Du journalisme sous contrôle et avec une idée derrière la tête. Voilà les raisons qui poussent RSF à dénoncer l’organisation de formations qui sous couvert de journalisme ont des arrières pensés propagandistes. « Ils sont jeunes, enthousiastes, manient des anglicismes... Un groupe d'adolescents est formé aux "métiers du journalisme" par le centre Mediatopol, soutenu par les forces d'occupation russes, à Melitopol, dans la région de Zaporijjia, au sud-est du pays, depuis le 4 septembre dernier. Les participants de cette première formation accélérée, qui se termine ce 29 septembre, doivent apprendre à filmer, photographier, monter des vidéos et organiser un tournage en l'espace de quelques semaines. L'école annonce qu'elle recevra 25 jeunes par formation. L'objectif : former 100 jeunes d'ici à la fin de l'année, prêts à travailler dans les nouveaux médias de propagande de la région illégalement annexée par la Russie », raconte l’ONG.
Pour les responsables de RSF, le procédé vise à étoffer les rangs des relais du récit officiel russe. « En manque de journalistes acceptant de collaborer, les nouveaux organes de propagande téléguidés par le Kremlin tentent de recruter leurs futurs "soldats de l'information" parmi la jeunesse locale. RSF dénonce cette méthode visant à intégrer les territoires ukrainiens via un paysage médiatique sous contrôle des autorités d'occupation », affirme Jeanne Cavelier, la responsable du Bureau Europe de l'Est et Asie centrale de RSF.
Le projet a été lancé par un jeune ukrainien de 20 ans mais largement soutenu par les autorités des territoires pro russes et les organisations liées. « Dans une vidéo, Mediatopol se présente comme une équipe composée d'une vingtaine de volontaires. Un simple formulaire en ligne sur Yandex, le moteur de recherche russe, permet de s'inscrire sans pré-requis à cette formation, largement relayée par les médias de propagande tels que le Fil d'actualité de Zaporijjia et l'Agence de presse de Zaporijjia. En manque de personnel qualifié, les médias de propagande locaux cherchent à recruter à tout prix pour diffuser des contenus plus adaptés à leur audience que les chaînes nationales russes, un moyen d'intégrer les populations ukrainiennes en relayant la vision de la Russie », analyse l’ONG.