Les effets escomptés de la libéralisation d’un marché sont en principe bien connu : accroissement de la concurrence, baisse des prix, renouvellement de l’offre, le tout concordant en direction d’une meilleure satisfaction des besoins des consommateurs. Mais sur les factures des Français depuis le 1er juillet 2007 – date à laquelle le marché de l’énergie a été officiellement ouvert à des fournisseurs autres que les opérateurs français historiques – rien ou presque ne semble avoir changé dans le sens où on pouvait l’espéré. Les prix ont d’ailleurs augmenté et ont ainsi connu une croissance donnant tout l’air d’ignorer les changements structurels intervenus sur le marché.
En France, le marché de l’énergie a été structuré autour des offres exclusives d’Électricité de France (EDF) et Gaz de France (GDF Suez). Malgré la volonté européenne de favoriser la concurrence faite à ces entreprises, il semble que ces dernières conservent une position de force durable sur leurs plates-bandes historiques. D’après la Commission de régulation de l’énergie en effet, les challengers arrivés en 2007 n’étaient parvenus à enlever en mars 2012 que 6,2 % des parts de marché à EDF et 9,6 % à GDF. Autant dire que les opérateurs historiques continuent de jouir d’une situation de quasi-monopole.
La difficulté des fournisseurs d’énergie alternatifs à faire valoir leur offre sur le marché peut paraître surprenante. Pour l’observateur qui suivrait par exemple le bras de fer qui oppose Free à Orange depuis le début de l’année 2012, il est en effet légitime de se demander pourquoi le marché des télécoms est un tel champ de bataille depuis sa libéralisation quand celui de l’énergie reflète un calme plat.
Mais la situation entre ces deux marchés est fondamentalement différente. Les producteurs d’électricité tels Poweo, Direct Energie, Proxelia ont une excuse en effet : le ticket d’entrée sur le marché de l’électricité à un coût beaucoup plus important que celui qui conditionne l’accès au marché des télécoms. Pour ne citer qu’un exemple, Free était déjà présent de longue date sur le marché des télécommunications en tant que fournisseur d’accès à internet, sa transformation en opérateur téléphonique peut finalement s’appréhender comme une simple diversification d’activité. Les challengers du marché de l’énergie français doivent en revanche se positionner sur un marché technologique longtemps marqué par son hermétisme et réaliser des investissements considérables en infrastructure afin de s’établir comme producteur d’énergie. Parallèlement, EDF dispose d’un parc de centrale nucléaire dont le coût a depuis longtemps été amorti ; un atout considérable que ne saurait compenser la seule obligation qu’impose la loi NOME à EDF de revendre une partie de sa production d’électricité à des fournisseurs alternatifs à un tarif prédéfini.
En dépit d’une ouverture à la concurrence, le marché de l’énergie français n’enregistre toujours pas les bienfaits supposés de la concurrence. Les challengers peinent à s’imposer face aux opérateurs historiques, l’écrasante majorité du marché est toujours acquise aux anciennes entreprises d’État et les prix ne font pas mine de reculer. Le marché gazier a été plus réceptif à la libéralisation que celui de l’électricité, car ses opérateurs sont moins dépendants d’infrastructure que du prix du gaz pratiqué par les fournisseurs internationaux. Cela explique sans doute que la pénétration des fournisseurs alternatifs sur le marché du gaz français soit supérieure d’un peu plus de trois points par rapport à celle constatée sur le marché du gaz. Mais ces deux marchés continuent d’offrir de faibles opportunités en terme de compétitivité prix : tarifs réglementés, taxes, rareté des circuits d’approvisionnements contribuent ensemble à priver les opérateurs de leurs capacités à se différencier. Or la raréfaction des sources d’énergie jouant indéniablement en faveur de l’augmentation du prix de l’énergie, les perspectives d’évolution demeurent restreintes.
En France, le marché de l’énergie a été structuré autour des offres exclusives d’Électricité de France (EDF) et Gaz de France (GDF Suez). Malgré la volonté européenne de favoriser la concurrence faite à ces entreprises, il semble que ces dernières conservent une position de force durable sur leurs plates-bandes historiques. D’après la Commission de régulation de l’énergie en effet, les challengers arrivés en 2007 n’étaient parvenus à enlever en mars 2012 que 6,2 % des parts de marché à EDF et 9,6 % à GDF. Autant dire que les opérateurs historiques continuent de jouir d’une situation de quasi-monopole.
La difficulté des fournisseurs d’énergie alternatifs à faire valoir leur offre sur le marché peut paraître surprenante. Pour l’observateur qui suivrait par exemple le bras de fer qui oppose Free à Orange depuis le début de l’année 2012, il est en effet légitime de se demander pourquoi le marché des télécoms est un tel champ de bataille depuis sa libéralisation quand celui de l’énergie reflète un calme plat.
Mais la situation entre ces deux marchés est fondamentalement différente. Les producteurs d’électricité tels Poweo, Direct Energie, Proxelia ont une excuse en effet : le ticket d’entrée sur le marché de l’électricité à un coût beaucoup plus important que celui qui conditionne l’accès au marché des télécoms. Pour ne citer qu’un exemple, Free était déjà présent de longue date sur le marché des télécommunications en tant que fournisseur d’accès à internet, sa transformation en opérateur téléphonique peut finalement s’appréhender comme une simple diversification d’activité. Les challengers du marché de l’énergie français doivent en revanche se positionner sur un marché technologique longtemps marqué par son hermétisme et réaliser des investissements considérables en infrastructure afin de s’établir comme producteur d’énergie. Parallèlement, EDF dispose d’un parc de centrale nucléaire dont le coût a depuis longtemps été amorti ; un atout considérable que ne saurait compenser la seule obligation qu’impose la loi NOME à EDF de revendre une partie de sa production d’électricité à des fournisseurs alternatifs à un tarif prédéfini.
En dépit d’une ouverture à la concurrence, le marché de l’énergie français n’enregistre toujours pas les bienfaits supposés de la concurrence. Les challengers peinent à s’imposer face aux opérateurs historiques, l’écrasante majorité du marché est toujours acquise aux anciennes entreprises d’État et les prix ne font pas mine de reculer. Le marché gazier a été plus réceptif à la libéralisation que celui de l’électricité, car ses opérateurs sont moins dépendants d’infrastructure que du prix du gaz pratiqué par les fournisseurs internationaux. Cela explique sans doute que la pénétration des fournisseurs alternatifs sur le marché du gaz français soit supérieure d’un peu plus de trois points par rapport à celle constatée sur le marché du gaz. Mais ces deux marchés continuent d’offrir de faibles opportunités en terme de compétitivité prix : tarifs réglementés, taxes, rareté des circuits d’approvisionnements contribuent ensemble à priver les opérateurs de leurs capacités à se différencier. Or la raréfaction des sources d’énergie jouant indéniablement en faveur de l’augmentation du prix de l’énergie, les perspectives d’évolution demeurent restreintes.