Taxe : le gouvernement s’attaque (aussi) au transport maritime, mais seulement à CMA CGM



Vendredi 11 Octobre 2024


Le secteur des transports est bien dans le viseur du gouvernement. Cherchant à économiser plus de 40 milliards d'euros en raison du déficit public de la France, celui-ci vient de confirmer son intention de surtaxer les compagnies aériennes, notamment via la Taxe de solidarité sur les billets (TSBA), mais aussi le transport maritime, ou plutôt un seul armateur en raison de ses superprofits : CMA CGM.



Une taxe exceptionnelle pendant deux ans pour CMA CGM

En 2025, le gouvernement souhaite créer une taxe « exceptionnelle » qui cible exclusivement CMA CGM, le géant français du transport maritime. Avec un chiffre d'affaires dépassant le milliard d'euros, l’entreprise se retrouve seule concernée par cette nouvelle imposition. L’État compte récupérer 500 millions d’euros dès 2025, puis 300 millions d’euros en 2026. Cette taxe vise les superprofits générés par le fret maritime, un secteur en forte croissance.

Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, avait déjà anticipé cette annonce et s'était dit prêt à participer à l'effort. Toutefois, la taxe au tonnage, un régime fiscal avantageux pour les entreprises maritimes, reste en place, leur permettant d’alléger leur note.  
 

Une augmentation progressive du malus écologique

Les automobilistes qui détiennent un véhicule parmi les plus polluants seront plus nombreux. Le gouvernement souhaite en effet abaisser le seuil du malus écologique pour les émissions de CO2 à 118 g/km, contre 123 g/km actuellement. Ce durcissement va toucher un plus grand nombre de véhicules, augmentant les montants à payer pour les acheteurs de voitures neuves. Le montant maximal du malus, actuellement à 50 000 euros, grimpera à 60 000 euros dès 2025 et atteindra 70 000 euros d’ici 2027. Un malus qui concerne tous les véhicules émettant plus de 225 g/km de CO2.
 
Le malus au poids, lui aussi, se renforce. À partir de 2026, il concernera tous les véhicules pesant plus de 1 500 kg, contre 1 600 kg aujourd'hui. Cela inclut de nombreux SUV et voitures familiales. Les aides à l'achat de véhicules électriques, quant à elles, seront réduites : elles passeront de 1,5 milliard d’euros à 1 milliard d’euros, et seront réservées aux ménages les plus modestes.  

Axelle Ker