Jusqu'à 36% de taxes douanières
La Commission européenne confirme sa volonté de limiter les importations de véhicules chinois sur son sol. L'exécutif européen maintient ainsi la hausse de ses droits de douane sur les modèles de véhicules électriques extra-européens, avec des tarifs variant de 17 à 36 % selon les constructeurs visés. Mise en place depuis juillet 2024, cette mesure a pour objectif de freiner l'expansion rapide des voitures électriques chinoises, qui ont multiplié par sept leurs ventes en Europe, détenant désormais 22 % des parts du marché, contre seulement 3 % auparavant.
Cette décision pourrait également affecter les constructeurs américains comme Tesla (+9% de taxes), qui produit certains de ses modèles en Chine. Les mesures prises par l'UE visent non seulement à défendre les intérêts de ses constructeurs, mais aussi à encourager une production locale plus verte et plus compétitive. Selon le communiqué de la Commission européenne, « ces taxes sont nécessaires pour répondre à une concurrence déloyale qui menace l'avenir de notre industrie automobile ».
Vers une escalade économique ?
Pékin avait vivement réagi dès l'annonce de la hausse des tarifs douaniers de l'UE. La Chine envisage désormais sérieusement de prendre des mesures de rétorsion contre les produits européens. Parmi les options à l'étude, la Chine pourrait augmenter les taxes sur des produits de luxe comme le champagne ou réduire ses exportations de matériaux rares, essentiels pour la fabrication de batteries de voitures électriques.
Les constructeurs européens se trouvent quant à eux dans une situation délicate. D’un côté, ils soutiennent les mesures de l'UE visant à protéger le marché intérieur, mais de l’autre, ils redoutent les représailles chinoises qui pourraient limiter leur accès à ce qui est pour certains d'entre eux leur deuxième marché. La Chine étant par ailleurs le principal fournisseur de matériaux rares, elle a la capacité de perturber sérieusement la chaîne d'approvisionnement des constructeurs européens. Le bras de fer commercial entre Bruxelles et Pékin pourrait donc s'intensifier dans les mois à venir, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour les relations commerciales entre les deux puissances. Les 27 pays membres de l'Union européenne sont appelés à voter sur l'application ou non des nouvelles taxes européennes d'ici le mois d'octobre 2024. En cas d'adoption définitive, ces taxes resteront en vigueur pendant une durée de 5 ans.