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Les Collectivités Territoriales face à la Cybercriminalité: entretien avec Rémy Février




Vendredi 31 Octobre 2014


Docteur en Sciences de Gestion, Maître de conférences au CNAM, Rémy Février est ancien Lieutenant-Colonel de la Gendarmerie Nationale expert en Intelligence Economique et Sécurité des Systèmes d’Information. Il est également ancien élu d’une ville de plus de 100.000 habitants.



Rémy Février, vous venez de publier « Les Collectivités Territoriales face à la cybercriminalité » aux éditions ESKA, pourquoi ce livre ?

Ce livre est directement issu de ma thèse de doctorat sur le Management de la Sécurité des Systèmes d’Informations des Collectivités Territoriales. Les résultats de terrain que j’ai mené avec quelques autres, auprès d’un certain nombre de collectivités m’a poussé à écrire cet ouvrage pour « tirer une fusée rouge » et susciter une prise conscience des élus locaux et des fonctionnaires territoriaux.

Vous parlez dans votre ouvrage des « Défis numériques des Collectivités » : quels sont-ils ?

Rémy Février
Rémy Février
Ils sont au nombre de quatre : l’Administration Electronique, la E-Démocratie, la Dématérialisation des appels d’offre et la gestion d’un portail Internet. Ces problématiques constituent souvent une « quadrature numérique » pour des élus locaux qui doivent en saisir l’ensemble des implications en matière de sécurité des données. Pour l’instant les attaques contre les Systèmes d’Information des Collectivités Territoriales sont d’une ampleur encore limitée, mais il est urgent d’agir avant qu’il ne soit trop tard…

Quel est le niveau global des Collectivités Territoriales françaises en matière de protection de leurs Systèmes d’Information ?

Il est globalement très faible, l’ensemble des collectivités territoriales françaises est encore bien loin d’appréhender la réalité des risques numériques pour leur Systèmes d’Information, notamment en matière d’atteinte à des données à caractère personnel, en dépit de certaines réussites remarquables. Il est vrai qu’elles sont souvent tributaires d’un manque de moyens financiers la plupart du temps liée à leur taille.
 

Que convient-il de faire, selon vous ?

Les précautions à prendre sont de deux ordres : technique et comportemental. En effet, contrairement à ce que l’on peut penser, la principale cause de pertes ou de vols d’informations à caractère personnel relève de l’utilisateur : savez-vous qu’on estime que près de 80% des pertes d’informations sensibles sont le fait de l’imprudence des utilisateurs eux-mêmes ? C’est pour cette raison qu’en parallèle de la mise en place de précautions d’ordre technique (audits, plans de sauvegarde…), il est indispensable de sensibiliser les élus locaux et les agents à l’ensemble des risques numériques. Et ce a fortiori lorsque l’on sait qu’en cas de vols de données à caractère personnel (état-civil…), les dirigeants territoriaux pourront êtres mis en cause civilement et pénalement.

Vous formez des élus locaux et des fonctionnaires territoriaux, mais il est de notoriété publique que les collectivités territoriales doivent mieux maitriser leur budget…

Effectivement, l’optimisation budgétaire est une réalité, mais la problématique de la sécurisation des Systèmes d’Information des collectivités territoriales apparaît comme une telle priorité, étant donné les risques encourus par les élus et les citoyens, qu’il devient chaque jour plus indispensable de conseiller et de former les dirigeants territoriaux à la gestion des risques numériques.

Pour en savoir plus :
www.remy-fevrier.fr
 

Guillaume Mailloux




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