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Nucléaire iranien : la force du statu quo




Lundi 4 Mars 2013


Début 2013, les puissances nucléaires ont conclu un bref cycle de négociation avec l’Iran au sujet du programme nucléaire de ce dernier pays. À l’issue de quelque 24 heures de négociation, l’Iran aurait obtenu quelques assouplissements des sanctions commerciales qui pèsent sur son économie. Mais les termes de l’échange semblent ne pas satisfaire les deux partis, ce qui remet en question le succès de ces négociations.



Réacteur à eau lourde d'Arak en Iran - Wikipedia (crédit photo)
Réacteur à eau lourde d'Arak en Iran - Wikipedia (crédit photo)
Le 26 février 2013, l’Iran conviait les États-Unis, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie à négocier la question de son programme nucléaire à Almaty au Kazakhstan. Les cinq puissances nucléaires n’auraient su décliner l’invitation à examiner ce sujet controversé, et c’est ainsi qu’ont débuté des négociations à 5+1.
 
À la veille des négociations, l’Iran se disait prêt à arrêter d’enrichir de l’Uranium à 20 % contre la levée de l’ensemble des sanctions internationales qui pèsent sur elle. Soumis à divers boycotts de ses produits, notamment pétroliers, l’Iran souffre de l’isolation économique qui lui occasionnerait une perte de 5 milliards de dollars mensuels d’après l’administration américaine.
 
Depuis 2012, les États-Unis et l’Union Européenne ont notamment adopté une posture de boycott à l’égard des produits pétroliers en provenance d’Iran, ce qui a occasionné une diminution de 40 % des recettes pétrolières de ce pays. À l’occasion de cet épisode de négociation, les pays européens et les États unis ont donc profité de leur situation poser deux exigences concernant les principales pommes de discorde du dossier nucléaire iranien.
 
La première est la fermeture du site d’enrichissement d’uranium situé dans la zone montagneuse de Fordo. Protégée par l’environnement, cette installation est à l’abri de tous les regards internationaux. Et elle inquiète d’autant plus que l’Iran s’est plus d’une fois montré hostile à la venue d’inspecteur de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) sur son territoire.
 
La seconde exigence concerne l’abandon par l’Iran de son stock d’uranium enrichi à 20 %. Les matériaux enrichis à de tels degrés ne peuvent en principe servir qu’à un usage civil. Néanmoins, les procédés d’enrichissement de l’uranium à un niveau permettant l’utilisation à des fins militaires reposent sur les mêmes techniques et la même technologie. Dans un contexte de lutte contre la prolifération nucléaire, les cinq puissances cherchent donc ici à limiter les capacités de l’Iran à devenir une puissance du seuil ; soit une puissance capable de s’équiper très rapidement en technologie nucléaire de qualité militaire.
 
Le 26 février 2013, les puissances nucléaires ont proposé à l’Iran des réductions de certaines sanctions commerciales portant notamment sur ses exportations d’or et de pétrole. La proposition n’a semble-t-il pas répondu aux espérances de l’Iran qui dans ces conditions n’a pas souhaité concéder son stock d’uranium ni la fermeture de son installation à Fordo. À l’issue de ce tour de table de 24 h, c’est un nouveau statu quo qui se profile sur la question du nucléaire iranien. Un statu quo de plus en plus défavorable à la République islamique puisque quelques heures seulement après la conclusion de ces échanges à Almaty, la Chambre des représentants des États-Unis étaient déjà appelées à examiner de nouvelles possibilités de sanctions économiques envers la République islamique.





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