La création d'une zone de libre-échange USA-UE
Cette prise de position intervient au lendemain de l’annonce par l’administration Trump de l’imposition de droits de douane allant jusqu’à 20 % sur plusieurs catégories de biens manufacturés européens. Le président américain a justifié cette mesure par une volonté de « rééquilibrer » les échanges transatlantiques. De son côté, l’Union européenne a prévenu qu’elle préparait une riposte proportionnée. Alors que le dirigeant de Tesla a été officiellement désigné ministre du DODGE (Département de l’efficacité gouvernementale) – en charge d'effectuer des coupes budgétaires drastiques dans l'administration américaine – par Donald Trump, celui-ci prend ses distances, ou plutôt navigue désormais à contre-courant du Président, et ce, de manière publique.
Des ventes européennes en chute libre
Loin d’être fortuit, ce virage à 180°c du patron de SpaceX et de Tesla intervient dans la foulée de la publication des données mensuelles de livraison du constructeur sur les marchés européens, mais également sur fond de rumeurs persistantes concernant son éviction possible du cercle rapproché de l’administration américaine. Sur le plan industriel, Tesla reste particulièrement exposée à une guerre commerciale, qu’elles soient transatlantiques ou sino-américaines. Cette vulnérabilité est d’autant plus marquée que le constructeur enregistre déjà un net repli de ses ventes en Europe. En mars 2025, les immatriculations ont reculé de 14 % en Allemagne et de 9 % en France (Euronews). Ce recul prolonge une baisse de 45 % observée à l’échelle du Vieux continent en février.
Dans ce contexte, le groupe anticipe un risque sur sa rentabilité dès le deuxième trimestre, notamment si l’Union européenne applique des contre-mesures aux hausses tarifaires américaines. Déjà affectée par l’érosion de ses marges à l’échelle mondiale, l’entreprise pourrait être pénalisée par une hausse des coûts logistiques et d’approvisionnement. Face à cette menace, Elon Musk a plaidé pour une désescalade douanière : « Que l’on souhaite travailler en Europe ou aux États-Unis, on devrait pouvoir le faire », a-t-il déclaré, avant d’appeler à « un partenariat très étroit » entre les deux blocs. Une position qui tranche avec la ligne protectionniste de l’administration Trump, et qui, a priori, ne manquera pas d’interpeller son employeur. Reste à voir quelle en sera la réaction..