Carnets du Business


           
Louis Bernard
Louis Bernard est le fondateur de Layer Cake, un cabinet de formation spécialisé dans les... En savoir plus sur cet auteur

Formation : qui finance quoi, au juste ?




Mercredi 15 Mai 2013


La formation offre parfois le spectacle d’un inextricable casse-tête, entre sigles, acteurs et responsabilités : initiale, continue, PFE, DIF, CIF, institution, entreprise… Bref, en France, qui finance quoi ?



Trois acteurs se répartissent l’essentiel de la contribution : l’entreprise, la région et l’État.
 
Quel financement public ? L’aide de l’État se partage entre deux ministères : le ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social ; et le ministère de l’Éducation nationale. Cette aide ne va pas à tout le monde : elle est destinée à certains demandeurs d’emplois (handicapés, travailleurs immigrés, détenus, illettrés…), certaines formations ou campagnes d’informations, ou est encore destinée à soutenir financièrement les politiques régionales.  La Région, depuis la décentralisation, finance des initiatives selon un programme défini par le Conseil Régional. Elle dispose donc d’une certaine liberté dans l’attribution des aides.  Au niveau privé, l’entreprise est tenue de participer à la formation à hauteur de 1,6 % de la masse salariale.  Les OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés) collectent, mutualisent et redistribuent les ressources. Mais beaucoup d’entreprises considèrent la formation de leurs employés comme un investissement et non plus comme une charge, dépassant souvent le montant minimum.
 
Concrètement ? En octobre 2012, selon le ministère du Travail, l’investissement global dans la formation et l’apprentissage se chiffrait à 31,3 milliards d’euros (1,6 % du PIB) selon la répartition suivante : entreprises (41 %), État (15 %), régions (14 %), fonction publique pour ses agents (19 %), Pôle emploi (6 %), ménages (4 %).
 
Et chez nos voisins ? Un rapport Eurostat de 2009 donne quelques chiffres éclairants : une formation européenne sur deux a lieu en Allemagne ; l’aide à l’emploi et la formation concentrent près de 2% du PIB européen et 40% des budgets nationaux des politiques de marché du travail. Et de citer quelques clivages entre pays-membres : la formation institutionnelle est par exemple inexistante en Lituanie alors qu’elle est proche de 100% chez son voisin estonien ; la formation en Slovaquie est financée à 7% par l’État là ou l’Autriche verse 75% d’aides… Là-dessus, l’Europe n’est pas encore unie sans sa diversité.   
 





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