Il encore trop tôt pour déterminer exactement le coût total des deux semaines de grève des pilotes de la compagnie Air France. Très largement suivi, le mouvement social a été à l’origine d’une baisse de 15,9% du trafic passagers et 17,7% du cargo. La direction estime que pour l’heure, l’impact direct sur le troisième trimestre 2014 serait compris entre 320 et 350 millions d’euros de moins sur le résultat d’exploitation. «Nous avons épargné des coûts variables tels que le carburant, la rémunération de la part variable des salaires des personnels. Nous avons donc fait quelques économies puisque les avions n'ont pas volé. A l'inverse, nous avons eu des surcoûts tels que les hébergements, les compensations aux voyageurs ou l'achat de billets sur des vols de nos concurrents pour recaser certains de nos passagers, billets que nous n'avons pas obtenus aux meilleurs tarifs», a dit au Figaro, le directeur financier Pierre-François Riolacci
Image écornée
Mais ces chiffres ne suffisent pas à saisir l’ampleur des dégâts causés par le conflit. En effet, et c’est plus inquiétant, c’est en terme d’image d’entreprise que le groupe va avoir le plus de mal à s'en remettre. Plus difficile à chiffrer, cette situation a des effets certains sur les résultats du groupe et les responsables notent d’ores et déjà des conséquences sur les réservations pour les mois à venir. Selon eux, la fin de l’année 2014 et le début de l’année 2015 risquent d’être décevants. « Au final, la grève combinée à une demande faible pourrait avoir un impact «de l'ordre de 500 millions d'euros sur l'Ebitda (l'excédent brut d'exploitation, NDLR) de l'exercice 2014». Le groupe tablait jusqu'alors sur un excédent compris entre 2,2 et 2,3 milliards. Cette prévision est ainsi ramenée entre 1,7 et 1,8 milliard » explique le quotidien.