Finance : krach historique à Tokyo, la Bourse s'effondre

Un recul de 12,4% pour l'indice de Nikkei

Le 5 août 2024, la Bourse de Tokyo a subi une chute spectaculaire, enregistrant une baisse de 12,4 % de l'indice Nikkei, soit une perte de 4 451,28 points en une seule journée, la plus forte baisse depuis le krach du « lundi noir » d'octobre 1987. Cette dégringolade a été alimentée par plusieurs facteurs économiques inquiétants. Aux États-Unis, les statistiques sur l'emploi ont montré une augmentation du taux de chômage à 4,3 % en juillet 2024, contre 4,1 % en juin 2024, ce qui équivaut à presque 1 point de plus par rapport à avril 2023 (3,4 %) et une baisse des créations d'emploi. Ces chiffres ont ravivé les craintes d'une récession chez nos voisins outre-Atlantique. La semaine précédente, le rapport du Bureau of Labor Statistics avait déjà inquiété les marchés en pointant un taux de chômage au plus haut depuis octobre 2021, comme le rapporte BFMTV.

En parallèle, la Banque du Japon a pris la décision inattendue de relever son taux directeur à 0,5 %, un niveau inédit depuis 2008. Ce mouvement a entraîné une appréciation du yen de 4,7 % face au dollar la semaine précédente et de 2,4 % supplémentaires le lundi suivant.

Effet domino sur les autres Bourses

La décision de la Banque du Japon a frappé le marché boursier nippon « comme un coup de tonnerre », pour reprendre l'expression de nos confrères des Echos. En effet, pris de panique, les investisseurs étrangers qui ont réagi en vendant massivement leurs actions japonaises, impactant en particulier les entreprises exportatrices, notamment Nintendo, Toyota, Honda, ou encore Mitsubishi.

L'effet domino s'est rapidement propagé, sur les bourses de Séoul et de Taïwan qui ont respectivement chuté de 9,6 % et 8 % ce lundi 5 août 2024, soit leurs plus fortes baisses depuis la crise financière de 2008 et novembre 2000. À Hong Kong, l'indice Hang Seng a perdu 2,7 %, tandis que les indices de Shanghai et Shenzhen ont reculé respectivement de 1,4 % et 1,85 %. Les marchés européens n'ont pas été épargnés : le CAC 40 a reculé de 2,14 %, le DAX allemand de 2,38 % et le FTSE 100 britannique de 2,10 %. Aux États-Unis, Wall Street a également été touchée, enregistrant une baisse de 2,8 % de l'indice Dow Jones.

Cette vague de ventes généralisées reflète l'inquiétude des investisseurs face à une possible récession américaine et aux politiques monétaires divergentes des grandes banques centrales. Les prévisions alarmistes tablent désormais sur quatre baisses de taux par la Fed pour 2024, un scénario sans précédent en dehors des périodes de récession, renforçant ainsi le sentiment d'incertitude et de panique sur les marchés financiers mondiaux, rapportent les Echos.