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Mondelez frappé par une amende record de 337,5 millions d'euros




Jeudi 23 Mai 2024


Le géant agroalimentaire américain Mondelez International, connu pour ses marques emblématiques telles que Oreo, Milka, Lu, et Toblerone, a récemment été frappé par une lourde amende de 337,5 millions d'euros par l'Union européenne. Cette sanction, l'une des plus sévères jamais imposées par Bruxelles pour des pratiques anticoncurrentielles, met en lumière les enjeux économiques et réglementaires entourant les grands groupes internationaux.



Mondelez aurait entravé la libre circulation des biens

La Commission européenne, sous la houlette de la commissaire Margrethe Vestager, a déterminé que Mondelez avait abusé de sa position dominante sur le marché des biscuits et du chocolat. En restreignant le commerce transfrontalier de ses produits au sein de l'UE, Mondelez a empêché les détaillants de s'approvisionner dans les pays où les prix étaient plus bas, créant ainsi des barrières artificielles et maintenant des prix élevés dans certains pays.

Selon la Commission, Mondelez a mis en place des accords illégaux avec ses distributeurs afin de limiter les ventes transfrontalières de ses produits. Ces pratiques ont empêché les consommateurs européens de bénéficier de prix plus compétitifs et ont violé l'un des principes fondamentaux du marché unique européen : la libre circulation des biens. Margrethe Vestager a déclaré : « Les pratiques illégales de Mondelez ont empêché les détaillants de s'approvisionner librement en produits moins chers dans les États membres et ont artificiellement cloisonné le marché intérieur ».

Parmi les exemples cités par la Commission, Mondelez aurait retiré ses tablettes de chocolat Côte d'Or des supermarchés néerlandais pour éviter qu'elles soient revendues en Belgique à des prix plus bas. De plus, la société a empêché pendant quatre ans un grossiste d'acheter ses chocolats en Allemagne, où les prix étaient plus bas, pour les revendre dans d'autres pays de l'UE. Ces actions ont contribué à maintenir des prix élevés au détriment des consommateurs européens.

Droit de la concurrence : des réactions en chaîne

Mondelez a rapidement réagi à cette sanction en soulignant que les pratiques incriminées relevaient du passé et concernaient une part limitée de ses activités en Europe. L'entreprise a affirmé dans un communiqué : « Les faits reprochés se rapportent à une part très limitée de l'activité européenne de Mondelez et ce dossier historique n'est pas représentatif de ce que nous sommes et de notre forte culture de respect des règles ».

Les marchés financiers ont réagi diversement à cette annonce. Alors que certains investisseurs craignent que cette amende n'affecte les résultats financiers de Mondelez à court terme, d'autres estiment que l'entreprise est suffisamment solide pour absorber cette perte sans trop de difficulté. Les concurrents de Mondelez, en revanche, voient cette sanction comme une opportunité pour renforcer leur position sur le marché européen en proposant des produits à des prix plus compétitifs.

Pour les consommateurs, cette amende pourrait signifier une amélioration des conditions de concurrence et potentiellement des prix plus bas pour les produits de chocolat et de biscuits. La Commission européenne espère que cette sanction enverra un message fort aux autres entreprises sur l'importance de respecter les règles de concurrence de l'UE.

Adélaïde Motte

Dans cet article : alimentation, amende, concurence



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