Un État actionnaire, mais pour quoi faire ? Interroge la Cour des Comptes



Lundi 7 Février 2022


Dans un rapport publié dimanche 6 février, la Cour des comptes interroge l’Etat sur son rôle d’actionnaire. Alors que des prises de participations ont maintenu à flots nos fleurons, le rapport critique l’absence d’une doctrine claire en la matière.



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Actionnaire, mais pour quoi faire ? On pourrait résumer ainsi le rapport de la Cour des comptes sur les participations de l’Etat dans des groupes. Tout en saluant les interventions publiques à la faveur de la crise sanitaire, le rapport sorti dimanche 6 février encourage à affiner la doctrine de l’Etat dans le domaine. Avec 8 milliards injectés dans des entreprises pour les sauver, c’est pourtant une question centrale que de savoir le plan de notre pays pour les entreprises détenues par des fonds publics. « Son inquiétude pour les années à venir : que l’Etat se trouve fort dépourvu au moment même où devra s’accroître son rôle d’appui et de soutien auprès des groupes dont elle détient des parts. Les finances de l’APE ont été affaiblies par l’absence de dividendes pendant la crise. Mais sur ce front, les affaires pourraient reprendre : les analystes financiers prédisent par exemple un rebond de 32% des bénéfices opérationnels de Safran sur 2022, dont l’Etat détient. Resteront toutefois, fort problématiques, les difficultés de l’Etat pour faire "tourner" son portefeuille, c’est-à-dire céder des participations afin de dégager de nouveaux financements » commente Challenges
 
On se souvient dans une époque qui parait lointaine du projet de cession de la Française des Jeux et de ADP pour un fonds d’innovation. Un projet rendu caduque par une crise sanitaire qui refait parler d’industrie et qui a impliqué l’État dans des secteurs d’où il souhaitait se désimpliquer. 
 
« Face à ces difficultés, les Sages incitent la puissance publique à plus de rigueur dans la gestion de ses participations, rappelant leur demande déjà formulée sur ce point dans un rapport publié en 2017. L’Etat devrait ainsi clarifier sa doctrine d’intervention en capital dans les entreprises à participation publique "en précisant les motifs de l’intervention publique ; en définissant les ressources financières mobilisables ; et en veillant à bien articuler les stratégies actionnariales des différents pôles de l’actionnariat public (APE, CDC, Bpifrance)", pointe le rapport publié dimanche soir. Faute d’avoir trouvé un nouveau stock de munitions pour mener l’Etat au combat, la Cour des comptes souhaite à tout le moins que les uniformes soient proprement repassés et les fleurs bien fixées aux fusils » conclue le magazine économique.

Joseph Martin