Quel a été le déclencheur de la rédaction de cet ouvrage ?
L. P. : Par mon expérience au coeur du pouvoir, j’ai pu observer notre vie politique depuis le cœur du système. Lorsque j'observe les décisions prises par nos élites, ou les arguments, parfois piteux, avancés lors des campagnes électorales, j’en déduis que nos élites ne vivent pas comme l’homme de la rue. Mon ambition dans ce livre est d’aider mes concitoyens, dont les élus, à ouvrir les yeux pour voir le monde tel qu’il est, pour que la France de demain existe encore avant de sombrer si nous continuons sur la même pente.
Avec les primaires, nous sommes entrés de plein pied dans la course à l’Elysée, puis ce seront les législatives quelques semaines après. Les candidats ont déjà assez largement présenté leurs programmes. En quoi votre livre est différent ?
L. P. : Les rayons des librairies regorgent actuellement de livres signés par les candidats eux-mêmes. Mais aujourd’hui, les programmes électoraux égrainent des séries de mesures, un véritable inventaire à la Prévert : diminution de ceci à tel taux, augmentation de cela dans tel volume, etc. Les candidats ne cherchent pas forcément à supprimer les causes d’un dysfonctionnement, mais, le plus souvent, seulement à soulager les effets néfastes d’une situation. Plutôt que d’apporter des solutions toutes faites, ma démarche a surtout consisté à remonter le cours des choses pour trouver l’origine des problèmes. Alors seulement après, nous pouvons formuler les solutions adaptées. Regardez par exemple ce que j'écris sur la justice et la sécurité...
Pouvez-vous nous présenter votre ouvrage ?
L. P. : Il couvre la totalité du champ du Politique ; on pourrait le qualifier de « Discours de la méthode » politique. Il se compose de plusieurs chapitres qui abordent chacun un aspect particulier de la vie des personnes : l’alimentation, la santé, l’éducation… mais également des thèmes collectifs : les institutions, les finances publiques, l’économie, la solidarité nationale, etc. A chaque fois, j’aborde ces questions sans a priori, en laissant de côtés mes convictions personnelles. Je repère les dysfonctionnements dans chacun de ces thèmes et je propose des solutions correctrices, mais je dirais presque que c’est secondaire. Le plus important est la démarche analytique qui permet d’aboutir à ces conclusions, plutôt que la conclusion elle-même. Comme le dit la formule, le but d’un voyage, c’est le voyage lui-même. Le but de cet ouvrage est moins de proposer des solutions qu’une méthode pour analyser les problèmes.
Alors que les intervenants dans le domaine politique choisissent ou recherchent la lumière ou la reconnaissance, vous avez fait le choix curieux de l’anonymat. Pourquoi ?
L. P. : Compte tenu du contenu du livre, c’est une question de crédibilité. Ma démarche est transpartisane et transparente. Je suis un homme de l’ombre, et je reste dans l’ombre. C’est là que réside l’essence des choses, le cœur du pouvoir.
Sur un plan plus théorique, quel a été le moteur de votre réflexion ?
L. P. : En regardant notre vie politique depuis plusieurs décennies, alors que nos élites ne semblent pas toujours saisir les difficultés et la réalité de l’homme de la rue, c’est l’exaspération qui a fini pas s’imposer à moi, d’où le sous-titre du livre. Mon second moteur a été celui du pragmatisme, en écartant volontairement les idéologies.
Quels enseignements peut-on en retenir ?
L. P. : Dans un monde qui se reconfigure, où les distances disparaissent et le temps se raccourcit, les solutions d’hier ne sont plus efficaces. Du moins, elles ne sont plus efficaces de la façon dont elles ont été agencées entre elles. Il suffit de regarder les pays qui progressent aujourd’hui. Prenons la Chine par exemple. Après des décennies d’enfermement dans l’idéologie collectiviste qui a fait des millions de morts sur son propre sol, les dirigeants chinois ont choisi de changer de logiciel économique au cours des années 1980 et le sort de centaines de millions de Chinois s’est bien amélioré depuis 30 ans. Pour autant, ils n’ont pas changé leur logiciel social ou politique, même si on constate des évolutions sur le plan social ces dernières années. Sans prendre la Chine comme modèle car nos références sont différentes, nos gouvernants de demain seraient bien inspirés de retenir la leçon chinoise qui est de choisir les outils qui paraissent les mieux adaptées à la situation du moment. C’est cet esprit qui est sous-jacent aux propositions que je formule.
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