Carnets du Business


           

Accident de l'avion du footballeur Emiliano Sala




Mardi 30 Mars 2021


Le footballeur Argentin Emiliano Sala a perdu la vie dans un accident d’avion survenu le lundi 21 janvier 2019 suite à son transfert pour 17 millions d’euros au Cardiff City FC 2 jours plus tôt. L’avion qui le transportait de Nantes à Cardiff, un Piper Malibu, est sorti des radars à 20h16 à 22 nautiques au nord de l’île Anglo Normande de Guernesey.



Le footballeur Argentin Emiliano Sala a perdu la vie dans un accident d’avion survenu le lundi 21 janvier 2019 suite à son transfert pour 17 millions d’euros au Cardiff City FC 2 jours plus tôt. L’avion qui le transportait de Nantes à Cardiff, un Piper Malibu, est sorti des radars à 20h16 à 22 nautiques au nord de l’île Anglo Normande de Guernesey. 

Les faits 

L’avion, qui avait amené le joueur de Cardiff à Nantes la semaine auparavant, est un Piper- 46- 310P Malibu appartenant à la société écran Southern Aircraft Consultancy Limited. C’est Willie McKay, le père de l’agent qui avait négocié son transfert qui affrète l’avion pour Emiliano Sala et c’est David Henderson, un intermédiaire, qui organise le vol.

Le pilote, David Andrew Ibbotson est expérimenté avec plus de 3500 heures de vol à son actif, il est titulaire de la licence de pilote privé (LPP).

Le Malibu s’envole pour Cardiff au départ de l’aéroport de Nantes à 19h15, l’atterrissage est prévu à 20h45 heure locale. A 20h16 heure locale le contact avec l’avion est perdu, à 700 mètres au-dessus de la Manche et à 15 kilomètres au Nord-Ouest de l’île d’Aurigny. Les conditions météorologiques étaient habituelles pour cette période de l’année, pluie et pluie verglaçante.
 
Les recherches 

Le soir même, des recherches sont lancées depuis Saint-Pierre-Port à Guernesey avec plusieurs bateaux et deux hélicoptères. Les conditions météorologiques se dégradant dans la nuit, les recherches sont interrompues avant de reprendre le lendemain jusqu’au jeudi, 3 jours après la disparition de l’avion. Des recherches terrestres sont aussi lancées sur les îles environnantes sans donner davantage de résultats.

Le mardi 22 janvier dans l’après-midi, John Fitzgerald, responsable des recherches aériennes affirme : « Je ne pense pas qu'il y ait la moindre chance qu'ils soient encore vivants à l'heure actuelle ». Les chances de survie dans la Manche sont en effet très faibles, le temps avant l’hypothermie étant de moins de 3 heures. L’eau est à 5°C ce soir-là.
Le jeudi 24 janvier, la police de Guernesey arrête les recherches.
 
Enquête et Gestion de la crise 

La disparition de l’avion fait rapidement parler d’elle, dans la presse et sur les réseaux sociaux. Une cagnotte est mise en place par la famille du joueur pour qu’une recherche privée prenne le relais. De nombreux footballeurs financent cette recherche qui reprendra le samedi 26 janvier. Le 30 janvier des recherches sous-marines reprennent également. La carcasse de l’avion est finalement retrouvée à 67 mètres sous le niveau de la mer, à 30 m de la dernière position GPS reçue. Un corps est remonté de l’épave le jeudi 7 février et est confié à la police locale en vue de son identification. La police confirme dans la soirée que le corps est celui d’Emiliano Sala. Les conditions météorologiques n’étant pas bonnes, l’avion ne peut pas être sorti de l’eau.

Un appel au don est lancé par la famille de David Ibbotson pour retrouver le corps du pilote. Il ne sera malheureusement jamais trouvé.

L’enquête technique est menée par AAIB (Air Accidents Investigation Branch britannique). L’AAIB publie un rapport d’accident indiquant que le vol n’avait pas respecté les normes de sécurité des vols commerciaux et que le pilote n’avait d’ailleurs déposé aucune autorisation pour utilisation commerciale, sa licence PPL ne lui permettant pas de réaliser des vols rémunérés. Il indique aussi que l’avion volait à une vitesse bien supérieure à la vitesse maximale de manœuvre, puisqu’il a heurté la surface de l’eau à plus de 435 km/h. Une possible intoxication du pilote au monoxyde de carbone - gaz présent dans les gaz d’échappement des avions - est envisagée suite à une importante concentration retrouvée dans le sang du footballeur.
Trois facteurs contributifs de l’accident ont été soulignés :
  • Les mauvaises conditions de vol (vol de nuit, mauvaises conditions météo)
  • Inexpérience du pilote pour les vols de nuit
  • Absence de détecteur de CO² dans l’avion
Des mesures de sécurité sont prises par l’AAIB à la suite de cette crise. Elle insiste d’abord sur la dangerosité des vols ne respectant pas les règles du transport aérien et sur la nécessité d’effectuer un suivi des licences des pilotes. Elle insiste ensuite sur l’importance d’emporter des détecteurs de monoxyde de carbone lors des vols. Enfin elle annonce l’amélioration des formations des mécaniciens inspectant les systèmes d’échappement.

Le Club de Cardiff, quant à lui, dément toute responsabilité dans cet accident d’avion en affirmant qu’un vol commercial vers Paris avait été proposé au joueur qui avait refusé l’offre pour organiser son voyage par ses propres moyens. "Nous continuons de penser que ceux qui ont contribué à ce qu'il soit utilisé doivent rendre des comptes dans cette tragédie", a déclaré un porte-parole du Club en parlant de l’avion du footballeur. Le Club saisit la FIFA et refuse d’effectuer le paiement des 17 millions d’euros correspondant au montant du transfert du joueur.

La responsabilité du crash est largement rejetée sur le pilote qui était daltonien et n’avait pas obtenu d’autorisation pour les vols de nuit pour cette raison. John Fitzgerald, responsable des recherches aériennes affirme également que même avec ses moteurs en panne, l’avion aurait pu planer jusqu’à l’île la plus proche, à moins de 15 km.

La famille lance une procédure judiciaire contre les deux clubs, le fabricant de l’avion, l’entreprise détentrice de l’appareil ainsi que Willie McKay. La procédure débutera en Octobre 2021 après le procès de David Henderson, intermédiaire qui avait organisé le vol.
 
De très nombreux hommages sont rendus dans le monde entier et sur les réseaux sociaux. Le président Argentin Mauricio Macri s’exprimera à ce sujet sur Twitter.
 

 


 

Alexis LE COTTIER



Recherche

Rejoignez-nous
Twitter
Rss
Facebook

L'actualité de la RSE



L'actualité économique avec le JDE






2ème édition, revue et augmentée