Vittel, Contrex : la division eau de Nestlé (encore) éclaboussée par un scandale



Jeudi 25 Juillet 2024


Nestlé Waters est une nouvelle fois sous les projecteurs. Révélée par Mediapart, l'affaire concerne le géant suisse qui regroupe des marques telles que Contrex, Perrier, Hépar et Vittel. Nestlé Waters fait l'objet d'une enquête concernant 9 forages illégaux dans les Vosges, exploités entre 1992 et 2019.



Neuf forages illégaux exploités pendant 27 ans

Neuf forages de Nestlé Waters, situés dans les Vosges, sont concernés par l'enquête initiée par l'Office français de la biodiversité (OFB) : cinq d'entre eux sont utilisés par les marques Contrex et Vittel du groupe Nestlé Waters. Les quatre autres forages servaient, quant à eux, à des usages thermaux et d'arrosage. On apprend dans les colonnes de Mediapart, qui a pu accéder aux documents de l'OFB, qu'il y a plusieurs irrégularités entre les déclarations de Nestlé et les prélèvements d'eau réellement effectués par le groupe. Plusieurs anomalies auraient pourtant été détectées dès 2012.
 

Nestlé Waters, de son côté, a assuré auprès de l'AFP détenir les autorisations pour l'exploitation desdits forages. Pour le géant, les irrégularités constatées proviendraient d'éléments administratifs vieux de plusieurs décennies. Au total, Nestlé Waters est accusé d'avoir prélevé pas moins de 19 milliards de litres d'eau illégalement.
 


Des scandales qui s'accumulent

Ce n'est pas le premier scandale qui éclabousse Nestlé Waters. En janvier 2024, le groupe a fait couler beaucoup d'encre suite à la révélation d'une enquête menée par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour tromperie. Le groupe, se faisant porte-drapeau de l'eau dite « naturelle », aurait en réalité utilisé plusieurs traitements tels que les ultraviolets et les filtres à charbon actif pour purifier ses eaux.

Soupçonné d'employer des techniques qui seraient interdites pour certaines depuis les années 1990, comme le révèle Mediapart, la fraude de la division eau de Nestlé s'élèverait à plus de 3 milliards d'euros. Le groupe affichait un chiffre d'affaires en baisse de 5,4 % au premier trimestre 2024. Reste à voir quel sera l'impact de ce nouveau scandale sur le géant de l'alimentaire suisse pour le second trimestre de cette année ainsi que les conclusions de ces enquêtes. 


Axelle Ker