Une économie française (déjà) ravagée
Alors que la crise sanitaire semble être derrière nous, la France plonge déjà dans le tourbillon infernal des faillites et du chômage de masse. Les annonces venues des quatre coins de France se multiplient déjà et les prévisions ne sont guère optimistes. Malgré le soutien de l’économie opéré par l’Etat depuis le début du confinement, le chômage connaît une flambée qui devrait atteindre un record historique vers la mi-2021 avec 11,5 % de la population active sans emploi selon les prévisions de la Banque de France.
Le drame économique et social est à l’œuvre et l’Etat semble dans l’incapacité de répondre à la vague en dépit des annonces et plans quotidiens. Comme souvent, l’Etat pare au plus pressé et promet des aides sous des formes variées aux secteurs qui font le plus de bruit. Le poids du lobbying est donc déterminant pour se faire entendre et bénéficier d’un soutien conséquent. Cette manière très centralisée de procéder rencontre des limites d’autant plus fortes que l’Etat a tendance à segmenter ses aides. Secteur par secteur, les poids lourds de l’économie viennent taper à la porte de l’Elysée et Bercy et ce sont les TPE, PME et ETI (sans parler des indépendants) qui souffrent le plus de la crise.
La crise, sa gestion et la composition du tissu économique français font de l’Hexagone l’un des pays aux plus fortes répercussions économiques. L’OCDE table sur un recul du PIB français de l’ordre de 11,4 % en 2020. Les signaux sont au rouge et les acteurs de terrain sont mobilisés depuis mars pour limiter autant que faire se peut les conséquences d’une crise économique historique.
Les collectivités locales multiplient les initiatives…
Conscientes dès le début de l’impact économique et social dévastateur du confinement, les collectivités locales font tout ce qu’elles peuvent pour aider des entreprises exsangues. Car au-delà des secteurs de la restauration et du tourisme qui attendent avec une impatience compréhensible un assouplissement des règles sanitaires, tous les secteurs de l’économie sont touchés. L’incertitude, les problèmes de trésorerie, une clientèle qui craint l’avenir et qui restreint ses dépenses sont autant de facteurs empêchant une reprise rapide et solide. Les petits commerces sont donc durement touchés et le seul dispositif du chômage partiel mis en place par l’Etat ne suffira pas à éviter les faillites.
C’est pourquoi les municipalités, départements et régions ont mis en place des aides variées destinées à traverser la période la plus difficile avant un rebond que tous espèrent rapide. Partout en France, les restaurateurs ont reçu l’autorisation temporaire (délivrée les mairies) d’étendre leur terrasse. Une décision salutaire qui ne peut toutefois pas se substituer à l’activité en salle surtout lorsque le mauvais temps vient compliquer la donne.
De nombreuses municipalités vont plus loin et voient plus large avec par exemple, la ville de Menton (Alpes-Maritimes) qui a assuré le report de trois mois de loyers et redevances pour les commerçants de la ville. Un soutien qui s’affiche aussi un peu partout avec une campagne qui vise à inciter les Mentonnais à consommer chez les commerçants et artisans qui ne manqueront pas de souffrir d’un été en demi-teinte après un printemps catastrophique.
Le soutien de tous aux commerces locaux est particulièrement important dans les villes moyennes où les secousses économiques peuvent avoir des effets négatifs très rapides et durables. Une municipalité comme Troyes (Aube) fait aussi le pari du commerce local avec notamment un système de stationnement gratuit dès lors que l’on vient faire ses courses dans une boutique de quartier. La municipalité avait également été en pointe dans la distribution de masques lors de l’épisode du confinement. Munis de ceux-ci les habitants ont été équipés pour pouvoir rapidement retourner dans les commerces ouverts. Rappelons que la municipalité dirigée par François Baroin avait été en pointe dans la crise du Covid 19 en prenant des mesures simples et de bon sens comme vider les EPHAD de leurs résidents en leur demandant de retourner dans leur famille ou en demandant à l’industrie textile de la ville de faire des masques en tissus dès le début de l’épidémie. Par ailleurs, président de l’Association des maires de France, François Baroin avait affirmé au Figaro que l’action de terrain était sa priorité : "Moi, je suis maire, je crois essentiellement aux vertus de l’action locale".
…Mais sont mises à mal par l’Etat
Toutefois, si ces mesures sont utiles, elles se retrouvent parfois mises à mal par l’Etat. Ainsi, après la pénurie de masques – niée par les plus hautes autorités de l’Etat – la France connaît une surproduction alimentée par des achats à l’étranger décidés par le même gouvernement qui a appelé les entreprises du textile à la mobilisation nationale. L’Atelier d’Ariane, près de Troyes, a investi la somme de 300 000 euros et recruté 40 personnes pour voir déjà ses stocks s’accumuler dangereusement. La colère est perceptible chez ceux qui ont répondu à l’appel des autorités et gagne même les collectivités locales obligées de revoir leurs mécanismes de soutien financier.
Le département des Ardennes a ainsi eu la mauvaise surprise de voir son fonds d’aide de 5 millions d’euros aux petites entreprises être interdit. Ce dispositif voté à l’unanimité du conseil départemental avait pour principal intérêt de verser des subventions directes aux entreprises et non pas de simples avances. Contraire aux normes juridiques, le dispositif a été attaqué devant le Tribunal administratif par l’Etat et le président du Conseil départemental, Noël Bourgeois, déplore un discours présidentiel sur la guerre à mener par la France, mais qui interdit les « mesures exceptionnelles » de soutien à tout un bassin d’emploi.
Il apparaît d’ores et déjà qu’entre le discours volontariste de l’Etat et ses décisions, il existe un hiatus que les collectivités territoriales pourront combler, mais seulement partiellement. L’heure est à la mobilisation de toutes les forces vives et à la libre expression des acteurs économiques et politiques ancrés sur le terrain et au plus proche de celles et ceux pour qui la crise ne fait que commencer.
Alors que la crise sanitaire semble être derrière nous, la France plonge déjà dans le tourbillon infernal des faillites et du chômage de masse. Les annonces venues des quatre coins de France se multiplient déjà et les prévisions ne sont guère optimistes. Malgré le soutien de l’économie opéré par l’Etat depuis le début du confinement, le chômage connaît une flambée qui devrait atteindre un record historique vers la mi-2021 avec 11,5 % de la population active sans emploi selon les prévisions de la Banque de France.
Le drame économique et social est à l’œuvre et l’Etat semble dans l’incapacité de répondre à la vague en dépit des annonces et plans quotidiens. Comme souvent, l’Etat pare au plus pressé et promet des aides sous des formes variées aux secteurs qui font le plus de bruit. Le poids du lobbying est donc déterminant pour se faire entendre et bénéficier d’un soutien conséquent. Cette manière très centralisée de procéder rencontre des limites d’autant plus fortes que l’Etat a tendance à segmenter ses aides. Secteur par secteur, les poids lourds de l’économie viennent taper à la porte de l’Elysée et Bercy et ce sont les TPE, PME et ETI (sans parler des indépendants) qui souffrent le plus de la crise.
La crise, sa gestion et la composition du tissu économique français font de l’Hexagone l’un des pays aux plus fortes répercussions économiques. L’OCDE table sur un recul du PIB français de l’ordre de 11,4 % en 2020. Les signaux sont au rouge et les acteurs de terrain sont mobilisés depuis mars pour limiter autant que faire se peut les conséquences d’une crise économique historique.
Les collectivités locales multiplient les initiatives…
Conscientes dès le début de l’impact économique et social dévastateur du confinement, les collectivités locales font tout ce qu’elles peuvent pour aider des entreprises exsangues. Car au-delà des secteurs de la restauration et du tourisme qui attendent avec une impatience compréhensible un assouplissement des règles sanitaires, tous les secteurs de l’économie sont touchés. L’incertitude, les problèmes de trésorerie, une clientèle qui craint l’avenir et qui restreint ses dépenses sont autant de facteurs empêchant une reprise rapide et solide. Les petits commerces sont donc durement touchés et le seul dispositif du chômage partiel mis en place par l’Etat ne suffira pas à éviter les faillites.
C’est pourquoi les municipalités, départements et régions ont mis en place des aides variées destinées à traverser la période la plus difficile avant un rebond que tous espèrent rapide. Partout en France, les restaurateurs ont reçu l’autorisation temporaire (délivrée les mairies) d’étendre leur terrasse. Une décision salutaire qui ne peut toutefois pas se substituer à l’activité en salle surtout lorsque le mauvais temps vient compliquer la donne.
De nombreuses municipalités vont plus loin et voient plus large avec par exemple, la ville de Menton (Alpes-Maritimes) qui a assuré le report de trois mois de loyers et redevances pour les commerçants de la ville. Un soutien qui s’affiche aussi un peu partout avec une campagne qui vise à inciter les Mentonnais à consommer chez les commerçants et artisans qui ne manqueront pas de souffrir d’un été en demi-teinte après un printemps catastrophique.
Le soutien de tous aux commerces locaux est particulièrement important dans les villes moyennes où les secousses économiques peuvent avoir des effets négatifs très rapides et durables. Une municipalité comme Troyes (Aube) fait aussi le pari du commerce local avec notamment un système de stationnement gratuit dès lors que l’on vient faire ses courses dans une boutique de quartier. La municipalité avait également été en pointe dans la distribution de masques lors de l’épisode du confinement. Munis de ceux-ci les habitants ont été équipés pour pouvoir rapidement retourner dans les commerces ouverts. Rappelons que la municipalité dirigée par François Baroin avait été en pointe dans la crise du Covid 19 en prenant des mesures simples et de bon sens comme vider les EPHAD de leurs résidents en leur demandant de retourner dans leur famille ou en demandant à l’industrie textile de la ville de faire des masques en tissus dès le début de l’épidémie. Par ailleurs, président de l’Association des maires de France, François Baroin avait affirmé au Figaro que l’action de terrain était sa priorité : "Moi, je suis maire, je crois essentiellement aux vertus de l’action locale".
…Mais sont mises à mal par l’Etat
Toutefois, si ces mesures sont utiles, elles se retrouvent parfois mises à mal par l’Etat. Ainsi, après la pénurie de masques – niée par les plus hautes autorités de l’Etat – la France connaît une surproduction alimentée par des achats à l’étranger décidés par le même gouvernement qui a appelé les entreprises du textile à la mobilisation nationale. L’Atelier d’Ariane, près de Troyes, a investi la somme de 300 000 euros et recruté 40 personnes pour voir déjà ses stocks s’accumuler dangereusement. La colère est perceptible chez ceux qui ont répondu à l’appel des autorités et gagne même les collectivités locales obligées de revoir leurs mécanismes de soutien financier.
Le département des Ardennes a ainsi eu la mauvaise surprise de voir son fonds d’aide de 5 millions d’euros aux petites entreprises être interdit. Ce dispositif voté à l’unanimité du conseil départemental avait pour principal intérêt de verser des subventions directes aux entreprises et non pas de simples avances. Contraire aux normes juridiques, le dispositif a été attaqué devant le Tribunal administratif par l’Etat et le président du Conseil départemental, Noël Bourgeois, déplore un discours présidentiel sur la guerre à mener par la France, mais qui interdit les « mesures exceptionnelles » de soutien à tout un bassin d’emploi.
Il apparaît d’ores et déjà qu’entre le discours volontariste de l’Etat et ses décisions, il existe un hiatus que les collectivités territoriales pourront combler, mais seulement partiellement. L’heure est à la mobilisation de toutes les forces vives et à la libre expression des acteurs économiques et politiques ancrés sur le terrain et au plus proche de celles et ceux pour qui la crise ne fait que commencer.