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Dans une période d'incertitudes économiques, les banques européennes renouent avec le profit




Vendredi 2 Juillet 2010


Selon l’étude annuelle KPMG « Banques européennes : Défi pour la transparence », en 2009, les quinze banques européennes de l’échantillon affichent un profit global de 43 milliards d’euros, contre 25 milliards d’euros de pertes en 2008. La crise financière les a amenées à se recentrer sur leur cœur de métier et à renforcer leur solidité financière et leur gouvernance.



L’activité banque d’investissement affiche des records de performance, la banque de détail résiste moins bien

Dans une période d'incertitudes économiques, les banques européennes renouent avec le profit
L’activité banque d’investissement contribue à expliquer les résultats nets positifs dégagés par les établissements de l’échantillon. Les profits générés par cette activité ont presque quadruplé par rapport à l’année précédente : 95 milliards d’€ contre 25 milliards d’€ en 2008. Seulement 18 mois après la faillite de Lehman Brothers, cette évolution contre-intuitive résulte de l’amélioration des spreads de crédit, des volumes d’opérations avec la clientèle et des meilleures conditions de marché. Toutefois, les résultats des banques d’investissement resteront vraisemblablement volatiles dans le futur.


Le modèle de banque de détail résiste moins bien en raison d’une hausse moyenne de 83% des charges de dépréciation des encours de prêts en 2009. Neuf banques ont vu leur charge de dépréciation plus que doubler en 2009 par rapport à 2008. En 2010, nombre d’entre elles anticipent une amélioration de la situation.

Les banques ont commencé à adapter leur mode de gouvernance et leur politique de rémunération

En réponse aux attentes des pouvoirs publics et des superviseurs, les banques ont commencé à adapter leur mode de gouvernance (entrée de nouveaux membres dans les conseils, création de nouveaux comités). « L’objectif est notamment de renforcer le contrôle des organes délibérants sur les organes de direction, commente Marie-Christine Jolys, Associée KPMG responsable du département Réglementaire Banque, et d’impliquer les organes délibérants non seulement dans la gestion des risques mais également dans la définition de l’appétit au risque. »


Les banques ont également été amenées à revoir leur politique de rémunération en 2009. Les rémunérations fixes et les avantages à long terme ont été privilégiés pour les membres exécutifs. Dans l’ensemble, les banques du panel ont gelé les salaires de base de leurs équipes dirigeantes et cette tendance devrait se poursuivre en 2010.

La taille des bilans des banques se réduisent en raison de la réduction de valeur des dérivés

Une réduction en moyenne de 10% du total des actifs des bilans est observée en 2009. Cette baisse est globalement imputable à la réduction des justes valeurs des dérivés. On ne s’attend pas à une nouvelle vague aussi marquée de réduction des valeurs des dérivés en 2010.

A l’inverse, les prêts à la clientèle ont globalement augmenté d’environ 8% et s’élèvent à environ 7 000 milliards d’euros sur l’ensemble de l’échantillon fin 2009.

Les programmes de réduction de la taille des bilans engagés en 2009 devraient se poursuivre en 2010, en particulier dans les établissements qui ont connu des fusions en 2009 et qui entrent désormais dans une phase de restructuration et de gestion de leur portefeuille d’actifs illiquides ou non stratégiques.

La qualité des fonds propres des banques s’est améliorée

Les pouvoirs publics ont pris des participations significatives dans le capital de cinq établissements de notre échantillon, et huit autres banques ont renforcé leurs fonds propres par l’émission d’actions ordinaires. Le résultat net global des banques de l’échantillon a également contribué au renforcement de leurs fonds propres. Douze banques de l’échantillon ont un Core Tier 1 représentant plus de 60% de leurs fonds propres en 2009. Il faut toutefois noter que les réformes à venir (Bâle 3) vont conduire à une augmentation des exigences en fonds propres susceptibles d’affecter la rentabilité des banques.

Les banques affichent un certain optimisme pour les années à venir

Au 31 décembre 2009, un total de 90 milliards d’euros d’actifs d’impôts différés a été comptabilisé dans le bilan des banques de l’échantillon, ce qui correspond à approximativement 300 milliards d’euros de profits futurs probables et taxables dans un avenir prévisible.

Si 2009 a été une année de restructuration et de recentrage pour l’industrie bancaire, des évolutions réglementaires sont encore attendues dans les années à venir. Les établissements vont continuer à faire évoluer leur modèle stratégique, en portant une attention particulière aux problématiques de gouvernance et de gestion des risques.

Méthodologie

Pour la quatrième année consécutive, KPMG a réalisé une étude comparative des rapports annuels de 2009 des quinze plus grandes banques européennes et a analysé les évolutions en matière de gouvernance, de pratique de rémunération, de stratégie de réduction de la taille de leur bilan, de fonds propres, de refinancement et de liquidité, d’activités de banques d’investissement et de banque de détail.

Les Cdb



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