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Nucléaire : nouveau couac pour l’un des réacteurs de Flamanville




Lundi 24 Mars 2025


Après 12 ans de retard et un budget multiplié par huit, la centrale nucléaire de Flamanville fait encore parler d’elle. Cette fois, ce n’est pas l’EPR (n°3) de la centrale de Flamanville qui est en cause, mais le réacteur n°1, stoppé net lors de son redémarrage en raison d’une fuite inquiétante qui a déclenché l’alarme incendie, samedi 22 mars 2025.



Une fuite de vapeur d'eau

La centrale nucléaire de Flamanville semble incapable de sortir de la spirale des déconvenues. Le samedi 22 mars 2025, en pleine tentative de redémarrage du réacteur n°1, une fuite de vapeur d’eau a déclenché une alarme incendie à 12h30, contraignant EDF à interrompre immédiatement les opérations de maintenance et les préparatifs de redémarrage de ce réacteur, dont la remise en service était initialement prévue pour la mi-avril 2025.


Les sapeurs-pompiers mobilisés ont rapidement écarté tout risque d’incendie : il s’agissait en réalité d’un dégagement de vapeur d’eau sous pression, lié à une fuite sur le circuit primaire, détectée dans le local d’une pompe située dans le bâtiment du réacteur n°1, précise la direction de la centrale de Flamanville. Par mesure de sécurité, le processus de redémarrage a été stoppé net. L’incident n’a eu « aucune conséquence directe sur la population ni sur l’environnement », assurent encore les autorités. Néanmoins, ce nouvel incident met une fois de plus en lumière les difficultés, et surtout, les inquiétudes persistantes quant à la fiabilité du site de Flamanville.
 

Un site maudit

Bien que l’incident du 22 mars ne concerne pas le réacteur EPR de Flamanville (unité 3), il est impossible de ne pas faire le lien avec les déboires qui entourent cette infrastructure - qui a déjà grandement terni l'image de la centrale nucléaire normande et - qui incarne, de fait, une ambition mal maîtrisée de la filière nucléaire française ainsi qu'une gestion technique quelque peu chaotique. Lancé en 2007, le chantier de l’EPR devait initialement aboutir à une mise en service en 2012. Mais l'EPR de Flamanville a finalement été raccordé au réseau électrique national qu’en 2024, avec 12 ans de retard et un coût final de 23,7 milliards d’euros, soit près de huit fois plus que le budget initial.
 

lors que l’État mise sur l’atome pour sécuriser son approvisionnement énergétique, l’incident du réacteur n°1 vient rappeler que les défis industriels du nucléaire ne se limitent pas aux projets de nouvelle génération, mais concernent aussi les réacteurs historiques du parc nucléaire français.


Axelle Ker




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