La vue, un enjeu majeur pour les Français
(freedigitalphotos.net)
Parent pauvre de la santé publique, l’optique est souvent oubliée des débats de fond au profit de débat sur le prix des équipements. Or, les risques sanitaires relatifs à la santé optique sont loin d’être négligeables. Au volant par exemple, 8 millions d’automobilistes circulent avec un défaut visuel non ou mal corrigé selon l’Association Nationale pour l’Amélioration de la Vue (ASNAV).
A l’école où la majorité des informations liées à l’apprentissage passe par la vue, 25% des élèves de primaires présentent un trouble visuel. Au bureau, 30% à 40% des actifs se plaignent d’une fatigue visuelle. Par ailleurs, l’Observatoire des Enjeux de la Vision estime que la perte de productivité au travail s’élève à plus de 2 milliards d’euros par an. Et ces enjeux de santé visuelle vont s’amplifier sous l’effet conjugué de deux phénomènes : le vieillissement de la population et l’usage toujours plus intensif des écrans.
A l’heure où plus de 50% des Français portent des lunettes ou des lentilles de contact, les enjeux sont de taille. Xavier Subirana, ophtalmologiste et signataire du socle de propositions souligne les difficultés actuelles d’accès aux soins visuels. En effet, certaines régions ne comptent déjà pas assez d’ophtalmologistes. Le délai moyen pour une consultation, sauf urgences, atteint 115 jours et peut le dépasser 1 an dans certains « déserts médicaux » Et La nécessité d’une coopération accrue entre les acteurs de la santé visuelle s’impose (ophtalmologistes, orthoptistes, opticiens). Force est de constater que la prise en charge actuelle n’est pas toujours satisfaisante dans un contexte où les besoins augmentent. D’où l’initiative du Comité Filière Optique d’excellence.
A l’école où la majorité des informations liées à l’apprentissage passe par la vue, 25% des élèves de primaires présentent un trouble visuel. Au bureau, 30% à 40% des actifs se plaignent d’une fatigue visuelle. Par ailleurs, l’Observatoire des Enjeux de la Vision estime que la perte de productivité au travail s’élève à plus de 2 milliards d’euros par an. Et ces enjeux de santé visuelle vont s’amplifier sous l’effet conjugué de deux phénomènes : le vieillissement de la population et l’usage toujours plus intensif des écrans.
A l’heure où plus de 50% des Français portent des lunettes ou des lentilles de contact, les enjeux sont de taille. Xavier Subirana, ophtalmologiste et signataire du socle de propositions souligne les difficultés actuelles d’accès aux soins visuels. En effet, certaines régions ne comptent déjà pas assez d’ophtalmologistes. Le délai moyen pour une consultation, sauf urgences, atteint 115 jours et peut le dépasser 1 an dans certains « déserts médicaux » Et La nécessité d’une coopération accrue entre les acteurs de la santé visuelle s’impose (ophtalmologistes, orthoptistes, opticiens). Force est de constater que la prise en charge actuelle n’est pas toujours satisfaisante dans un contexte où les besoins augmentent. D’où l’initiative du Comité Filière Optique d’excellence.
Une démarche collective tournée vers le patient
Réunis autour d’une même table, Ludovic Mathieu, directeur général d’Essilor France, Xavier Subirana, ophtalmologiste, Yves Guénin, secrétaire général du groupe Optic 2000, Eric Guignard, directeur Market Access et Relations Institutionnelles chez Alcon et Jean-Philippe Guilbert, directeur général de la Lunetterie Morel, font le pari d’une filière optique d’excellence. L’initiative a déjà fait des émules parmi les professionnels de la santé visuelle : ophalmologistes, orthoptistes, Krys Group, Optissimo, Johnson&Jonhson, Luxottica entre autres.
Ils sont ainsi près d’une vingtaine à s’engager ensemble, avec la volonté affichée de dépasser tout corporatisme au profit de la santé du patient. Yves Guénin entend bien faire passer le message car « on ne parle pas assez du patient. Chacun défend son rôle dans la santé. Mais on oublie le patient qui a tout un parcours de soins » déclare-t-il. Ainsi, le Comité a vocation à « éviter le corporatisme et ne pas recréer à l’intérieur de cette démarche de segmentation» poursuit le secrétaire général d’Optic 2000. Ludovic Mathieu ajoute que « la santé visuelle, c’est plus que l’économique ». Une manière de faire oublier les critiques essuyées ces derniers temps par les professionnels de la santé visuelle ? La réponse est clairement non pour les membres présents de ce Comité, qui entendent plutôt proposer des réponses à un problème de santé publique et prendre leur part de responsabilité. Inédite donc, la démarche est ouverte à tous les professionnels de la santé visuelle, industriels, mais aussi médecins, orthoptistes, groupements professionnels, syndicats et entend fédérer un consensus portant la voix d’une nouvelle filière d’excellence organisée autour du patient.
Ils sont ainsi près d’une vingtaine à s’engager ensemble, avec la volonté affichée de dépasser tout corporatisme au profit de la santé du patient. Yves Guénin entend bien faire passer le message car « on ne parle pas assez du patient. Chacun défend son rôle dans la santé. Mais on oublie le patient qui a tout un parcours de soins » déclare-t-il. Ainsi, le Comité a vocation à « éviter le corporatisme et ne pas recréer à l’intérieur de cette démarche de segmentation» poursuit le secrétaire général d’Optic 2000. Ludovic Mathieu ajoute que « la santé visuelle, c’est plus que l’économique ». Une manière de faire oublier les critiques essuyées ces derniers temps par les professionnels de la santé visuelle ? La réponse est clairement non pour les membres présents de ce Comité, qui entendent plutôt proposer des réponses à un problème de santé publique et prendre leur part de responsabilité. Inédite donc, la démarche est ouverte à tous les professionnels de la santé visuelle, industriels, mais aussi médecins, orthoptistes, groupements professionnels, syndicats et entend fédérer un consensus portant la voix d’une nouvelle filière d’excellence organisée autour du patient.
Les premières propositions
Un document socle de propositions a d’ores et déjà été rédigé par le Comité. Les propositions sont adaptées au contexte en mutation, notamment s’agissant des nouveaux canaux de distribution et répond aux exigences de qualité de la prise en charge et des produits. « Il faut faire progresser la qualité de la filière qui est insuffisante aujourd’hui - et l’homogénéité ! - » explique Jean-Philippe Guilbert, directeur général de l’entreprise française de montures Morel, qui insiste sur la dimension concrète des axes de travail sur lesquels il a planché avec les autres signataires du socle.
Ainsi, le Comité a amorcé une réflexion qui s’articule sur quatre axes. Le premier compte assurer la qualité des dispositifs médicaux optiques sur le marché, notamment en élevant le niveau des normes et en développant les contrôles douaniers. L’idée est « de distinguer les verres qui se ressemblent tous (en apparence) », précise Ludovic Mathieu et permettre une meilleure lisibilité pour le consommateur. Ce dernier insiste sur la nécessité d’une certification indépendante, loin de l’auto-certification actuelle.
Les professionnels s’accordent également pour garantir la qualité de service de l’opticien. Au cœur de cette volonté, la formation des opticiens serait allongée d’une année et comprendrait une formation en faculté de médecine afin d’en faire de véritables professionnels de santé. Autre axe majeur de la dynamique, mieux coordonner les rôles au sein de la filière pour l’efficacité du parcours de soins. Le comité propose de préserver la place des médecins dans le parcours de soin et de déléguer certains actes médicaux aux orthoptistes. Mais il entend également de renforcer le rôle des opticiens, souvent premiers relais de proximité pour le patient. Enfin, garantir l’accès aux soins, notamment aux patients les plus fragiles, fixe le quatrième cap de cette réflexion de fond. Xavier Subirana a évoqué à dessein les avantages de la télémédecine qui se révèlerait bénéfique pour les publics les plus isolés et permettrait un meilleur suivi des patients.
Cette « démarche positive » selon Yves Guénin a vocation à encourager et réunir tous les acteurs qui souhaiteront s’y associer. Et interpeller les pouvoirs publics avec lesquels le Comité espère dialoguer en tant qu’ « interlocuteur qualifié ».
Ainsi, le Comité a amorcé une réflexion qui s’articule sur quatre axes. Le premier compte assurer la qualité des dispositifs médicaux optiques sur le marché, notamment en élevant le niveau des normes et en développant les contrôles douaniers. L’idée est « de distinguer les verres qui se ressemblent tous (en apparence) », précise Ludovic Mathieu et permettre une meilleure lisibilité pour le consommateur. Ce dernier insiste sur la nécessité d’une certification indépendante, loin de l’auto-certification actuelle.
Les professionnels s’accordent également pour garantir la qualité de service de l’opticien. Au cœur de cette volonté, la formation des opticiens serait allongée d’une année et comprendrait une formation en faculté de médecine afin d’en faire de véritables professionnels de santé. Autre axe majeur de la dynamique, mieux coordonner les rôles au sein de la filière pour l’efficacité du parcours de soins. Le comité propose de préserver la place des médecins dans le parcours de soin et de déléguer certains actes médicaux aux orthoptistes. Mais il entend également de renforcer le rôle des opticiens, souvent premiers relais de proximité pour le patient. Enfin, garantir l’accès aux soins, notamment aux patients les plus fragiles, fixe le quatrième cap de cette réflexion de fond. Xavier Subirana a évoqué à dessein les avantages de la télémédecine qui se révèlerait bénéfique pour les publics les plus isolés et permettrait un meilleur suivi des patients.
Cette « démarche positive » selon Yves Guénin a vocation à encourager et réunir tous les acteurs qui souhaiteront s’y associer. Et interpeller les pouvoirs publics avec lesquels le Comité espère dialoguer en tant qu’ « interlocuteur qualifié ».