Voiture électrique : le gouvernement sauve le leasing social



Lundi 14 Octobre 2024


Malgré un plan d'austérité pour le budget de 2025, le ministre des Transports, François Durovray, a confirmé la reconduction du dispositif de leasing social pour 2025.



Reconduction du leasing social en 2025

Le leasing social revient en 2025, une solution qui permet aux ménages modestes d'accéder à une voiture électrique moyennant 50 à 150 euros par mois. Ce programme, initié en 2024, a bénéficié à plus de 50 000 foyers (contre 25 000 initialement prévu). Les critères d’éligibilité sont clairs : les ménages doivent avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 euros et utiliser leur véhicule pour des trajets domicile-travail de plus de 15 kilomètres. Les bénéficiaires parcourant au moins 8 000 kilomètres par an sont privilégiés.

 Les statistiques montrent que le dispositif profite majoritairement aux ménages les plus modestes. Selon la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC), 40 % des bénéficiaires se situent dans les trois premiers déciles de revenus, avec un revenu fiscal inférieur à 10 200 euros. Les profils éligibles sont plus jeunes que la moyenne des acquéreurs de véhicules électriques, avec un âge moyen de 40 ans. 

De nombreux défis logistiques et financiers

Malgré son succès, le leasing social n'a pas été exempt de défis logistiques et financiers. En effet, celui-ci a enregistré de nombreux retards de paiement importants en 2024, notamment pour les concessionnaires. En mai 2024, l'État détenait une dette à leur encontre de plus de 100 millions d'euros, notamment parce qu'il prend en charge 13 000 euros par véhicule neuf, montant que de nombreux concessionnaires ont dû avancer de leur propre poche.
 
Ces dysfonctionnements ont entraîné de nombreux retards dans les livraisons. En juin 2024, seuls 23 % des véhicules avaient été livrés aux bénéficiaires, alors que le programme était déjà en cours depuis plusieurs mois. Face à cette situation, certains concessionnaires ont suspendu leurs livraisons en attendant les remboursements. Reste à voir si le renouvellement du dispositif sera accompagné d'une meilleure gestion. Les concessionnaires ont de quoi être inquiets, et nombre d'entre eux pourraient choisir de ne pas se relancer dans cette « aventure » en 2025.

Axelle Ker