La souveraineté ou le droit exclusif d’exercer une autorité politique sur un territoire et un peuple donnés, est exercée à l’origine par une personne identifiée (dans un régime monarchique) ou à un groupe de personnes. Cette souveraineté se théorise au fur et à mesure que l’Etat émerge pour devenir un concept légal à part entière.
Flickr (CC), Matthew Polson
Le chant de la Nation
Chant patriotique choisi notamment pour la représentation protocolaire, l’hymne national peut être choisi par le gouvernement ou s’imposer par l’usage. Il s’agit d’un symbole fort pour la Nation puisqu’il est souvent lié à la naissance de l’Etat ou à son accession à l’indépendance. En effet, jusqu’au 18ème siècle, l’hymne national servait surtout à célébrer le souverain comme dans l’encore actuel et non moins célèbre « God save the Queen » (ou « God save the King » selon les époques) britannique. Beaucoup d’hymnes nationaux se sont imposés lors de révolutions (comme en France) ou de luttes pour l’indépendance pour constituer un texte fondateur à la souveraineté de l’Etat. Dans tous les cas, il est intrinsèquement lié à l’histoire de la Nation et proclame l’identité de la souveraineté, comme dans l’hymne kosovar sans parole afin de respecter la nature multiethnique du pays. Le Japon, l’Ethiopie ou l’Iran ont d’ailleurs ancré leurs hymnes dans les traditions musicales autochtones.
De plus, l’hymne national permet l’exaltation du sentiment d’appartenance nationale notamment lors des évènements sportifs ou internationaux majeurs où il est déclamé. La Coupe du monde française de 1998 a balayé les précédents débats qui remettaient en doute la nécessité de jouer les hymnes nationaux. Symbole familier de la communauté nationale, La Marseillaise a été le tube de l'été. Depuis, l'exhibition des symboles nationaux lors des grands événements du football international n'a plus cessé de gagner en intensité et une enquête conduite par le projet FREE (pour « Football Research in an Enlarged Europe ») dans neuf pays européens, précise que 76% des sondés déclarent qu’il est utile de « jouer les hymnes nationaux avant les matches internationaux ».
De plus, l’hymne national permet l’exaltation du sentiment d’appartenance nationale notamment lors des évènements sportifs ou internationaux majeurs où il est déclamé. La Coupe du monde française de 1998 a balayé les précédents débats qui remettaient en doute la nécessité de jouer les hymnes nationaux. Symbole familier de la communauté nationale, La Marseillaise a été le tube de l'été. Depuis, l'exhibition des symboles nationaux lors des grands événements du football international n'a plus cessé de gagner en intensité et une enquête conduite par le projet FREE (pour « Football Research in an Enlarged Europe ») dans neuf pays européens, précise que 76% des sondés déclarent qu’il est utile de « jouer les hymnes nationaux avant les matches internationaux ».
Voir la Nation en couleurs
Autre symbole fort de la souveraineté des Nations, le drapeau se déploie également lors de ces manifestations ou sur les bâtiments institutionnels à l’intérieur du pays comme à l’étranger. Il est souvent le premier signe de reconnaissance et d’union d’une Nation qu’il illustre en couleurs et en formes. Les Canadiens ont longtemps critiqué l’absence de drapeau propre : après de nombreuses tergiversations politiques, le pays brandit son drapeau à la reconnaissable feuille d’érable le 15 février 1965 (« Flag Day »). Une large politique de promotion du drapeau a ensuite été instituée et démontre toute l’importance de ce symbole pour la Nation.
Car, le drapeau est un emblématique étendard de la Nation dont il représente la ou les cultures voire ethnies et leurs traditions. L’an passé, le vice-premier ministre du Monténégro et leader du parti Bosniaque du pays Suljo Mustafic s’est exprimé en faveur de l’inclusion d’un symbole représentant la communauté musulmane autochtone dans le drapeau national car « les membres de la communauté musulmane Bosniaque sont des indigènes du pays comme les autres, ils sont présents depuis des siècles et ont aussi construit le Monténégro. Ils font partie de la réalité sociale monténégrine et souhaiteraient l’exprimer par les symboles de la nation » affirme-t-il à la télévision nationale. Pour l’instant, le gouvernement monténégrin n’a pas donné suite.
Le drapeau est également le véhicule des messages que la Nation adresse à ses citoyens mais également au reste du monde. Par exemple, le drapeau brésilien a inscrit sa devise nationale, « Ordem e Progresso » (pour ordre et progrès) en plus des vingt-sept étoiles qui symbolisent les vingt-six Etats fédérés et le district fédéral. La toile de fond verte quant à elle fait référence au vert de l’Amazonie et le jaune or aux ressources des sous-sols. Car les symboles nationaux s’attachent souvent à représenter la richesse d’une Nation, au sens large : patrimoine naturel, culturel, personnages célèbres…
Mais il peut également devenir un formidable vecteur de la richesse économique, comme le montre la stratégie de la marque brésilienne Havaianas. Cette dernière a construit son image de marque autour du drapeau brésilien. A l’origine il s’agissait pour la marque d’afficher son soutien lors de la coupe du monde de 1998. Depuis, la marque continue de poinçonner le drapeau sur ces tongs pour en faire un accessoire de mode désirable aux quatre coins du globe. La marque surfe ainsi sur l’engouement qui ne cesse de croitre autour du pays, pour faire de la tong une « spécialité nationale », consacrée au même titre que la samba ou la cachaça. Havaianas devient par la même occasion, un des principaux ambassadeurs économique du pays émergent.
En France aussi, le drapeau se teinte d’une dimension économique, comme le montrent les dernières discussions autour de la moi Macron, visant à encadrer l’utilisation du drapeau tricolore dans les pratiques commerciales. Ce symbole national est un des signes les plus efficaces du made in France, utilisé par des milliers d’entreprises comme SEB, qui fabrique ses produits dans l’hexagone et constate le fort impact sur les consommateurs de cette utilisation marketing. Une manière pour les citoyens de défendre les marques qui battent pavillon français et pourquoi pas de se (ré)approprier un peu de souveraineté nationale. Et cette volonté de porter les couleurs nationales est également forte s’agissant d’un autre symbole: la monnaie.
Car, le drapeau est un emblématique étendard de la Nation dont il représente la ou les cultures voire ethnies et leurs traditions. L’an passé, le vice-premier ministre du Monténégro et leader du parti Bosniaque du pays Suljo Mustafic s’est exprimé en faveur de l’inclusion d’un symbole représentant la communauté musulmane autochtone dans le drapeau national car « les membres de la communauté musulmane Bosniaque sont des indigènes du pays comme les autres, ils sont présents depuis des siècles et ont aussi construit le Monténégro. Ils font partie de la réalité sociale monténégrine et souhaiteraient l’exprimer par les symboles de la nation » affirme-t-il à la télévision nationale. Pour l’instant, le gouvernement monténégrin n’a pas donné suite.
Le drapeau est également le véhicule des messages que la Nation adresse à ses citoyens mais également au reste du monde. Par exemple, le drapeau brésilien a inscrit sa devise nationale, « Ordem e Progresso » (pour ordre et progrès) en plus des vingt-sept étoiles qui symbolisent les vingt-six Etats fédérés et le district fédéral. La toile de fond verte quant à elle fait référence au vert de l’Amazonie et le jaune or aux ressources des sous-sols. Car les symboles nationaux s’attachent souvent à représenter la richesse d’une Nation, au sens large : patrimoine naturel, culturel, personnages célèbres…
Mais il peut également devenir un formidable vecteur de la richesse économique, comme le montre la stratégie de la marque brésilienne Havaianas. Cette dernière a construit son image de marque autour du drapeau brésilien. A l’origine il s’agissait pour la marque d’afficher son soutien lors de la coupe du monde de 1998. Depuis, la marque continue de poinçonner le drapeau sur ces tongs pour en faire un accessoire de mode désirable aux quatre coins du globe. La marque surfe ainsi sur l’engouement qui ne cesse de croitre autour du pays, pour faire de la tong une « spécialité nationale », consacrée au même titre que la samba ou la cachaça. Havaianas devient par la même occasion, un des principaux ambassadeurs économique du pays émergent.
En France aussi, le drapeau se teinte d’une dimension économique, comme le montrent les dernières discussions autour de la moi Macron, visant à encadrer l’utilisation du drapeau tricolore dans les pratiques commerciales. Ce symbole national est un des signes les plus efficaces du made in France, utilisé par des milliers d’entreprises comme SEB, qui fabrique ses produits dans l’hexagone et constate le fort impact sur les consommateurs de cette utilisation marketing. Une manière pour les citoyens de défendre les marques qui battent pavillon français et pourquoi pas de se (ré)approprier un peu de souveraineté nationale. Et cette volonté de porter les couleurs nationales est également forte s’agissant d’un autre symbole: la monnaie.
Frapper les esprits en battant monnaie : devise sur devises
Il est au quotidien un symbole fort et parfois oublié : le billet de banque. En effet, le billet de banque représente un support privilégié de la souveraineté nationale. Déjà, il constitue un des instruments phares de l’exercice de l’autorité d’un pays. Le billet de banque rend « palpable » la puissance d’un pays mais également la confiance accordée par ses citoyens. En ce sens, les Banques nationales ont ce souci d’incarner fidèlement leur Nation au travers de leur monnaie.
Ainsi, « sur ces marchés, c’est l’excellence technique qui permet de l’emporter. Nos clients examinent de façon extrêmement minutieuse les garanties que nous pouvons leur offrir » précise Thomas Savare qui dirige Oberthur Fiduciaire, positionnée sur le podium mondial de l’impression dite de haute sécurité. Le défi est tant d’assurer l’inviolabilité du billet que de comprendre l’identité d’un pays et de la valoriser artistiquement. « Le seul critère plus difficile à interpréter est celui du design. Les billets de banque véhiculent en effet de nombreux symboles, ils doivent contribuer au rayonnement des institutions et du pays tout entier. Si bien que l’esthétique et le design sont également pour nous des questions essentielles » précise le dirigeant d’Oberthur Fiduciaire. L’entreprise bretonne impose ainsi sa griffe dans l’impression de billets de banque à travers plus de 70 pays dans le monde.
Et le récent exemple des billets norvégiens, qui ont suscité un engouement mondial, montre bien à quel point le billet peut être un vecteur de la souveraineté nationale. De l’hymne national au drapeau en passant par la monnaie, tant de symboles qui montrent encore la vivacité de la Nation et ce malgré un contexte globalisé, souvent accusé de lisser les identités.
Ainsi, « sur ces marchés, c’est l’excellence technique qui permet de l’emporter. Nos clients examinent de façon extrêmement minutieuse les garanties que nous pouvons leur offrir » précise Thomas Savare qui dirige Oberthur Fiduciaire, positionnée sur le podium mondial de l’impression dite de haute sécurité. Le défi est tant d’assurer l’inviolabilité du billet que de comprendre l’identité d’un pays et de la valoriser artistiquement. « Le seul critère plus difficile à interpréter est celui du design. Les billets de banque véhiculent en effet de nombreux symboles, ils doivent contribuer au rayonnement des institutions et du pays tout entier. Si bien que l’esthétique et le design sont également pour nous des questions essentielles » précise le dirigeant d’Oberthur Fiduciaire. L’entreprise bretonne impose ainsi sa griffe dans l’impression de billets de banque à travers plus de 70 pays dans le monde.
Et le récent exemple des billets norvégiens, qui ont suscité un engouement mondial, montre bien à quel point le billet peut être un vecteur de la souveraineté nationale. De l’hymne national au drapeau en passant par la monnaie, tant de symboles qui montrent encore la vivacité de la Nation et ce malgré un contexte globalisé, souvent accusé de lisser les identités.