Déficit commercial : la France toujours en difficulté

D’après les données des Douanes françaises, le déficit commercial de la France s’est établi à 5,6 milliards d’euros en janvier 2025, un niveau identique à celui de décembre 2024. Les chiffres du commerce extérieur montrent que les exportations stagnent à 50,7 milliards d’euros, tandis que les importations atteignent 56,3 milliards d’euros. Après une amélioration progressive en 2024, cette stabilisation laisse présager une année 2025 sous tension. Loin d’une véritable reprise, l’économie française semble engluée dans une dépendance chronique aux importations.

Si certains secteurs réussissent à tirer leur épingle du jeu, comme l’aéronautique, le luxe et la pharmacie, d’autres continuent de peser lourdement sur la balance commerciale française. L’industrie automobile reste le plus grand gouffre du commerce extérieur, affichant un déficit record de 22 milliards d’euros en 2024. La perte de compétitivité des constructeurs français face à la concurrence allemande et chinoise, couplée aux tensions sur le marché des véhicules électriques, explique cette situation préoccupante. L’agriculture française, autrefois excédentaire, voit également ses exportations ralentir. Les mesures antidumping imposées par la Chine, combinées à de mauvaises récoltes, réduisent la capacité du pays à profiter du commerce agroalimentaire.

Si le déficit ne s’aggrave pas davantage, ce n’est pas grâce à une hausse spectaculaire des exportations, mais plutôt à un équilibre précaire. L’année 2024 avait été marquée par une réduction du déficit commercial, passant de 100 milliards d’euros en 2023 à 81 milliards d’euros. Mais cet élan semble marqué par une pause dangereuse.

En janvier 2025, la facture énergétique a bondi de 100 millions d’euros, interrompant une amélioration continue observée depuis juin 2024. Cette hausse efface en partie les bénéfices des exportations industrielles, qui, bien que légèrement en progrès, ne suffisent pas à inverser la tendance. 

L’augmentation des importations énergétiques, la stagnation des exportations et la mauvaise santé de plusieurs secteurs clés laissent planer une menace sur l’évolution du déficit commercial en 2025. Si rien ne change, la France pourrait bien renouer avec une aggravation de sa balance commerciale, avec des conséquences directes sur l’économie nationale et l’emploi industriel.