Une fuite de vapeur d'eau
Les sapeurs-pompiers mobilisés ont rapidement écarté tout risque d’incendie : il s’agissait en réalité d’un dégagement de vapeur d’eau sous pression, lié à une fuite sur le circuit primaire, détectée dans le local d’une pompe située dans le bâtiment du réacteur n°1, précise la direction de la centrale de Flamanville. Par mesure de sécurité, le processus de redémarrage a été stoppé net. L’incident n’a eu « aucune conséquence directe sur la population ni sur l’environnement », assurent encore les autorités. Néanmoins, ce nouvel incident met une fois de plus en lumière les difficultés, et surtout, les inquiétudes persistantes quant à la fiabilité du site de Flamanville.
Un site maudit
Bien que l’incident du 22 mars ne concerne pas le réacteur EPR de Flamanville (unité 3), il est impossible de ne pas faire le lien avec les déboires qui entourent cette infrastructure - qui a déjà grandement terni l'image de la centrale nucléaire normande et - qui incarne, de fait, une ambition mal maîtrisée de la filière nucléaire française ainsi qu'une gestion technique quelque peu chaotique. Lancé en 2007, le chantier de l’EPR devait initialement aboutir à une mise en service en 2012. Mais l'EPR de Flamanville a finalement été raccordé au réseau électrique national qu’en 2024, avec 12 ans de retard et un coût final de 23,7 milliards d’euros, soit près de huit fois plus que le budget initial.
lors que l’État mise sur l’atome pour sécuriser son approvisionnement énergétique, l’incident du réacteur n°1 vient rappeler que les défis industriels du nucléaire ne se limitent pas aux projets de nouvelle génération, mais concernent aussi les réacteurs historiques du parc nucléaire français.