouvelles exigences et de soutenir la transition énergétique, plusieurs initiatives voient le jour en France. Parmi elles, deux projets d’envergure se distinguent par leur ambition et leur impact potentiel.

DAS Solar s’installe dans le Doubs

  • Capacité de production : 3 gigawatts.
  • Investissement : 109 millions d’euros.
  • Création d’emplois : 450 postes initiaux, avec un potentiel de 2 500 à terme.
  • Localisation : un ancien site industriel réhabilité à Mandeure.

Ce projet, porté par l’entreprise chinoise DAS Solar, s’inscrit dans une stratégie de proximité pour répondre aux besoins européens tout en renforçant les capacités industrielles locales.

Une gigafactory en Moselle

  • Entreprise porteuse : Holosolis.
  • Ambition : construire la plus grande usine européenne de panneaux solaires et de cellules photovoltaïques.
  • Emplois prévus : 1 700.
  • Mise en service : 2026, après le début des travaux prévu en 2025.

Ces initiatives reflètent la volonté de la France de combler son retard tout en contribuant à l’effort européen pour réduire la dépendance vis-à-vis des importations chinoises.


Un marché en pleine croissance

Le marché français des panneaux photovoltaïques est estimé à 20 milliards d’euros sur les dix prochaines années. Toutefois, ce renouveau industriel ne sera pas exempt de défis :

  • Compétitivité des coûts : les prix des produits européens restent plus élevés que ceux des panneaux chinois.
  • Technologies à moderniser : après des années de désindustrialisation, il faudra rattraper le retard accumulé.
  • Réglementations : bien qu’indispensables, elles ralentissent parfois la mise en œuvre des projets.

Malgré ces obstacles, les perspectives restent encourageantes. La combinaison d’un soutien politique, d’investissements massifs et de nouvelles réglementations européennes semble créer un environnement propice au redémarrage de la filière.


Nicolas Egon

Dans cet article : Chine, France, panneaux solaires



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