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L’Allemagne, importatrice (temporaire) d’électricité française




Lundi 4 Février 2013


En 2011, l’Allemagne prenait la décision de fermer sept de ses plus anciennes centrales nucléaires consécutivement à la catastrophe de Fukushima. La France avait directement profité de cette décision puisque cela lui avait ouvert une autoroute pour exporter son électricité. Entre mars et décembre 2011, l’Allemagne a ainsi déboursé 360 millions d’euros pour se fournir en électricité auprès des producteurs français. À peine un an plus tard, la France importait à son tour de l’électricité allemande. Comment expliquer un tel retournement de situation ?



L’Allemagne, importatrice (temporaire) d’électricité française
Début 2013, Réseau de Transport d’Électricité (RTE) rendait public son rapport sur la consommation et la production d’électricité en France. Entre autres tendances, RTE décrit ici des flux en voie « de reconfiguration, notamment avec l’Allemagne ». Et en effet, à la marge d’une augmentation de 2,1 % de la consommation brute, l’année 2012 a résolument été une année de transition pour les échanges énergétiques franco-allemands.
 
En France, l’énergie produite provient pour les trois quarts de la filière nucléaire. Par ailleurs, le pays est l’un des principaux exportateurs d’électricité au monde. Elle a d’ailleurs exporté 44 TWh d’électricité en 2012 notamment en direction des pays d’Europe de l’Ouest. C’est un peu moins que les 56 TWh de l’année 2011. Mais ce n’est pas cette baisse qui retient l’attention de RTE dans son rapport annuel, mais plutôt le fait que la France est redevenue un importateur d’électricité allemande.
 
Les importations d’électricité en France depuis l’Allemagne sont pourtant loin d’être une exception. Durant chacun des 24 moins qui se sont écoulé entre 2009 et 2010, la France a été importatrice nette de l’Allemagne. Cette tendance s’est inversée en 2011 à la faveur de la catastrophe de Fukushima, mais elle est retournée à la normale depuis. Car l’Allemagne a défendu sa place de fournisseur d’énergie.
 
En 2012, ce pays n’a acheté à la France que 5,2 TWh d’électricité, mais lui en a vendu 13,9 TWh. Notre voisin d’outre-Rhin n’est pas resté longtemps dans la situation de 2010. Pour cela, l’Allemagne s’est notamment employée à faire grimper sa production d’énergie solaire. En 2012, elle a ainsi produit 27,8 TWh d’énergie photovoltaïque contre seulement 11,7 TWh en 2010. À cela s’ajoute un regain de compétitivité de l’électricité produite dans les centrales à charbon allemande consécutivement à la chute du prix de cette matière première. RTE en attribue d’ailleurs la raison « au développement du gaz de schiste ayant eu pour effet de réduire la demande de charbon aux États-Unis ».
 
La France a donc vendu une partie de son énergie nucléaire à l’étranger, et acheté de l’énergie peu chère à l’extérieur, et notamment à l’Allemagne, pour optimiser le coût de sa consommation. En somme d’après les données de RTE, on peut conclure que la structure du commerce énergétique entre la France et l’Allemagne est revenue à la normale après un bouleversement dû à la catastrophe de Fukushima. Pour les producteurs français d’électricité, 2012 a donc été l’illustration de la façon dont la conjoncture peut affecter le marché.





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