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L’effet SNCF sur la dette amène à 98,5% du PIB




Vendredi 7 Septembre 2018


En requalifiant la SNCF en administration l’Europe met un coup dans le taux d’endettement de la France qui atteint ainsi 98,5% du PIB à la fin de l’année 2017. Une nouvelle qui montre bien la difficulté du gouvernement, critique domestiquement pour sa soumission aux règles européennes et à Bruxelles pour la raison inverse.



Creative Commons - Pixabay
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Eurostat a décrété que SNCF Réseau était une administration et l’Insee a été obligé de suivre la consigne et de réévaluer à la hausse le taux d’endettement de la France. En incluant le groupe les taux de 2016 et 2017 ont été  modifiés pour attendre 98,2% en 2016 (+1,6) et 98,5% en 2017 (+1,7). « L'exécutif est resté placide devant la nouvelle. Il s'agit certes du passé, de chiffres qui concernent essentiellement l'ère Hollande. La forte croissance de la fin 2017 a par ailleurs donné au pays des marges de manœuvre inespérées pour affronter une mauvaise nouvelle sur le volet du déficit. De facto, sa réévaluation de 2,6 % à 2,7 % fin 2017 ne change pas la donne pour Paris, qui reste certes avant-dernier européen, mais dans les clous des traités! Au final, cette dégradation pourrait même paraître salutaire en offrant au gouvernement une base de comparaison plus flatteuse pour les prochains budgets » commente Le Figaro .

Le quotidien français profite de ce léger couac de l’Insee pour soulever une question cruciale pour les prochaines années. L’article voit dans cette réévaluation après l’avis d’Eurostat l’illustration d’une « tendance inquiétante » et des « frictions » entre l’Insee et Eurostat : « Des divergences qui fragilisent les anticipations des technos du ministère des Finances et, par ricochet, leur crédibilité. Sur Orano, Bercy, appuyé par l'Insee, était ainsi sûr de son bon droit. Mais «les échanges intervenus entre l'Insee et Eurostat depuis la fin avril n'ont pas permis d'arriver à un diagnostic partagé», pointe l'institut français, qui a dû se ranger à l'avis de son «patron» européen ».

Fragilisé en France pour des réformes économiques et réglementaires dont on peine à ressentir les résultats, le gouvernement voit un front s’ouvrir à Bruxelles. Un comble pour l’exécutif qui paye politiquement le prix d’un discours pro européen. « Reste que cette dégradation va donner du grain à moudre à ceux qui, à la Commission européenne, estiment que la France de Macron renoue avec ses vieux démons. Objectifs de finances publiques sur le quinquennat envoyés en avril revus à la baisse, ambitions très modestes en termes d'économies structurelles dans le cadre du budget 2019… La passe d'armes entre Paris et Bruxelles ne fait peut-être que commencer… » conclue Le Figaro.

Elisabeth Reault

Dans cet article : dette, Le Figaro, PIB, SNCF



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