Travailler 36 heures par semaine : une solution pour financer l’effort de guerre et dynamiser l’économie ?



Vendredi 14 Mars 2025


Face aux défis économiques et géopolitiques de 2025, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) propose une mesure qui risque de faire débat : allonger le temps de travail à 36 heures par semaine pour financer l’effort militaire et garantir l’avenir des retraites. Cette initiative, qui remet en question les acquis sociaux des 35 heures, est-elle réellement une solution efficace pour l’économie française ?



Une semaine de 36 heures : l’idée choc de la CPME pour financer la défense et les retraites

Le 11 mars 2025, Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, a lancé une proposition pour le moins surprenante : augmenter le temps de travail hebdomadaire de 35 à 36 heures sans compensation salariale immédiate. Le but ? Générer des ressources financières supplémentaires destinées à financer les besoins croissants du réarmement de la France et soutenir le système des retraites.

L’argument de la CPME est simple : selon Amir Reza-Tofighi, cité par Le Figaro le 12 mars 2025, « Pour pouvoir financer l’effort de guerre, il faut travailler plus, produire plus de valeur ». Une déclaration qui s’inscrit dans un débat brûlant, alors que le gouvernement français cherche des solutions pour faire face à l’augmentation des dépenses militaires dans un contexte international tendu.


Comment la mise en place des 36 heures serait-elle organisée ?

La CPME imagine une application progressive de cette mesure. L’idée serait d’ajouter une heure de travail par semaine aux salariés à temps plein, sans augmentation immédiate de salaire. Toutefois, cette heure ne serait pas "gratuite", affirme Éric Chevée, vice-président de la CPME chargé des affaires sociales. Toujours selon Le Figaro, cette heure travaillée supplémentaire serait capitalisée pour garantir un complément de retraite aux salariés, un dispositif qualifié de « salaire différé ».

Les cadres, qui travaillent déjà bien au-delà des 35 heures, pourraient voir leurs jours de réduction du temps de travail (RTT) diminués de six jours par an. Pour les autres salariés, le temps de travail contractuel augmenterait. Reste à voir comment cette mesure pourrait être acceptée par les partenaires sociaux, notamment les syndicats, qui dénoncent une atteinte aux droits des travailleurs.


Une mesure efficace pour l’économie et la défense ?

L’objectif affiché de cette réforme est double :
Augmenter les ressources publiques pour financer le réarmement. Assurer une meilleure retraite pour les générations futures.

Selon la CPME, une heure de travail supplémentaire par semaine permettrait d’augmenter la production nationale d’environ 3 %. L’idée est donc d’accroître la richesse créée par le travail, en espérant que cela bénéficie aux finances publiques et aux caisses de retraite.

Mais à quel point cette mesure pourrait-elle réellement renforcer l’économie ? Certains économistes s’interrogent. D’un côté, une augmentation du temps de travail peut générer une hausse du PIB, en particulier si elle ne s’accompagne pas d’une hausse proportionnelle des salaires. Cela pourrait améliorer la compétitivité des entreprises en réduisant les coûts unitaires du travail.

D’un autre côté, cette proposition suscite des critiques syndicales. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, estime que cette mesure reviendrait à « jouer à la roulette russe avec nos retraites », car le système par capitalisation entraînerait des risques financiers importants pour les salariés (Le Figaro, 12 mars 2025).


La rédaction