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La sidérurgie européenne face au mur : l'appel d'ArcelorMittal




Jeudi 23 Janvier 2025


Alors que l'industrie sidérurgique européenne vacille sous la pression de la concurrence internationale, les dirigeants d'ArcelorMittal sonnent l'alarme.



Une industrie sous pression : des menaces internes et externes

La sidérurgie européenne est directement confrontée à une concurrence jugée déloyale de l'acier chinois. Les producteurs chinois bénéficient de subventions massives et ne sont pas soumis aux mêmes contraintes environnementales. Selon Alain Le Grix de la Salle, les prix de l'acier importé sont si bas qu'ils sapent la compétitivité des sites européens. Matthieu Jehl, directeur général d'ArcelorMittal France, a souligné que 25 % de la production du groupe en Europe est concernée, mettant en péril 15 000 emplois en France.

La tarification du carbone imposée par l'Union européenne alourdit considérablement les coûts des sidérurgistes européens. La mise en oeuvre des quotas d'émission de CO2 pénalise les acteurs locaux. Cette situation est d'autant plus alarmante que les importations massives d'acier asiatique, bien moins contraignantes, contribuent à un « dumping écologique ».

Les perspectives incertaines de la sidérurgie française

Alain Le Grix de la Salle a averti que sans intervention rapide, tous les sites de production européens pourraient fermer d'ici fin 2025. Les hauts-fourneaux français, notamment à Dunkerque et Fos-sur-Mer, sont particulièrement vulnérables. Ces fermetures entraîneraient des conséquences économiques graves pour des milliers de familles, ainsi que pour des régions déjà fragilisées.

Pour faire face à cette situation critique, Alain Le Grix de la Salle plaide pour une réponse immédiate et structurée des institutions européennes. Il propose notamment la mise en place d'une taxe carbone aux frontières, qui permettrait de pénaliser les importations d'acier ne respectant pas les normes environnementales de l'Union européenne. Par ailleurs, le dirigeant souligne l'urgence de financer des technologies innovantes, telles que l'hydrogène, afin de réduire l'empreinte carbone de la production européenne. Enfin, il insiste sur la nécessité de protéger les emplois locaux en soutenant directement les sites industriels, assurant ainsi leur pérennité dans un contexte de concurrence mondiale exacerbée.

Adélaïde Motte

Dans cet article : industrie, sidérurgie



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