Bo Xilai, maire de la mégalopole de Chongqing et membre du Bureau politique, tutoyait les sommets du pouvoir chinois. Descendant de l’aristocratie rouge, chantre de la lutte anti-corruption et contre le crime organisé, il était promis en octobre prochain à une entrée dans le comité permanent du Bureau politique – la direction suprême, le cœur du pouvoir chinois. De façon intéressante, Bo Xilai visait plus le peuple pour asseoir sa légitimité politique que l’appareil du parti.
Au premier semestre 2012, patatras, tout s’écroule. En février, le bras droit de Bo Xilai, big chief de la police de Chongqing, se réfugie dans l’ambassade américaine de Chengdu et tente sans succès d’obtenir l’asile politique prétendant que sa vie est en danger. En mars, Bo Xilai est démis sans préavis par le gouvernement central de ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste de Chongqing. En avril, il est carrément éjecté du Politburo. Motif énoncé par le Quotidien du Peuple (le vaisseau amiral du parti) : Bo Xilai a gravement violé les règles et la discipline du parti. Et pour clôturer le tout, sa femme – ancienne avocate internationale réputée, est emprisonnée. Elle est suspectée d’être impliquée dans la mort d’un homme d’affaires britannique – disparition précisément présentée comme un meurtre par le chef de la police de Chongqing aux Américains.
Ce qui est intéressant dans cette purge, c’est qu’elle n’a pu être étouffée. Et cela pour des raisons technologiques ! Comme d’habitude, les informations officielles sont sporadiques. Comme d’habitude, les médias chinois ne sont pas autorisés à enquêter. En revanche, l’affaire a largement été portée sur la scène médiatique et à toute vitesse à travers les réseaux sociaux. La révolution techno-informationnelle de la Toile et les 500 millions d’Internautes chinois changent complètement la donne. Il n’est plus possible de court-circuiter les millions d’usagers des sites de micro-blogging (la dernière purge en date, celle de Chen Liangyu en 2005, le secrétaire du parti à Shanghai n’avait pas autant été ébruité).
Dominique Jolly (http://dominiquejolly.wordpress.com/)
Au premier semestre 2012, patatras, tout s’écroule. En février, le bras droit de Bo Xilai, big chief de la police de Chongqing, se réfugie dans l’ambassade américaine de Chengdu et tente sans succès d’obtenir l’asile politique prétendant que sa vie est en danger. En mars, Bo Xilai est démis sans préavis par le gouvernement central de ses fonctions de secrétaire général du Parti communiste de Chongqing. En avril, il est carrément éjecté du Politburo. Motif énoncé par le Quotidien du Peuple (le vaisseau amiral du parti) : Bo Xilai a gravement violé les règles et la discipline du parti. Et pour clôturer le tout, sa femme – ancienne avocate internationale réputée, est emprisonnée. Elle est suspectée d’être impliquée dans la mort d’un homme d’affaires britannique – disparition précisément présentée comme un meurtre par le chef de la police de Chongqing aux Américains.
Ce qui est intéressant dans cette purge, c’est qu’elle n’a pu être étouffée. Et cela pour des raisons technologiques ! Comme d’habitude, les informations officielles sont sporadiques. Comme d’habitude, les médias chinois ne sont pas autorisés à enquêter. En revanche, l’affaire a largement été portée sur la scène médiatique et à toute vitesse à travers les réseaux sociaux. La révolution techno-informationnelle de la Toile et les 500 millions d’Internautes chinois changent complètement la donne. Il n’est plus possible de court-circuiter les millions d’usagers des sites de micro-blogging (la dernière purge en date, celle de Chen Liangyu en 2005, le secrétaire du parti à Shanghai n’avait pas autant été ébruité).
Dominique Jolly (http://dominiquejolly.wordpress.com/)