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Habitat : clap de fin pour le spécialiste des meubles




Jeudi 28 Décembre 2023


Après la crise dans le secteur de l’habillement, qui a vu disparaître plusieurs enseignes en 2022 et 2023, est-ce au tour du secteur de l’ameublement d’être en crise ? Peut-être. En tout cas, l’issue de l’affaire Habitat ne laisse rien présager de bon.



Habitat va disparaître 60 ans après sa création

Habitat, née en 1964 de l'esprit visionnaire du designer britannique Terence Conran, s'est imposée comme une référence dans le monde de l'ameublement et de la décoration. Avec son concept de design à la fois moderne, sobre et accessible, l'enseigne a changé la manière dont les Français aménagent leurs intérieurs.

Pourtant, malgré cette réputation d'innovateur, Habitat a connu une trajectoire financière tumultueuse, culminant dans une décision judiciaire irrévocable : sa liquidation, prononcée par le tribunal de Bobigny le 28 décembre 2023. Il faut dire qu’Habitat France, selon le groupe, n’aurait jamais été rentable… et que la crise sanitaire puis l’inflation ont eu raison de son existence.

La décision du tribunal de Bobigny est arrivée très rapidement. Après avoir été placée en redressement judiciaire fin novembre 2023, afin de tenter de trouver une solution viable pour l’entreprise, l'enseigne a vu ses espoirs s'effondrer. Les administrateurs judiciaires, confrontés à une absence de trésorerie et à l'impossibilité d'exploiter la marque, ont rapidement conclu à l'impossibilité d'un plan de redressement. Le tribunal a donc acté la fin d'Habitat, une entreprise qui employait plus de 300 personnes et qui, malgré un chiffre d'affaires de 65 millions d'euros en 2022, n'a jamais su trouver son équilibre financier en France.

Les salariés et les clients d’Habitat dans le flou

La liquidation d'Habitat laisse derrière elle un sillage d'incertitude pour ses 315 salariés. Ces derniers risquent d’être confrontés à une rupture brutale de leur contrat alors que la situation de l’emploi en France apparaît de plus en plus tendue. L’homme d’affaires Thierry Le Guénic, qui avait repris l'enseigne en 2020 après le décès de son fondateur, a exprimé ses regrets face à cette issue, malgré ses investissements conséquents

Du côté des clients, l'incertitude est également présente. Avec environ 9 millions d'euros d'acomptes versés pour des commandes désormais compromises, beaucoup se retrouvent dans l’impasse. Les probabilités de récupérer les sommes sont très peu élevées, les clients étant parmi les derniers créanciers à être remboursés lors d’une liquidation judiciaire.

Paolo Garoscio




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